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«FOETICIDE ET INFANTICIDE DU GENRE FÉMININ CHINOIS : ET POURTANT NOUS VOULONS « GOUTTER » LES CHINOISES par Hector Flandrin Nombo

Chaque Africain devient soudain rêveur étant derrière une plume dont l’encrier se fait assécher par l’insensibilité des doux tortionnaires. A l’écoute de chaque épisode du journal de midi, les visages se meurtrissent de tristesse et on a l’impression de porter involontairement sur nos têtes, un écriteau fictif qui exhibe le paradoxe de notre étrangéité dans notre propre pays. Les chagrins vont grandissant au point où si on aligne chacune de nos peines verticalement vers le ciel, on pourra un jour rencontrer Dieu.
Mais cette Misère a pour colocataire le rêve et chacun est prêt à s’adonner à ‘n’importe quelle aventure. Ainsi, compte tenu du contexte asiatique de la maltraitance du fœtus féminin, du symbolisme d’un avenir nébuleux que charrie l’enfantement d’une fillette et compte tenu de la masculinisation grandissante de la chine, le camerounais qui s’exprime derrière cet écran, pense à une politique de récupération des fillettes chinoises « abandonnées » en chine.

Pourquoi les récupérer ?
Pour vivre avec les chinoises, pour les « toucher », les « sentir », les « sucer ». Pour camerouniser les chinoises. Pour métisser le Cameroun et apprendre ce que collectivisme veut dire, à certains Bétis, certains Bamilekés, certains Sawas, certains anglophones, et d’autres camerounais des autres grandes tribus là où règne encore l’acrimonie d’une bêtise que le dictionnaire a baptisé « tribalisme ».
En plus, vivre avec des chinoises, je veux dire avec des camerouchinoises c’est savoir ce que Culture veut dire. C’est désillusionner les sous-entendu de la tradition, c’est comprendre ce que amour et mélange égalitaires veulent dire, puisqu’il n’est pas question d’une « sowetoisation » du Cameroun, selon le terme de Mongo Beti. C’est vivre avec une partie locale du géant mondial qu’est la Chine. Ce n’est pas appartenir à la Chine et ce n’est non plus devenir chinois. Il est question de sucer le sein de cette femme, fœtus chinois d’antan, qui aurait risqué d’être victime d’infanticide à la naissance et d’être la proie de la malédiction d’être fille, mais qui aujourd’hui est camerounaise et qui a beaucoup à nous apprendre en signe d’humble reconnaissance. Reconnaissance d’avoir été camerounaise, reconnaissance d’être devenue mère porteuse de plusieurs enfants contrairement à la politique d’enfant unique de l’orient, reconnaissance d’avoir accouché de beaux enfants. Lesquels enfants seront des enfants bénis, car ils porteront des prénoms et des noms métissés, et par conséquent
ils n’auront plus la malchance d’être recalés à des concours comme les jeunes poisseux qui, marqués de l’estampille de leur idiosyncrasie originaire, portent aujourd’hui des noms tribalement différents de ceux des correcteurs. Malheureusement !
Qui ira récupérer ces chinoises ?
A question stupide, réponse hyper-stupide !
Les récupérer c’est le rôle de nos exquis guillotineurs. Qui d’autre peut mieux le faire ? N’ont-ils pas assez de moyens qu’ils gardent dans des tirelires portant le stigmate de l’ancien colonisateur ?
Il y’a belle lurette qu’ils ont entamé cette récupération. Mais leur idéologie n’avait rien d’analogique à celle défendue dans ce papier. La récupération initiée par eux ne serait qu’une tactique profitable rien qu’à eux seuls : satisfaire leurs pulsions libidinales dans des hôtels aux étoiles on ne peut plus nombreuses.
Mais, aujourd’hui peut être faudrait-il penser à la masse, penser au peuple, qui a aussi soif dans une autre mesure du « corps » de la femme chinoise, femme qui viendra non seulement métisser le Cameroun avec l’appui des « viriles » hommes, mais aussi raviver les politiques éducatives portant sur des approches philosophiques liées à la professionnalisation culturelle. Les jeunes camerounaises comprendront la valeur des métiers, les moqueurs incultes et certains sots dirigeants comprendront que vendre les beignets dans un pousse du lundi au lundi, n’est pas chose de Bamiléké, mais plutôt chose de combattants. Ne dit-on pas que la vie est ce machin bizarre ? Lorsque les uns travaillent et les autres parlent. Et plus tard, le jour du jugement dernier (j’espère que Dieu lui-même ne manquera pas à ce rendez-vous), quand le Père demandera aux uns ce qu’ils ont fait, ceux-ci lui montreront le travail concret abattu sur la terre. Mais les autres, avec quoi viendront-ils ? Les sacs de prière et de bavardages ?
Une chose est claire, pourquoi passer le temps à dire que le chinois est un homme fort mais serrer la bouche quand il s’agit de saluer l’effort de l’homme Bamiléké qui « est notre part de chinois », et qui n’est même pas loin de nous ?
En tout cas, la récupération des fillettes asiatiques des mains des avortements sélectifs, nous aidera à mieux comprendre ce phénomène. J’ai hâte d’embrasser et d’épouser une chinoise, et que mon fils métisse m’appelle « papa » et que plus tard il épouse une Bamiléké et qu’on l’appelle « tagne ». Que ses enfants se « mélangent » avec les autres tribus du Cameroun : le sang qui coulera dans leurs veines sera la manifestation concrète d’un pas vers ce que les intellectuels appellent tous les jours « renaissance ».
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