Après la volte face du capitaine Samuel Eto’o et ses coéquipiers qui n’ont accepté de faire le voyage du Brésil qu’avec le clinquant et le cash de leurs primes, la flamme de la controverse sur la nécessaire retenue de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (Irpp) dans les faramineuses sommes d’argent versées aux joueurs de l’équipe nationale est rallumée.
Un dimanche de pluie à Yaoundé, les joueurs de l’équipe nationale du Cameroun, conditionnent leur départ pour l’aéroport de Nsimalen d’où, ils doivent embarquer pour Vitoria, la capitale de l’Etat d’Espirito Santo. au payement intégral des primes. Les joueurs réclament du clinquant à la Fécafoot et au gouvernement obligés de satisfaire les « appétits » des footballeurs. Après un conclave qui réunit le ministre des Sports et de l’éducation physique, le président du comité de normalisation et les représentants des joueurs, une somme de plus d’un milliard Fcfa est transportée à l’hôtel dans des sacs et sous les cameras de l’audiovisuel. Il n’en fallait pas plus pour que naissent la controverse et plusieurs questionnements. En distribuant des sacs et des mallettes d’argent frais et liquide aux Lions Indomptables, l’administration, par le biais des impôts, a-t-elle procédé à des retenues en termes d’impôts ?
« L’argent distribué aux joueurs, devait faire l’objet d’une retenue, pour les besoins de la fiscalité. Le droit fiscal au Cameroun, stipule que tout revenu doit être imposé. Si l’on admet que ce qui est remis aux joueurs ce n’est pas le salaire, mais les primes, la loi fiscale camerounaise en appelle à une retenue qu’on considère comme l’impôt sur le revenu des personnes physiques (Irpp » explique un spécialiste de la fiscalité. Selon lui, la loi a clarifié les niveaux et les pourcentages de perception de cet impôt. « Les textes de loi précisent que, au-delà de la somme de cinq millions, le taux de retenue est de 35% » ajoute-t-il. Si l’on part du postulat que chaque revenu doit être imposé, comment expliquer que depuis des années, on paye des faramineuses sommes d’argent en espèces, sans opérer la moindre retenue? « Il n’est pas normal que le petit pousseur du marché, le mototaxi, tous ceux qui se déploient dans diverses activités, soient imposés ; que le fruit de la collecte de ces taxes et impôts qui représentent les biens publics, soient distribués gracieusement aux joueurs ; qui en retour ne daignent rien laisser comme leur effort personnel dans les caisses de l’Etat» s’indigne un collecteur d’impôt.
Complicité, affairisme et filouterie
Si l’on en croit des sources, chacun des 23 Lions a perçu entre 56 et 62 millions en espèces. A cela s’ajoutent les primes reversées aux : staff médical, encadreurs techniques et l’entraîneur sélectionneur. Une petite arithmétique, permet de constater ce que les caisses de l’Etat ont perdu. « Là où ils travaillent comme footballeurs professionnels, des retenues sur leur salaire sont opérés et ils ne s’en plaignent pas. C’est inadmissible que des fortes sommes d’argent disparaissent en fumée. On est surpris que ni le ministère des Sports, ni la Fécafoot encore moins le ministère des Finances par le canal de la direction générale des impôts, n’aient jusqu’ici pas songé à faire prélever cet Irpp » tranche sous anonymat un homme d’affaires qui y perçoit de la complaisance et des manouvres de complicité, d’affairisme et de filouterie.
Pour beaucoup, il s’agit aussi d’un déficit organisationnel, d’une absence de vision et de planification… Davantage des pratiques du mauvais management. Si l’argent distribué aux Lions n’est pas fiscalisé, c’est aussi parce que depuis longtemps, le gouvernement camerounais a toujours voulu payer quand il est dos au mur et soumis à divers chantages. L’impérieuse fiscalisation des primes dues aux Lions passe par une organisation structurelle et planifiée des différents droits qu’il y a lieu de céder aux joueurs de l’équipe nationale. Ce qui serait une justice bien rendue. Le débat ne date pas d’aujourd’hui. Il y a quelques années, le problème s’est posé. Au moment de la retenue, les joueurs avaient fait volte face et demandé que les primes leurs soient reversées non par virement bancaire mais en espèces. Ce qui leur évitait de tomber dans le piège de l’imposition. Les habitudes ont la peau dure dans la tanière.
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