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COMMUNIQUÉ DU COLLECTIF "PLAIDOYER POUR LA CAMEROUNISATION DE LA GESTION DU COMPLEXE INDUSTRIALO-PORTUAIRE DE KRIBI" par Paul- Joël Kamtchang

Une rencontre entre l’Unité opérationnelle du Comité de pilotage et de suivi de la réalisation du complexe industrialo-portuaire de Kribi et le Collectif du "Plaidoyer pour la camerounisation de la gestion du complexe industrialo-portuaire de Kribi" s’est tenue le 06 juin dernier à Yaoundé.
Ouvrant la rencontre, le Coordonnateur de l’Unité opérationnelle, M. MELONG Patrice a indiqué qu’elle s’inscrivait dans le cadre de la demande d’audience que l’ADISI-Cameroun, chef de file du collectif dudit plaidoyer a adressé à M. MOTAZE Louis Paul ci-devant président du Comité de pilotage et de suivi de la réalisation du complexe industrialo-portuaire. Le Coordonnateur a ajouté que le président dudit comité a demandé de nous écouter et de lui rendre fidèlement compte. Après la présentation individuelle des six collaborateurs qui l’accompagnaient, les quatre membres de la délégation du collectif ont aussi sacrifié au même exercice. C’est ainsi que M. Melong a repassé la parole au collectif pour expliquer les réserves que nous avons sur le processus à ce jour et les menaces à plus ou moins long terme sur les intérêts du Cameroun.

M.KAMTCHANG Paul Joël, Secrétaire Exécutif de l’ADISI-Cameroun qui conduisait la délégation du collectif, prenant la parole à son tour, a exposé sur : l’objectif de la séance, la présentation du collectif, la présentation des enjeux dont la situation du trafic maritime au Cameroun, l’illustration de la faible compétitivité avec ses causes et conséquences et les enjeux clés autour du port de Kribi. M. ESSI Franck, chargé de programme à Cameroun ô Bosso et membre du collectif  a quant à lui, déroulé la deuxième partie de cet exposé. Elle portait notamment sur les propositions du collectif au comité de pilotage : 1)- la reprise du processus d’attribution des concessions, 2)- la préservation des intérêts stratégiques du Cameroun, 3)- une stratégie et un plan clairs d’accompagnement des entreprises camerounaises, 4)- l’implication de la société civile, des collectivités et communautés locales dans le processus.
Reprenant la parole, le coordonnateur a souhaité avoir plus d’amples explications sur le plaidoyer, ce qui a été fait et il s’est montré plus édifié. Comme lui, ses autres collaborateurs à qui la parole a été passée, ont expliqué le projet dans son ensemble notamment les composantes du complexe. Certaines de nos préoccupations selon eux, n’étaient pas de leur compétence, et conseillent de toucher aussi les hautes instances de la République et de les accompagner dans l’appropriation du projet par l’ensemble des Camerounais. Ainsi, apprend t-on, selon Mme Daline Louise NSOMOTTO, tout a été fait pour que les entreprises camerounaises se mettent ensemble. Plusieurs réunions de sensibilisation ont été organisées à Douala à l’effet d’intéresser les promoteurs des entreprises portuaires et maritimes à prendre part à ce gigantesque projet. Malheureusement, fait remarquer M.AKO’O Modeste, le projet a échoué parce que les chefs d’entreprises chargés de conduire le processus ont privilégié les considérations d’ordre extra-professionnelles indiquant de ce fait dans la liste à remettre au gouvernement, des noms et des entreprises qui n’avaient aucun rapport avec le domaine portuaire. Certains membres de l’unité opérationnelle ont même été victimes de tentative de corruption. C’est ainsi que l’unité a regretté par exemple de voir ces entreprises aller à la remorque des structures étrangères parce qu’ayant été incapables de se mettre ensemble. Est-ce le signe d’un découragement, a demandé le collectif ? Que non, a rétorqué l’Unité opérationnelle qui pense que l’une des mesures fortes aura été de ramener toutes les concessions à 5 ans pour permettre aux entreprises de se préparer. D’où l’appel de l’Unité à la collaboration du collectif à accompagner ces efforts et surtout, l’Unité souhaite appuyer le collectif pour une meilleure sensibilisation afin que les Camerounais s’approprient ce projet dont la partie portuaire ne représente que 10% de l’ensemble du projet.
