Il n y a pas
de pays en « voie de développement «, il n’y a que des pays sous-développés.
Pays auxquels on fait croire qu’ils se développeront. Ce « on », c’est
celui qui les maintient dans le sous-développement. Mieux, encore, avec leur
propre soutien et appui.
Pays sous-développés d’Afrique, vous
ne vous développerez jamais.
morceau de
ce développement «, mais à la différence des pays « sous-développés »,
elles ont pris le parti du développement et cela en mettant en marche les «
forces » dont elles disposent pour y arriver et cela souvent au détriment
des pays sous-développés.
Sans nous
apitoyer encore sur le siphonage historique (et qui se continue) des ressources
naturelles des pays sous-développés qui a permis aux pays occidentaux,
coloniaux notamment (et leurs alliés) de devenir ce qu’ils sont aujourd’hui-
des puissances assises sur un capital historiquement mal acquis-, le constat
est bien plus amer : les pays sous-développés le resteront à jamais.
Les épidémies,
les endémies, les virus mortels et autres calamités virales, les pays « sous-développés »
les produisent, les pays occidentaux leur fabriquent le vaccin.
Les pays
sous-développés, n’ont aucun moyen de locomotion national (ni voiture, ni train,
ni avion...) les pays occidentaux, le leurs fabriquent.
Les pays
sous-développés ne fabriquent ni machines industrielles, ni pièces de rechange,
les pays occidentaux les leurs fournissent.
Les pays
sous-développés n’ont aucun brevet de fabrication des produits de haute
technologie, les pays occidentaux les monopolisent pour les leur faire payer.
Les pays
sous-développés, n’ont que des budgets de rente et d’endettement. Leurs
recettes proviennent essentiellement de ressources naturelles limitées et de prêts
et autres facilités d’institutions financières internationales par pays
occidentaux interposés.
Les pays
sous-développés consacrent les trois-quarts de leur budget national aux dépenses
de fonctionnement d’une administration publique souvent incompétente et
inefficiente.
Les pays
sous-développés reçoivent l’armement et l’équipement militaire et sécuritaire
des pays occidentaux, à travers des contrats d’achat faramineux échappant
souvent à tout contrôle et réduisant dramatiquement leurs budgets.
Les pays
sous-développés n’investissent ni dans l’enseignement, ni l’éducation, ni la
culture ni dans la maitrise de la technologie sinon de façon médiocre,
insuffisante et dans tous les cas inefficace.
Les pays
occidentaux développent les grandes universités, les laboratoires de recherche
qui attirent les ressources humaines compétentes des pays sous-développés, les
dépouillant de leur matière grise.
Les pays
sous-développés, n’ont pas voix au chapitre des relations internationales qui
sont davantage dictées par la force et le monopole du Conseil de sécurité et
autres puissances alliées.
Les pays
sous-développés, pensent qu’ils sont indépendants alors qu’ils ne le sont ni économiquement,
ni financièrement, ni même politiquement.
Les
ressortissants des pays sous-développés s’agglutinent, dans la frustration et
le mépris, devant les consulats des pays occidentaux pour quémander des visas,
ou encore se jettent à la mer pour mourir de désespoir devant leurs côtes.
Fuyant la misère du sous-développement.
Pendant que
les occidentaux, se préoccupent de conquérir l’espace sidéral et projettent de
bâtir sur la lune, les pays sous-développés se préoccupent de la pousse des
barbes et projettent de bâtir sur des ruines.
Les pays
sous-développés, à travers leurs dirigeants, cultivent les croyances sociales
surannées et se réfugient dans des religions qui anesthésient leur peuples et
leur font accepter toute fatalité.
Les pays
sous-développés, à travers leurs dirigeants, bradent leurs ressources
naturelles aux compagnies occidentales, détruisant l’environnement et l’espoir
des générations futures.
Les
dirigeants des pays sous-développés, sont pour la plupart soit des dictateurs,
des putschistes, des élus frauduleux, des corrompus, des agents des métropoles coloniales,
soit des « manipulateurs de constitution «, soit des otages de leurs
courtisans, tribus, ethnies ou factions, et dans tous les cas des dirigeants
impuissants face au devenir de leurs pays.
