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Gaspillage: Combien coûte l’Opération épervier au contribuable ? par Joseph OLINGA N.

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Lancée en 2006, la phase d’identification des comptes suspects et de recouvrement des fonds détournés suscite des questions. Le ministre de la Justice estime à 2, 4 milliards les fonds recouvrés dans le cadre de l’opération épervier tandis que des sources évaluent à 11 milliards les honoraires payés par aux différents experts.


«Le trésor public a encaissé 2 401 235 610 Francs.» Répondant aux questions du député Joseph Mbah Ndam, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux explique ces sommes, déposées dans un compte ouvert au trésor public «ne concerne que la restitution du corps du délit par certains mis en cause qui sollicitent l’arrêt des poursuites» Tout comme, Laurent Esso indique que pas moins de 12 milliards Fcfa sont attendus dans les caisses de l’Etat en terme d’amendes, frais de justice et dommages et intérêts. Bilan d’une opération lancée en 2006 et dont l’objet est d’identifier et rapatrier les comptes des personnes soupçonnées de détournement de deniers public dans le cadre de l’opération épervier. Une maigre moisson pour l’opinion dont la principale attente est le retour des fonds polémiqués au Cameroun.


Quel est le montant exact des sommes débloquées dans le cadre de cette traque aux sous? A ce propos, aucune information officielle n’a été donnée. C’est des sources introduites qui lèvent le voile sur les méthodes de financement de l’Opération épervier ainsi que les montants débloqués à cet effet. C’est ainsi que l’on apprend que le président de la République débloque en 2010 la somme de 300 millions FCfa. Une somme qui sera mise à la disposition du vice-premier ministre en charge de la Justice de l’époque, Amadou Ali. Somme qui sera gérée entre cette personnalité, le ministre délégué auprès du ministre de la justice ainsi que «certains ministres» et les juges en charge de la gestion des dossiers liés à l’Opération épervier. Dans une correspondance adressée au président de la République, l’on peut alors s’apercevoir que les fonds débloqués par Paul Biya ont été épuisés en 5 mois (entre le 21 octobre 2010 et le 1er mars 2011, Ndlr). Expert financier recruté pour l’identification des comptes de certains clients de l’opération, Francis Dooh Collins, dans une confidence faite à certains responsables de l’ambassade des Etats-Unis évoquait l’objet de sa mission ainsi que le montant de son contrat. Le câble publié par Wikileaks évoque alors la somme de 800 millions débloqués par le gouvernement du Cameroun, via l’ancien garde des sceaux, Amadou Ali. Une somme ayant servi à la rémunération des enquêtes tant au Cameroun qu’à l’étranger.


Plus de 215 milliards à recouvrer

C’est d’autres révélations qui interviennent au fort de la polémique liée à la liste des personnalités visées par l’Opération épervier. Des correspondances dont la presse a reçu copie à l’époque mentionnent l’existence de diverses structures recrutées pour «établir des profils détaillés avec l’indication des comptes bancaires et avoirs détenus directement ou indirectement par certains pontes du régime.» Dans le feu des confidences qui parviennent à la presse le cabinet Friendship Worldwide Inc et la société Qatar Suisse services sont présentés comme mandataires du gouvernement pour le recouvrement des fonds détournés.

Des sources indiquent que le cabinet Friendship Worldwide Inc recevait la somme de 4 milliards 735 millions Fcfa. Dans le même temps, la Société Qatar Suisse Services mandatée pour le traitement de 39 dossiers percevait 4 milliards 309 millions. Cumulées, les honoraires versés aux deux structures étaient appréciés à hauteur de 9 milliards 44 millions FCfa. Dans les faits, il s’agit pour l’avocat Fiechter de faire bloquer les actifs soustraits au Cameroun et les reverser dans les caisses du trésor public.

Calculette à la main, les sommes débloquées dans le cadre de l’identification des comptes appartenant aux prisonniers et autres présumés prévaricateurs des deniers public au Cameroun peuvent être estimées à 11 milliards FCfa tandis que les montants à recouvrer se chiffraient à plus 215 milliards FCfa. Outre la mobilisation des fonds, le gouvernement saisissait les chancelleries de l’Angleterre, de l’Amérique du nord, l’Amérique du sud, les Iles anglaises Guernesey, le Canada, le Moyen orient et de l’Europe à apporter leur contribution dans le cadre des enquêtes d’expertise et des investigations financières internationales liées à cette phase de l’opération.

Joseph OLINGA N.
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