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LES POLITIQUES D’AUSTÉRITÉ NE SONT PAS UNE MARCHE VERS LE DÉVELOPPEMENT ! par Dr Vincent-Sosthène FOUDA

Le gouvernement a donc décidé de passer en force, d’augmenter les prix des hydrocarbures sans aucune concertation avec les différents partenaires sociaux, sans avoir donné la parole aux différents partis de l’opposition même ceux représentés à l’Assemblée Nationale. Le gouvernement met en péril la paix social, prépare le bucher, tient le bidon d’essence et les allumettes comme si le brasier dans lequel il veut cramer le pays l’épargnera, lui et ses thuriféraires.
Cette conduite cavalière du gouvernement camerounais est nocive à la démocratie et à l’intérêt général, but et fin de toute politique.

Le 25 juillet 2012, j’écrivais dans un article qui aujourd’hui se révèle visionnaire que la fin des subventions aux carburants, était un mauvais calcul politique et économique pour le Cameroun. Ça l’était hier, ça l’est aujourd’hui. Les décisions prises par le gouvernement sont antisociales et expriment une haine aveugle contre ceux que l’on prétend servir. Les intellectuels de couloir, les professionnels du vocabulaire n’arriveront pas à convaincre un peuple agonisant que les mesures gouvernementales sont prises dans le sens du développement, car ce n’est pas du développement dont nous avons besoin aujourd’hui mais simplement de nourrir nos enfants, de soigner nos parents, d’avoir du pétrole pour nous éclairer.
Les calculs du gouvernement portés par un intellectuel de couloir Roger Tsafack Nanfosso qui disent que « 74% des subventions au super sont captées par les riches » sont un tissu de mensonges. Que faisons-nous des benskineurs, des taximen, des transporteurs, des scieurs de planches et autres produits du bois quand nous savons
que 67% de camerounais se déplacent dans les transports en commun ? Contribue-t-on à améliorer les conditions de vie de nos populations dans la manipulation et le refus intellectuel d’interpréter les chiffres et les faits ?
Certes, la hausse des prix des carburants n’est pas l’unique crise dans notre pays mais c’est la crise de trop qui asphyxie le peuple et enrichit une caste, un clan, un groupe mais surtout un gang. Vous messieurs qui invitez un peuple affamé, agonisant à un effort de patriotisme supplémentaire, comprenez-vous que ces hommes et ces femmes en guenilles ont besoin d’eau potable pour se désaltérer, pour cuire le repas ? Messieurs les professionnel du vocabulaire lénifiant, entendez-vous le cri de ces enfants qui veulent se vêtir, qui regardent les yeux tout blancs les assiettes vides de leur maman ? Messieurs, voyez-vous ces longs cortèges de grands-parents et de parents qui enterrent petits-enfants et enfants parce qu’ils ne peuvent pas les soigner, parce qu’ils ne peuvent pas les nourrir ?
L’Etat criminel veut donc criminaliser les familles ? L’Etat qui nous rappelle depuis des années son amour pour la paix veut donc créer, provoquer la confusion entre le peuple et Boko-Al Haram ? L’Etat veut donc assimiler conflit social et guerre ? Car oui il est légitime que demain le peuple se dresse non plus pour défendre ses droits parce qu’il n’en a plus, mais pour continuer à souffrir sans crever. Que le peuple se meurt, oui cela n’enlève rien à un gang gavé. Que le peuple, oui le peuple meure n’est visiblement pas un enjeu de société pour ceux qui nous gouvernent et nous spolient.
La seule question qui se pose dans ce face à face avec le gouvernement aujourd’hui est : « Le peuple doit-il descendre dans la rue ? » Nous posons cette question aux croisés d’une époque qui croient par une opération du Saint-Esprit savoir jusqu’où nous devons souffrir pour pouvoir enfin donner un bol de bouillie à nos enfants et étancher leur soif.
Le pays fourmille d’initiatives et de conflits sur tout le territoire. Tous sont profonds et légitimes, ils traduisent une exaspération sociale. Cette situation entre en résonance avec un contexte de conflits, plus amples encore, qui touchent toutes nos campagnes, toutes nos villes martyrisés et sinistrés. Dans notre pays, la pente des évènements entraîne tous les protagonistes vers un point de rupture dont l’enjeu va croissant. Nous sommes au point de rupture!
