Réaction d’un
jeune camerounais à l’article de Jeune Afrique intitulé « Cameroun : le péril
jeune » paru dans le numéro 2814 du 14 décembre 2014. A monsieur le
directeur de publication de Jeune Afrique..Dans l’édition du 14 décembre 2014,
le magazine Jeune Afrique no 2814 s’est encore livré à un exercice d’inculpation
et d’incantation qui lui est désormais familier, s’agissant du Cameroun, dont
il s’est fait une fixation paranoïaque. Dans une envolée onirique, le journal
de Béchir Ben Yahmed, qui, chaque fois qu’il en a l’occasion, substitue sa
plume à une Kalachnikov, arme redoutable de combat, entrevoit le Cameroun
sombrer dans le feu et dans le sang, dans un indescriptible chaos dont
manifestement il semble avoir écrit et planifié le macabre scénario qui se décline
en plusieurs actes.
Notamment
avec un savant dosage d’articles qu’il publie à l’envie et qu’il distille, avec
un doseur, question de ne pas éveiller des soupçons sur un visible acharnement
puéril dont il se fera un jour rappeler par des lecteurs insidieusement las des
invectives gratuites qui y sont contenues. C’est, en tout cas l’impression qu’en
laisse la lecture de l’édition du 14 décembre dernier. Ledit journal a cru
devoir consacrer un article sulfureux sur « le péril jeune » au Cameroun.
Pour l’attention que le journal porte à la jeunesse camerounaise, en son nom,
nous avons la grande sollicitude de lui en être reconnaissant de l’intérêt
consenti à notre égard, et à notre sort.
Merci !
Toutefois, alors que nous nous interrogeons sur les desseins inavoués qui ont
sous-tendu la rédaction sibylline dudit article, et les attentes que le
magazine y fonde à propos, sans doute l’obsession larvée de voir la jeunesse
camerounaise se révolter, à défaut de se rebeller ou descendre dans la rue,
pancartes en main, exprimant son tollé sur fond de désarroi, maudissant les «
vieux » qui nous gouvernent, tel semble être le but visé par l’article
signé de la main d’un certain Remi Carayol, dont la virulence du ton frise l’activisme
et la mauvaise foi. La jeunesse camerounaise lui répond : « Non, merci ! »
On ne marchera pas, pas pour vous, mesdames et messieurs de Jeune Afrique. La manipulation
ne passera pas. Pas par nous.
L’infect
cocktail qu’est l’article en question n’étonne aucun Camerounais averti, aucun
jeune éveillé : jamais plus la jeunesse ne mettra en péril sa vie comme ce fut
le cas avec le temps des émeutes et des « Villes mortes ». A la lecture de
l’article incriminé, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un « appel aux
jeunes » à la sédition, si ce n’est un mot d’ordre à peine dissimulé à se
mobiliser en un mouvement insurrectionnel. Le but recherché coule de source.
Pour la
gouverne des pyromanes malveillants, il est une réalité à laquelle ils doivent
adhérer. La jeunesse camerounaise a certes des problèmes et des préoccupations,
du reste inhérents à toutes les jeunesses du monde, en général, et celles d’Afrique
en particulier, mais ne faisons pas comme si, justement, le péril jeune était l’apanage
du Cameroun. Le chômage s’est généralisé dans le monde entier, la maladie tue
partout avec la même brutalité, la pauvreté s’accroït à travers le monde avec
les maux de tête et les maux de poche, le monde n’est pas encore sorti de la
crise économique, et les jeunes sont les plus touchés par les effets néfastes
de la récession, la démographie galope et réduit considérablement le marché du
travail. Bref, nous savons que c’est dur, très dur même, mais la jeunesse
camerounaise refuse de s’inscrire sur les bancs surannés de l’afro pessimisme
ou même d’un quelconque défaitisme. Non, c’est dur, mais la jeunesse
camerounaise n’est pas repue de découragement. Elle refuse de s’accrocher au
fatalisme béant qui ferait dire que nous sommes une « génération sacrifiée ».
