LE MINISTRE des Enseignements secondaires (Minesec), Louis Bapès Bapès a été entendu hier matin au Tribunal criminel spécial à Yaoundé. Quelques minutes après son arrivée, son chauffeur a été éconduit. Il lui sera demandé de rebrousser chemin en laissant le véhicule de service du ministre. Après avoir été entendu, par le juge d’instruction, le ministre des Enseignements secondaires a été conduit à la prison centre de Yaoundé-Kondengui. Aux journaux officiels de 17 heures et 20 heures de la Crtv - Poste national, l’information sera confirmée. Et pour les faits qui lui sont reprochés, on apprendra que c’est pour une affaire de «détournement de fonds publics» sic. 
Sans aucune autre précision. Convoqué vendredi 28 mars 2014 au Tribunal Criminel spécial (Tcs), Louis Bapès Bapès pour des raisons encore inconnues, ne s’y rendra pas. Ce qui va courroucer le rouleau compresseur qui a décidé d’en finir. Certaines sources proches de lui évoquent les raisons de santé et d’autres un emploi du temps très chargé. Il a alors cru de reporter son passage à lundi 31 mars, surtout qu’il estimait que c’était pour les dépositions de routine. Son malheur, indiquent certaines sources, c’est qu’il n’aurait pas fait décommander son passage au Tcs par l’intermédiaire de son avocat.
Certaines langues malveillantes ont présenté cela comme une insubordination notoire à l’égard des autorités judiciaires. Surtout que les mêmes sources disent qu’il était filé et que le retour d’information fait état de ce qu’il aurait passé la journée de vendredi dernier dans son bureau. D’autres, ont tout simplement fait circuler l’intox selon laquelle, le Ministre des Enseignements secondaires avait tenté de quitter le pays le weekend. Lorsque d’autres ne disent tout simplement pas qu’il serait en train de se trouver un moyen pour quitter le pays en douce.
Dans cette stratégie, il se susurre qu’il avait engagé une procédure de demande d’une permission au niveau du Premier Ministère pour aller se soigner en Europe. Et que vendredi 28 mars 2014 alors que le juge d’instruction l’attendait pour lui signifier qu’il le mettait la disposition du parquet pour sa mise sous mandat provisoire, comme s’il avait flairé le coup, il avait envoyé des émissaires au Premier ministère pour s’enquérir de la situation de sa demande de permission pour des raisons d’évacuation sanitaire. Au moins, une chose est vraie, c’est que Louis Bapès Bapès est très malade.
Depuis quelques semaines, il a perdu de sa superbe et énormément du poids. Le 24 avril, lors de la célébration du 29è anniversaire de Rdpc, parti au pouvoir, célébration qu’il a présidée à Ndom comme délégué du Comité central dont il est membre titulaire, son état de santé était au centre de plusieurs conversations. Au point que, pour ceux qui l’on vu ces derniers jours, il n fait pas de doute que cette incarcération risque frise un assassinat judiciaire.
Il reste que la célérité dans la dégradation de son état de santé suscite des interrogations avec la suite que vient de prendre les évènements. Est-ce véritablement parce qu’une maladie le ronge ou alors parce qu’il serait taraudé par les confidences de pénates présidentielles, faisant état de sa sortie du gouvernement lors du prochain remaniement ministériel qu’on dit plus qu’imminent ? Ou alors parce qu’il serait mis aux arrêts dans le cadre des dossiers de détournements de fonds publics qui ont eu cours dans son département ministériel pendant tout son séjour au Minesec ? Et pourquoi pas les deux issues à la fois.
Surtout que depuis le décès de Marie Catherine Eyene Abena, l’ex-Secrétaire d’Etat au Minesec, le 19 mars 2014, des réseaux tribaux se sont mis en branle pour lui régler son compte. Car, ils estiment qu’il est à l’origine des déboires judiciaires qui ont précipité le décès de Catherine Abena. Surtout lorsque le Tcs avait réhabilité ce dossier clos en estimant les charges sont suffisantes pour maintenir les poursuites judiciaires contre l’ex-secrétaire d’Etat aux Enseignements secondaires.
Mathieu Nathanaël Njog
Mathieu Nathanaël Njog
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