Il n’est plus question de laisser le peuple tout supporter! Ainsi, nous appelons le gouvernement à se desengraisser, à se compresser car la différence de taille est énorme entre eux et nous, eux qui ne payent ni eau, ni électricité, ni carburant et qui dans les marchés reçoivent juste après un sourire le fruit de notre récolte parce qu’on veut se rapprocher d’eux. Mais que non! Ce rapprochement n’est pas possible sinon il n’y aurait pas autant de pauvre dans notre pays, les footballeurs ne se feraient pas agresser dans les coins de rue, les assassinats même pour un billet de cinq cents francs ne se multiplieraient pas dans les campagnes comme dans les villes. Oui, les moutons de panurge voyez-vous ont plus d’un nom! Au Cameroun, le gouvernement actuel est, pour l’essentiel, l’adversaire principal de la liberté de penser autrement, c’est-à-dire de penser tout court. Il est l’adversaire du bien-être de tous, de la majorité.
Sur le terrain, les militants du MCPSD sensibilisent et s’attèlent de remonter le moral des ménages. Ils vont à la rencontre des usagers pour expliquer la situation. C’est décisif!
Je crois bien que nous sommes le seul parti à le faire. Quand les gens entendent le message et apprennent la responsabilité du gouvernement dans son ensemble et les ramifications de celui-ci, leur colère ne peut qu’être légitime. Le travail est facilité par la méfiance que les gens ont à l’égard du gouvernement et des médias qui sont acquis à sa cause, nous le voyons quand ils se mettent tous à répéter la même chose. L’écoute est plus grande. L’exaspération, paradoxalement, pousse au débat. C’est de la
politique. Le gouvernement doit le comprendre et ouvrir les débats avec tous les acteurs politiques de notre pays et ceci sans exception. Cette discussion j’en suis persuadé ouvrira un chemin d’apaisement alors que toute absence de dialogue sera un déclencheur de manifestations incontrôlables.
La contestation sociale est légitime. Le porte-parole du gouvernement multiplie les sorties dans les médias, mais à chacune de ses sorties, c’est à peine s’il ne prend pas le peuple pour des « Talibans ». Le Chef du gouvernement, se mure comme un banal bourgeois, trop rassasié pour voir la misère de l’autre côté de sa clôture, d’autres misent sur le pourrissement de la situation tant qu’ils sont dans leurs 4/4 et fourbissent leurs armes dans l’ombre. Quoi qu’il arrive, quelle que soit l’issue du conflit, il faut travailler à faire connaître la vérité : Le Cameroun est au fond du trou à cause des mauvais choix politiques de ceux qui ont confisqué la proposition politique dans notre pays. Plus cette idée gagnera du terrain plus nous tirerons de ce mal un bien.
Pour cela, je vous présente ici une provision d’arguments. Si cet argumentaire vous convainc, prélevez-le et faites-le connaître dans vos listes de diffusion. Une grève ? Mais pourquoi ?
Les populations doivent faire bloc, parce que l’avenir de tous est en jeu. Le gouvernement de ceux qui ont toujours tout eu sans efforts ne reculera pas et affirme qu’il a toujours agi ainsi. Mais la vie est un cycle, le cycle est un chronomètre, rien n’est donc statique… Il est temps de nous mettre en face du gouvernement avec ce qui nous reste de courage et de volonté de vivre. Ce n’est pas une confrontation des syndicats mais un mouvement du peuple dans tout ce qu’il est et dans tout ce qu’il a.
Le gouvernement prétend une fois de plus que vouloir un débat social, cette affirmation est mensongère, c’est manipuler le peuple ! Le porte-parole du
gouvernement ment. Il ment pour tromper. Que le public s’y laisse prendre, c’est une chose compréhensible. Mais il n’y a aucune chance que les ménages croient un instant, que ce sont les autres qui veulent les manipuler et que le gouvernement est sincère. Le gouvernement n’a pas prévu de mesures d’accompagnement sinon il aurait fait passer ses mesures avant de procéder à la hausse des prix des carburants.
C’est du bis repetita placent! Nous partîmes aux dernières élections avec des chefs de villages transformés en salariés. Aujourd’hui, qui peut dire qu’ils ont reçu un copeck ? La politique n’est pas une juxtaposition de mensonges, une succession de promesses non tenues, non! C’est l’action, c’est la projection, c’est le travail au quotidien pour soulager les souffrances du peuple.