S’agissant des procédures de concession en cours notamment pour les terminaux polyvalent et à conteneurs ainsi que le service nautique, le juriste du projet, M. GEH FOSUH Michael, a estimé que tout se passe selon lui, dans le cadre économique libéral qui s’inscrit dans l’objectivité et la compétitivité. Il s’est offusqué de la qualité des dossiers présentés par les entreprises camerounaises. Certains de ces dossiers selon lui, ne respectaient pas les attentes de la commission spéciale des concessions. Le collectif de faire remarquer que c’est parce que l’Etat n’a pris aucune disposition pour accompagner ces entreprises comme c’est le cas ailleurs. L’Unité de rétorquer qu’il ne leur revient pas d’encadrer ces entreprises, leur rôle ne se limitant qu’à la mise à disposition des informations. Nous leur avons indiqué que sous d’autres cieux, l’accompagnement des entreprises nationales par leur Etat est une obligation. Le cas MARSA MAROC, ICTSI, MAERSK/APMT et DUBAI WORLD PORT qui sont susceptibles d’être short-listés au Cameroun reflète la volonté de leur pays.
L’Unité a indiqué au collectif qu’il enfonçait une porte déjà ouverte. Cependant, ce qui manque c’est une dynamique des acteurs autour du projet. Il s’agit notamment de certains ministères membres du comité de pilotage dont l’implication effective est toujours attendue telle que les ministères en charge de l’éducation et de la formation (MINSUP, MINSEC, MINEFOP) qui doivent réformer leur programme d’enseignement afin qu’il y ait sur le marché de l’emploi, des Camerounais à la pointe des technologies qui puissent prendre part aux différents domaines de ce projet dont la main d’œuvre de qualité est toujours recherchée.
Mettant un terme à cette rencontre après près d’une heure et demi de discussion, M. MELONG Patrice a désigné Mme NSOMOTTO comme rapporteuse des présentes assises et a indiqué qu’un rapport sera fidèlement transmis au président du comité de pilotage, M. MOTAZE Louis Paul.
A l’issue de cette rencontre, il ressort qu’aucune résolution ferme n’a été prise. Le collectif n’entend pas s’arrêter à ce niveau où nos exigences n’ont pas été satisfaites pour des raisons de compétence. Ainsi, elles demeurent, telles que indiquées plus haut. Il convient de préciser que certaines attitudes de l’Unité opérationnelle laissent perplexe notamment ces concessions ramenées à 5 ans qui suscitent une grande curiosité. Ces opérateurs qui feront des investissements supplémentaires pourraient-ils avoir un retour à l’investisseur au bout de cette période ? Tous restent très sceptiques et certains pourraient même décliner l’offre. Ce qui constitue en soi, un véritable échec à venir. Les concessions à moyens termes (3-8 ans) n’encouragent pas les ITE sachant que tout investisseur poursuit un profit, cette période ne lui est pas favorable. Ce type de concession à ceci de particulier qu’il fragilise littéralement notre économie.
Aussi, remarquons- nous avec stupéfaction que l’information a été mise à la disposition des centrales patronales sans pour autant que le gouvernement camerounais prenne des dispositions pour une bonne réussite comme c’est le cas dans d’autres pays où le patriotisme économique est une doctrine. Ainsi, nous constatons pour le déplorer que le premier ministre, chef d’orchestre du gouvernement ne mobilise suffisamment pas son équipe. Le département ministériel en charge des PME inapte à rassembler les entreprises, ou ceux  des enseignements secondaires et l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle qui ne parviennent pas depuis 2007 à moduler leurs programmes pour permettre une meilleur implication du Cameroun dans ce port de 3ème génération. Le gouvernement semble satisfait de voir les entreprises de son pays à la remorque de Necotrans taxé d’inexperte dans plusieurs pays de la Cote Ouest africaine notamment sur la place dakaroise. Pourtant, parmi ces entreprises camerounaises, nombreuses sont celles qui font de meilleures performances que certaines multinationales qui ont phagocyté les 90% du marché portuaire au Cameroun. Ces entreprises semblent d’ailleurs découragées pour n’avoir pas en face, une réelle volonté politique qui les galvanise. Car, une bonne dizaine d’entre elles ont postulé à divers niveaux de la phase I et ont été mise à l’écart lors des sélections préliminaires. Par ailleurs, le refus par l’Unité opérationnelle de voir évoquer l’exemple du port de Douala, montre bien que la situation n’est guère plaisante, mais le calme complice du gouvernement est ce qu’il y a de plus interrogateur.
Qu’à cela ne tienne, d’autres actions seront mises en branle à l’effet d’appeler le gouvernement du Cameroun à prendre ses responsabilités en main. Des rencontres avec des hautes autorités de la République sont au menu ainsi que le volet pédagogique de notre plaidoyer afin que ce domaine très fermé aux Camerounais lui soit acquis au regard des grands enjeux que charrie ce secteur. Celui-ci a d’ailleurs hissé les économies de certains pays qui ont compris sont incontournable importance. Le peuple camerounais en sera informé au fur et à mesure.
Pour le Collectif,
Paul- Joël Kamtchang
Secrétaire Exécutif,ADISI-Cameroun
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