Le peuple
camerounais sait lire. Il sait lire entre les lignes et sait détecter une
entreprise de manipulation. L’abondante et négative littérature y afférente dénote
d’une débauche d’énergie dont l’objectif est de déstabiliser le Cameroun, pays épris
de paix, jaloux de son unité et fier de sa stabilité. Que le monde sache pour
sa gouverne que le président Paul Biya, malgré son âge, a les capacités
physique et intellectuelle, et a le primat de nos suffrages, y compris nous,
les jeunes. C’est le peuple souverain qui le lui a toujours concédé. Le 11
Octobre 1992 à la faveur de la première Présidentielle de l’ère multipartiste,
il avait obtenu 40,0% des suffrages exprimés. Le 12 Octobre 1997, il obtient
92,57 % des voix. Le 11 Octobre 2004, il est élu avec 70,92 % des suffrages
exprimés et avec un taux de participation de 82,23%. Le 9 Octobre 2011, Paul
Biya est élu pour un sixième mandat à la tête du pays avec 77,989 % des
suffrages. Paul Biya vient en tête dans 9 des 10 régions, de même que chez la
diaspora. Le taux de participation était de 65,8 %. Au regard de ce qui précède,
est-il encore besoin de prouver la légitimité de ce Président qui a accédé au
pouvoir par l’entremise des mécanismes de la Constitution ?
Le journal de Béchir Ben Yahmed
semble vouloir ignorer que l’on peut être président de la République à n’importe
quel âge, défini par la législation.
Pour la
bonne gouverne, nos détracteurs doivent savoir que l’exercice de la politique
au Cameroun n’est pas l’apanage des jeunes. Ceux-ci sont entreprenants dans la
libre entreprise, l’auto-emploi, le secteur privé sans oublier les vertus non-négligeables
du secteur informel, prometteur à souhait, des métiers d’avenir. Les jeunes s’investissent
de plus en plus dans l’Agriculture. A ce propos, la population agricole active
du Cameroun est de 47,91 %. Ce taux ira crescendo dans les années à venir en
raison de la mécanisation de l’agriculture, et l’engouement dont la jeunesse
fait preuve envers l’Or vert. Le taux de chômage actuel est de 13,17%, et 7% de
sous emplois pour une population totale de 23.130.708 habitants avec une densité
de 48,6 habitants au km2. La population urbaine est de 53,0%. La population de
moins de 15 ans est de 42,9%. L’âge médian est de 18,3 ans.
Selon le
Bureau central de recherches et des études de population (Bucrep), les
personnes de 60 ans et plus qui représentent 5,5 % de la population totale du
pays sont particulièrement plus représentées en milieu rural (6,5%) qu’en
milieu urbain (3,4%). L’espérance de vie à la naissance est de 57,35 ans.
L’âge moyen
pour l’ensemble de la population est de 22,1 ans : 24,3 ans chez les femmes et
21,8 ans chez les hommes. L’âge médian de la population urbaine est supérieur à
celui de la population totale, soit 19,1 ans pour l’ensemble de la population
urbaine : 19,2 ans pour les femmes et 19,0 ans pour les hommes. L’âge médian de
la population totale se situe à 15,8 ans pour l’ensemble de la population.
Selon le sexe, il est de 14,9 ans pour les hommes et de 17,1 ans pour les
femmes. Les enfants âgés de moins de 15 ans représentent 43,6% de la population
totale du pays. La population urbaine du Cameroun en 2005, selon le 3ème
Recensement général de la population et de l’habitat, est estimée à 8.514.938
habitants contre 8.948.898 habitants en zone rurale. Soit un taux d’urbanisation
de 48,8%.
Jeune Afrique dans sa livraison du
14 décembre 2014 ne dit rien qui ne soit connu des Camerounais.
Le Cameroun
connait un taux de fécondité de 4,82%, un taux de natalité de 36, 58%. Avec un
tel taux de natalité, faut-il s’étonner de ce que, comme partout au monde en développement,
les natalités prennent de vitesse les investissements ? Au Cameroun, selon les
statistiques du BIT, le taux de chômage est estimé à 13,1%, tandis que le taux
de sous-emploi, lui, est estimé à 70 %. Est-ce une fatalité au regard du
difficile contexte international ? Quel pays au monde vit sans des milliers de
chômeurs ? Les efforts du Renouveau national envers les jeunes sont louables
car nous connaissions le contexte mondial de la crise économique et ses
vicissitudes. Depuis son accession à la Magistrature Suprême, le Président Paul
Biya s’adresse aux jeunes, tous les 10 février. Et le chef de l’Etat ne fait
pas que parler, il se montre pragmatique. Faute d’espace, nous ne citerons ici
que deux discours emblématiques dudit pragmatisme.