Le but de toute cette manœuvre est que les riches soient toujours plus riches et que la grande masse le peuple périsse. On a privatisé les sociétés d’Etat et de souveraineté dans notre pays pour les racheter en sous-main, avec des prête-noms, on n’a mis en prison dans une opération épervier que pour libérer nuitamment pour cause d’élection. De multiples sociétés écrans ont été créées mais personne aujourd’hui ne saurait dire à quoi elles servent ni où se trouvent leurs sièges et encore moins quels sont leurs effectifs.
Dans ces conditions, nous devons avancer, avancer pour avoir un dialogue social vrai ! Le peuple pas les syndicats doit s’engager pour l’intérêt général. En premier lieu parce que la souffrance n’épargne aucune famille, elle est seulement tenue hors des grandes clôtures. Deuxièmement, ceux qui sont achetés dans les syndicats et autres corporations ne ramènent point à la maison le fruit de leur forfait, comme Judas, ils finissent dilapidés dans les bars et dans la débauche.
Vous pouvez convenir avec moi, qu’il n’y a pas de famille aisée dans notre pays au regard du niveau de vie des uns et des autres. Il y a seulement des profiteurs et les
profiteurs sont des voleurs qui exploitent la misère des plus nombreux ; Tout cela est choquant, tout cela est révoltant!
Prenons ce que nous appelons la part du salaire « arbitrale » c’est-à-dire ce qui reste une fois qu’on s’est acquitté des dépenses incontournables et contraintes. Alors que dans notre pays le SMIC est de 24.000 Fr CFA, avec une augmentation du tarif d’électricité de 8% sur le prix actuel, une augmentation des carburants, pour un ménage qui dépense 4.000 à 6.000 Fr CFA pour l’électricité, cette dépense représente entre 20 et 35% du budget familial. À cela il faudra ajouter 3 à 5 litres de carburant pour un propriétaire de moto; si vous calculez le ratio avec les familles qui n’ont 14.000 ou 18.000 Fr CFA, la part du revenu arbitral est située à 10%, ce qui fait que de nombreuses familles vont se retrouver avec – 6000 Fr CFA pour vivre c’est-à-dire qu’il faudra recourir aux tontines et autres pour tenir ! Cette lutte est d’intérêt général!
La paix sociale Sous d’autres cieux, il est souvent dit qu’on ne revient pas sur les acquis sociaux et la subvention aux produits pétroliers dans notre pays est un acquis social sur lequel il est difficile de revenir sans compensations. Voilà pourquoi la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures a été créée. Par son intervention, elle permet, d’une part à l’Etat de tenir ses engagements vis-à-vis de ses populations et, d’autre part, dans son rôle de stabilisateur, de contenir les effets négatifs de la hausse des cours internationaux sur les prix à la consommation.
Peut-on valablement donc aujourd’hui, mettre un terme aux subventions et permettre à la CSPH de continuer à fonctionner ? Va-t-on faire disparaître cette structure comme on l’a fait avec l’ONCPB sans expliquer aux peuples du Cameroun où sont passés les avoirs ? Aucune enquête ne semble avoir été menée ainsi que veut-nous faire croire M. Badjang ba Nken dans son article du jeudi 19 juillet 2012, article dans lequel il convoque une étude de l’Institut National de la Statistique ! Une enquête sans date ? Sans objectif ? À qui veut-on le faire croire ? L’Etat ne devrait pas prendre un tel risque même en consultant le prof. Roger Tsafack Nanfosso et les éditorialistes des médias d’Etat.
Le Messager semble poser la question juste : Le régime en place au Cameroun peut-il prendre un tel risque social et économique et éviter un nouveau 28 février 2008 ? Ce n’est plus une question, le Rubicon est franchi, le peuple est à genoux mais il n’a pas abdiqué. Le gouvernement doit ouvrir le dialogue social. C’est impératif, c’est salutaire! La paix est primordiale et c’est le gouvernement qui brandit les armes de la déstabilisation, c’est lui qui asphyxie le peuple dans toutes ses composantes, femmes, hommes, enfants dans les villes comme dans les campagnes, notre réponse est à la mesure de nos souffrances.
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