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Nous revoilà ! Avec nos éternels problèmes de primes par Jacques DOO BELL

Sommes-nous donc si incorrigibles ? Des 32 pays qui prennent la route du Brésil pour participer à la coupe du monde de football, c’est du Cameroun qu’une fois de plus, on entend des querelles de primes entre les joueurs et les dirigeants de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). Cela dure de façon tonitruante depuis 1990 après la chevaleresque épopée d’Italie en 1990.

Curieusement, même le comité de normalisation, coiffé par un ancien ministre des Sports, M. Joseph Owona et d’autres éminents et émérites dirigeants de football n’ont pu gérer sans esclandre la participation des Lions indomptables à leur septième participation à une phase finale de coupe du monde. 

C’est pourtant depuis au moins 24 ans que le problème des primes pourrit les relations entre les dirigeants et les sélectionnés de l’équipe nationale. 24 ans, cela fait deux générations et, les dirigeants de la Fécafoot, surtout eux, n’ont jamais su ou voulu instaurer et maintenir la transparence dans la gestion des ressources financières comme le souhaitent les footballeurs. Les premiers se comportent toujours comme des employeurs qui ont investi leur argent et qui n’entendent pas associer leurs employés (les footballeurs) à ce que génère cet argent. Dans ce cas précis pourtant, ce sont les footballeurs qui investissent leur talent, leurs efforts physiques et suent à grosses gouttes. Avec des risques d’accident évidents. D’ailleurs, la saga des Lions indomptables est jalonnée des cas d’accidents dont les victimes ont été abandonnées à elles-mêmes, à leurs parents ou amis.

Pour tout dire, ce sont les joueurs qui tirent les marrons du feu et engraissent des dirigeants véreux et cupides. N’en déplaise à ceux qui, depuis le week-end dernier, essuient leurs pieds et crachent sur Samuel Eto’o Fils et ses camarades. Parce que ces derniers ont refusé de recevoir les couleurs nationales des mains du chef du gouvernement. Cette cérémonie était-elle opportune, quand on sait que sous les cendres du match nul devant l’Allemagne et de la courte victoire devant la modeste Moldavie couvait le feu de la revendication des primes ? Chacun peut y aller de son commentaire et de sa vision. Même dans nos veillées au coin du feu au village, on entretient les musiciens ou les conteurs. Faute de quoi, ils rangent leurs instruments ou arrêtent leurs épopées ; chacun va dormir. Le président de la République l’a bien compris. C’est pourquoi il a débloqué la situation qui tournait au vinaigre.

Il n’est plus question depuis lundi matin, après le départ de la délégation camerounaise pour le Brésil, de chercher à savoir si le coup de sang des Lions indomptables est juste ou non. Le fair-play n’y était peut-être pas. Mais n’apprend-on pas à hurler avec les loups ? Nous savons tous qu’au Cameroun, la majorité de ceux qui détiennent une once d’autorité ou qui ont à gérer les ressources financières, en font voir de toutes les couleurs aux autres. Tout pour eux, rien pour les autres. Nos sportifs, toutes les disciplines confondues en souffrent terriblement. Les têtes bien pleines qui gèrent l’argent ne comprennent pas pourquoi des « amuseurs publics » peuvent devenir millionnaires rien qu’en jouant. A chacun son talent, et doit pouvoir vivre de ce talent.
Maintenant, quelle est la relation entre les joueurs de l’équipe nationale qui vont défendre les couleurs du Cameroun au Brésil et le staff d’encadrement chapeauté par le président du comité de normalisation de la Fécafoot ? Cet ancien ministre des Sports qui a été par d’autres fonctions au centre des décisions importantes et sensibles de ce pays aurait pu prévenir le scandale de samedi et dimanche et assurer une meilleure cohésion à la délégation camerounaise. Hélas, il est passé lui-aussi à côté de la plaque. Lui qui a jeté en son temps un certain Vincent Onana en prison, en raison de la gestion calamiteuse de la Fécafoot par ce dernier. Est-ce à dire qu’à la Fécafoot et partout ailleurs où l’argent est au rendez-vous au Cameroun tout le monde trébuche et tombe ? Si tel est le cas, c’est dommage !

Connaissant la brutalité des autorités camerounaises face aux revendications sociales, il y a lieu de se demander comment, jusqu’à présent, elles n’ont pas encore usé de la matraque et des canons à eau de la police et de la gendarmerie pour faire jouer le Lions indomptables sans leur verser leurs primes. Cela arrive très souvent dans des circonstances similaires. Si elles n’osent pas le faire aux Lions indomptables, c’est sans doute pour ne pas s’attirer les foudres de la Fifa très regardante sur les intérêts du monde du football. Un monde du reste très sensible sur l’échiquier international. Les politiques peuvent encore prendre des libertés avec l’Onu. Mais pas avec la Fifa.

Il faut dire qu’avec ces nouvelles péripéties que viennent de vivre les Lions indomptables et leurs nombreux fans à travers le monde, plus que jamais, Samuel Eto’o Fils et ses compagnons sont sous pression. Aucun aléa ne leur sera pardonné. Ils ont été réduits en chasseurs de primes. A eux de prouver le contraire. Ceci interpelle les futurs dirigeants de la Fécafoot.
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