Contrairement
à ce que nous croyons face à la crise, le chômage n’est pas une condition
fatale. On peut partir de la pire situation et inverser la courbe du chômage,
quasiment du jour au lendemain, sans tapage, sans besoin de mobilisation
gouvernementale spectaculaire.
Cela ne nous
apparaît pas évident, simplement parce que dans la confusion des flux économiques
divers, nous avons perdu de vue que le système de production de la société
repose sur le mouvement des biens, des biens qui s’érigent en propriétés par le
biais de l’initiative ; ce qui veut dire que pour augmenter ou réduire l’activité,
on agit par le curseur du régime des propriétés, en élargissant ou en
restreignant le droit de jouissance. C’est par ce biais qu’il devient possible
de maîtriser la création des richesses, uniquement par ce seul moyen. On peut
citer en exemple un cas récent en France où, en restreignant le droit de jouissance
des fumeurs sur la cigarette tabac, on a créé une explosion d’activité de la
cigarette électronique.
Nous pouvons
déclencher la reprise des activités, tout le monde le souhaite. Tout le monde s’accorde
à dire que pour créer des emplois, il faut remplir les carnets de commande des
entreprises, ce qui, conformément au postulat que nous citons plus haut, est
parfaitement réalisable. Mais, comme « détruire la misère « n’est pas évident
pour de nombreuses personnes parmi nous contrairement à ce qu’affirmait Victor
Hugo, nous allons donc devoir expliquer en détail, point par point, sans
sacrifices de privilège, sur la base des lois existantes et des moyens à notre
portée, comment permettre à nos entreprises d’être des moteurs du progrès
social.
Il ne sera
pas ici question d’invention spectaculaire, mais simplement, mettre en évidence
des fondamentaux de fonctionnement économique qui régissent les initiatives
humaines, ceci en partant des principes admis par tous. S’ouvrir aux possibilités
que permet la science pour comprendre qu’en réalité, la société, étranglée par
le chômage, ne souffre que d’un problème résolu.
Pour
comprendre l’utilité de l’entreprise dans la société, nous allons commencer par
la définir. L’entreprise signifie action, activité, ce que fait tout le monde.
Sa création est déclenchée non pas par le besoin mais par la quête de liberté,
c’est l’entreprise qui crée le client et non l’inverse. Seule l’entreprise fait
autorité dans le système de production, par son profil, son plan d’implantation
et l’échantillon du produit qu’elle promeut. L’opportunité de déclenchement d’un
projet est décrétée par le corps professionnel qui, le plus, a intérêt à ce que
l’activité marche, et non par le banquier dont le rôle, quasi mécanique, se
limite à la fidèle reproduction des comptes.
Ensuite, se
pose la nécessité de l’espace de mobilité, préalable à l’épanouissement des
initiatives, car l’entreprise ne vaut rien si son domaine de définition n’est
pas rigoureusement établi. à cet effet, la société reconnaît trois foyers de
production dont il ne faut en aucun cas confondre les rôles : L’état, l’entreprise
(commerciale) et les associations. Les lois existantes soutiennent une séparation
rigoureuse de ces trois entités, séparation qui seule garantit l’inaliénabilité
de la circulation du bien économique, du foyer de production au foyer de
consommation, notion vitale pour notre économie. Quand l’espace de mobilité est
fluide l’activité marche, et quand l’activité marche les charges deviennent des
avantages et l’organisation propice devient quasi automatique.
Et enfin le
rapport à l’argent. Après avoir fini la construction de son projet, vient l’étape
de sa mise en route, moment fatidique où, très souvent, l’argent se manifeste
en outil arbitraire. Pour éviter ce désagrément, il faut définir ce qu’est l’argent.
L’argent est créé par notre force de travail, il reflète la réalité de nos
efforts. Si nous sommes vêtus de bleu dans la réalité, dans le miroir apparaîtront
des personnes habillées en bleu. L’argent est une valeur miroir, lui donner
autorité impérative reviendrait à se subordonner à son image dans le miroir, ce
qui est totalement insensé. Pour éviter l’obstacle abject aux projets, le
banquier doit rester dans son rôle de la fidèle consignation des chiffres.
Ramenons
maintenant tout ceci au fonctionnement complexe de la société. Prenons l’exemple
concret du foyer de production (village, ville ou pays) le plus atterré, frappé
de toutes les calamités imaginables, affligé des misères les plus sombres, et où
la chance de réformes est la plus compromise, où le chômage explose à des échelles
les plus désespérantes. Une société pourrie de partout par la corruption, la
prostitution des consciences voire la guerre. Si on est devant un tel cas, on
procède par la réinitialisation des potentialités, on décolle à partir du
dispositif le plus rudimentaire de fonctionnement, si rudimentaire qu’il
diluera les rivalités sociales pour les transformer en force d’adhésion. La réinitialisation
est capitale car notre réussite va dépendre de l’équilibre de départ et non du
volume des moyens.
Si nous
respectons ces notions élémentaires, tout pays décolle. En quelques jours on
peut régler ces aléas structurels, sans besoin de lourdes formalités. Ces réformes
sont parfaitement expérimentables à l’échelle de tout pôle, la réalisation
pratique qui nous permettra d’évacuer, de façon définitive, le débat selon
lequel réaliser le plein emploi est impossible. Et ainsi, comprendre que cet
emploi qui nous obsède n’est qu’un moyen et non un but, sortir des vains alibis
pour aborder la vraie question d’avenir qui est : la prospérité.
Par Bertrand Teyou, écrivain
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