Pendant que
les forces industrielles occidentales inventent aujourd’hui, le produit de
demain pour préparer le futur de la dépendance économique des pays sous-développés,
ceux-ci pompent les ressources de leur sol et exportent leurs cultures de
subsistance pour acheter ces produits.
Pris dans la
gangue militaro-industrielle occidentale (s’étendant jusqu’au Golfe et au-delà)
et dans une mondialisation dans laquelle ils ne sont que des consommateurs forcés
au prix de la saignée de leurs ressources naturelles en déclin, les pays sous-développés
le resteront.
Pris dans
les tourments des politiques prônées par le groupe de Bretton woods, avec des
sociétés appauvries et des masses acculturées se tournant vers l’extrémisme et
la violence, les pays sous-développés sont le champ d’expérimentations
militaro-économiques qui les maintiennent dans une géostratégie de la
soumission et de la division.
Les pays
sous-développés ne peuvent se tourner vers nulle part pour leur salut et celui
de leur peuple. Ceux qui se font appuyer financièrement par le Moyen-Orient
finissent dans les révoltes et les manipulations religieuses, ceux qui
demandent l’appui industriel de l’Extrême-Orient (la Chine et l’Inde notamment)
subissent les foudres de l’Occident et finissent par regagner les rangs de la
puissance coloniale et le giron occidental.
Les pays sous-développés d’Afrique
ont-ils un avenir ? Pas certain.
L’assimilation
d’une rente (détournée et ou mal utilisée) à une croissance économique.
La littérature
économique qui attribue à l’Afrique des taux de croissance souvent à deux
chiffres est aussi mensongère que le sont souvent les affirmations de la BIRD
et du FMI à l’égard des pays d’Afrique.
Voici les deux récents exemples :
Banque Mondiale :
« Les
perspectives macroéconomiques de l’Afrique subsaharienne demeurent
prometteuses, avec une croissance à moyen terme qui reste favorable en dépit d’une
conjoncture hostile : le PIB de la région qui s’établissait à 4,6 % en 2014
devrait progresser à un rythme annuel moyen de 5,2 % sur la période 2015-16 et
s’élever à 5,3 % en 2017. Le PIB par habitant devrait continuer d’augmenter,
pour passer de 2,1 % en 2014 à 2,6 % en 2015, et 2,8 % en 2017. « (Banque
Mondiale)[1]
Le FMI :
« Le Fonds
monétaire international (FMI) est optimiste pour l’économie de l’Afrique
subsaharienne, si l’on en croit les prévisions du rapport publié jeudi 31
octobre. « Les vents contraires qui soufflent à l’échelle mondiale ont peu
affecté sa croissance en 2013 et le rythme de celle-ci devrait s’accélérer en
2014″, estiment les auteurs.
Le taux de
croissance est prévu à 5 % pour cette année et à 6 % pour l’année prochaine.
Autre bonne nouvelle, le taux d’inflation annoncé est en baisse pour la troisième
année consécutive et passera en dessous de 6 % à la fin de 2014. « (Le FMI prédit
à l’Afrique subsaharienne une croissance soutenue- Le Monde : 31-10 2013 )[2] »
Hélas ! Ce
que l’on refuse de mettre en exergue, c’est que cette croissance est assise sur
des ressources naturelles, agricoles, pétrolières et minières.
Il s’agit de
la croissance d’une rente (épuisable) et non pas d’une croissance économique au
sens où cette croissance devrait être la résultante de la valeur ajoutée
provenant du tissu industriel (créativité, technologie maitrisée, produits
exportés) et commercial (diversité, compétitivité et offre de produits
nationaux) du pays.
Les Pays étrangers
achètent les extractions minières et autres, les pays sous-développés
engrangent le revenu-rente.
Plus le pays
sous-développé vend et plus les institutions financières internationales considèrent
qu’il y a croissance. Ironique.
En somme,
plus un pays exportateur de fer, fait tourner ses pelleteuses (et détruit le
sol et le sous-sol) plus il « croït « économiquement. Mieux encore, si le prix
du fer sur le marché international augmente, la croissance en fera de même.