Le 10 février
2011, Paul Biya plante le décor de la relance économique : « Je vous disais l’an
dernier que j’avais la conviction que nous étions sans doute à la veille d’une
reprise de notre économie, laquelle, vous le savez, a subi les effets
retardateurs de la crise mondiale. J’ai le sentiment que les faits sont en
train de me donner raison. En effet, nous devrions cette année retrouver notre
taux de croissance d’avant la crise et peut-être même faire encore mieux. »
Le 10 février 2013, le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, annonce
la création de 200 000 emplois en 2013. «Les progrès de notre économie, stimulée
par la mise en oeuvre de nos grands projets et notre révolution agricole, se
traduiront immanquablement par de nouvelles opportunités d’emplois. Tenez par
exemple : pour l’année 2013, 200 000 emplois seront créés dans le secteur
formel. C’est pour notre jeunesse un encouragement à étudier sérieusement pour
aborder, dans les meilleures conditions possibles, la compétition qui sera rude».
Au total, entre 2010 et 2014, plus de 700 000 jeunes ont été recrutés au
Cameroun à travers les concours classiques (Armées, police, Gendarmerie,
Faunes, Douanes…) sans oublier les nombreux recrutements spéciaux en dehors des
offres d’emplois issus des appels à candidatures.
Au Cameroun,
mieux que certains pays, les jeunes sont très organisés. La vie associative des
jeunes est d’ailleurs active par le biais du Conseil national de la jeunesse
qui coiffe plusieurs associations disparates comme l’Association des jeunes
handicapés du Cameroun, l’Association des mototaxis, l’Association des jeunes
commerçants, l’Association des jeunes chrétiens ainsi que la Jeune chambre
internationale et le Conseil national de la jeunesse dont certains membres bénéficient
des financements spéciaux de l’Etat dont le PAJER-U et le PIAASI pour l’auto-emploi.
Sans oublier le Fonds National de l’Emploi (FNE) qui combat activement le chômage
à travers l’intermédiation du marché et la promotion de l’emploi. En décembre
2004, tout un département ministériel en charge de l’Emploi et de la formation
professionnelle a vu le jour au Cameroun.
Pour
conclure, et sans que notre énumération soit exhaustive, nous citerons quelques
cas de promotion politique des jeunes dans le gouvernement actuel. Les noms cités
ont moins de 50 d’âge chacun : Koulsoumi Alhadji épouse Boukar (42 ans), Dooh Jerôme
Penbaga et Alamine Ousmane Mey (45 ans chacun) et une quinzaine qui ont une
moyenne oscillant dans la cinquantaine : Patrick Amba Salla, Ferdinand Ngoh Ngoh,
Louis Paul Motazé, Edgar Alain MebeNgo’o, Pierre Titti, Michel Ange Angouing. A
cette liste incomplète il faudra ajouter de nombreux parlementaires issus des
deux Chambres du Parlement, et les multiples jeunes qui sont Secrétaires généraux
des ministères, directeurs de l’administration centrale etc…On le
voit, le président Biya, pour faire « des réalisations des grandes réussites «,
a fait confiance à un tout autre genre de jeunes. Ceux-là qui ont quarante ans et
plus. Un autre visage donc qui correspond malheureusement à une époque qui n’est
pas sceptique au renouvellement de la classe politique si chère à une démocratie.
Comme on peut le constater, l’adage la jeunesse n’est pas une question d’âge, c’est
un état d’esprit, a toute son importance. Loin d’être au paradis, au Cameroun,»
le fer de lance de la nation « se débrouille pas mal, et se bat bien.
Mon cher Béchir,
à quand l’alternance à Jeune Afrique ? Vous avez 86 ans, et dirigez JA depuis
54 ans quand allez-vous passer la main à Amir ou à Marwane ?
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