Il s’agit là
d’une conception erronée qui continue à maintenir les pays sous-développés dans
l’ignorance de leur croissance réelle (en terme d’agrégats économiques réels, d’étoffement
de leur tissu industriel, de leurs maitrise technologique et scientifique) et
ne sert qu’à faire délivrer, par les institutions financières de l’endettement
des satisfecits béats à leurs dirigeants qui les pillent.
La rente
financière n’est pas une croissance. C’est le revenu qu’un pays reçoit du fait
d’exportations de ressources naturelles et qu’il engrange. Cette rente ne
provient ni d’un progrès économique ou industriel ni d’un savoir-faire exporté,
ni d’un tissu industriel exploitant des innovations scientifiques et des
brevets nationaux, elle provient de la roche que l’on extrait, que l’on casse
et que l’on exporte.
Cependant,
il y aurait eu croissance, si cette rente était utilisée pour le développement économique,
industriel, technologique, scientifique et social (soit une vraie croissance).
Hélas, ce revenu-rente ne sert pas le pays. Il est détourné par des élites
corrompues et cela par mille et un moyens, affecté à des projets dont l’intérêt
est davantage de servir des factions, clans et tribus.
Aujourd’hui,
les pays sous-développés sont à la merci de leurs dirigeants appuyés dans leur œuvre
par des masses salivantes et applaudissant, maintenues dans la misère avec la bénédiction
de multinationales et autres lobbies de la corruption internationale.
Les
intellectuels des pays africains sont soient bridés, exilés ou, pour ceux qui n’ont
pas pu garder un semblant de dignité, réfugiés dans le giron du pouvoir. Un
pouvoir qui les achète, les manipule et détruit tout espoir de progrès
intellectuel.
Une frange
de ces intellectuels s’est fourvoyée dans le snobisme et l’allégeance aux modèles
occidentaux à telle enseigne qu’elle vendrait son pays pour un visa pour l’occident.
Une forme d’esclavage de l’esprit que perpétuent les médias occidentaux et que
renforce l’image d’un occident de la consommation et de l’opulence. Cette fuite
des intellectuels par monts et vaux, sinon leur corruption, fait que les pays
sous-développés perdent la sève de leur espoir de développement : leurs
ressources humaines.
Qu’on se le
dise, donc, il est temps de mettre fin à cette notion trompeuse de pays « en
voie de développement « et de le dire haut-et-fort, il n’y a que des pays
sous-développés vivant sur des ressources naturelles (épuisables), avec une
intelligentsia en débandade, gouvernés par des gouffres financiers, sans
technologie, sans savoir-faire, sans industries de pointe, sans chercheurs ni
laboratoires (si ce n’est l’extension de groupes étrangers) , sans universités
de prestige, sans enseignement de valeur, sans tissu industriel viable , sans
influence sur la politique et la finance internationales, sans défense contre l’exploitation
abusive de leur richesses et la destruction de leur environnement, dopés par
des chiffres de croissance erronés, assistés sans le vouloir, surarmés pour se
détruire, colonisés en le sachant.
L’avenir des
pays sous-développés africains est une simple image : lorsque les ressources
naturelles seront épuisées, leurs peuples miséreux ( sans infrastructures
sociales viables, sans ressources humaines capables de créer, d’inventer et d’innover,
sans institutions économiques et financières solides ni tissu industriel appuyé
sur une recherche scientifique et technique de pointe et des politiques
publiques réfléchies), verront leurs dirigeants (comme les rats du bateau qui
coule) s’enfuir et leurs institutions et territoires se disloquer. Et à la
domination politique et socio-économique, jusque-là latente, qu’ils
subissaient, se substituera une tutelle non pas sur des Etats mais sur des
territoires arides qui, au mieux, serviront à l’enfouissement des résidus
industriels des pays développés. Ce qui a déjà commencé.
Les
populations, quant à elles, se disperseront et pour le grand nombre ce sera la
migration (encore) vers les pays occidentaux, qui auront déjà érigé des murs
littoraux explosifs, creusé des ravins infranchissables et miné les frontières
océaniques contre les boat people.
Scénario
apocalyptique n’est-ce pas ? Mais le sous-développement est une voie vers l’apocalypse.
Pr ELY
Mustapha
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Laissez nous un commentaire sur cet opinion.