Un de mes amis, originaire du Sénégal, de retour de ses vacances m’a raconté la déception qu’il a eue à retrouver son pays dans un état de déliquescence avancée. Il n’a pas hésité à dire que son pays était bien plus mal en point que lorsqu’il était dirigé par Abdou Diouf, président de 1981 à 2000.
Nous ne sommes évidemment pas en train de vanter l’époque des dinosaures. Notre point est que l’alternance bien que souhaitable n’apporte pas toujours les résultats escomptés. Le tout n’est pas d’avoir un nouveau président, Il nous faut d’une part le bon leader, une personne prête à travailler pour l’intérêt de la nation, et d’autre part un cadre institutionnel et conventionnel de travail approprié. La 1ere condition traite donc de la recherche des hommes de qualité, ce qui n’est ni facile à trouver, ni à discerner*. Les bons candidats sont rares, mais les beaux parleurs, les séducteurs de public, les manipulateurs d’opinion, o combien nombreux. La 2eme condition quant a elle a un rapport direct avec la souveraineté nationale sans laquelle tout changement ne peut être que cosmétique; il va donc sans dire que le problème de la souveraineté doit être le thème principal du futur débat présidentiel. Ces précisions étant faites, il est donc question de trouver la personne qui non seulement aura le courage de poser clairement les problèmes de souveraineté, mais plus important encore, aura le courage de prendre des décisions difficiles et de résister aux menaces et aux multiples pressions des puissants.
Une telle perle rare devra être décelée au-delà des déclarations démagogiques des autres candidats, et le peuple devrait être extrêmement vigilent. En effet, exposé à la multitude de discours de campagnes attrayants et de brillants plans de Développement économique et social proposés par ceux qui aspirent à la magistrature suprême, il est possible de se faire tromper. Comme nous le savons, plusieurs entités se bousculent pour influencer la succession au Cameroun en leur faveur. Il y a :
- La France en tète des acteurs qui ayant de nombreux intérêts au Cameroun, et qui a pris l’habitude de gérer les successions dans les pays de la sous-région, qu’elle considère être sa basse-cour. C’est elle qui a fait placer Idriss Deby du Tchad au pouvoir, celui-ci ayant d’ailleurs été transporté par un hélicoptère militaire français de sa base au Nord du Tchad à Ndjamena la capitale ; C’est sous le couvert de la compagnie pétrolière française Elf dans laquelle opèrent des agents de renseignements que la France a soutenu Denis Sassou Nguesso dans le conflit qui l’opposait à Pascal Lissouba, président démocratiquement élu et finalement renversé. C’est avec sa complicité que Faure Eyadema et Ali Bongo ont remplacé leurs pères au pouvoir, respectivement au Togo et au Gabon. C’est la France qui a placé et évincé les anciens présidents de la RCA, Bozize et Djotoja en faveur de Catherine Samba-Panza ; elle a utilisé le même scenario au Mali. C’est donc naturellement qu’elle se croyait le droit de contrôler celle du Cameroun. Mais en froid avec les autorités de Yaoundé où elle aimerait provoquer un changement au besoin par la force, elle reste à la recherche d’un homme politique camerounais suffisamment habile pour être accepté des camerounais touts en maintenant le statut-quo, en sa faveur.
- Les différents groupes d’influences et partis politiques camerounais, affiliés ou non a des entités étrangères qui se livreraient déjà des batailles en sous-main.
- Le peuple camerounais, acteur majeur, silencieux et seul légitime à choisir le futur président
LES 5 CARACTERISTIQUES DU CANDIDAT A EVITER
Les prédateurs naturellement soutiennent les candidats susceptibles de défendre leurs intérêts aux dépends de ceux du peuple avec lesquels ils sont presque toujours en conflit. La règle d’or ici est : Bon pour les prédateurs, dangereux pour le peuple.
1. Un individu chouchou des Prédateurs : Le dénominateur commun des grands leaders nationalistes est qu’ils sont détestés des pays prédateurs, parce que, disons-le ils défendent les intérêts de leurs peuples. C’est pourquoi des leaders tels qu’Hugo Chavez, Castro, Kadhafi ou Gbagbo dont le crime était de vouloir briser l’hégémonie de l’élite locale et des multinationales qui bénéficiaient des richesses du pays, ont été démonisés par les grands de groupes médiatiques aux yeux de l’opinion internationale. A l’inverse Blaise Compaoré et plus récemment Ouattara sont reçus avec sympathie dans ces palais.
2. Un candidat ayant un accès très facile aux medias internationaux : Les medias sont utilisés dans ces cas-ci pour bâtir, mieux fabriquer une image. Lorsque RFI, France 24 ou BBC commencent à donner des interviews fréquentes a un candidat auquel en plus ils donnent une image en homme éduqué, modéré dans ses positions, bon père de famille et jouissant de la confiance des institutions internationales, il y a de quoi se méfier. Ce n’est pas à dire qu’avoir mené de brillantes études, avoir travaillé pour les organisations internationales ou être avoir une personnalité aimable soient de mauvaises choses en soi, tout le contraire. Ce qui est suspect, c’est le fait que les prédateurs encensent une personne qu’on veut rendre « présidentiable » aux yeux de l’opinion.
A l’inverse, ces medias ne montrent pas de la bienveillance pour les individus, qui défendent les intérêts des populations. Ils leur collent des étiquettes du genre, « extrémiste, controversé, populiste, radical, antioccidental et aiment les mettre sur la défensive par le genre de sujets qui sont évoqués pendant leurs interviews.
Il n’est cependant pas impossible qu’un leader intègre et nationaliste, parce qu’il commence à devenir populaire retienne l’attention des medias étrangers et soit par conséquent sollicité. Mais la plupart de cas, avant qu’il n’émerge, ils l’ignorent et lorsque l’on commence à lui accorder de l’attention, c’est de façon timide ou pour évoquer des sujets qui ont le potentiel de ternir son image.
3. Un politicien adulé des institutions financières internationales qui vient avec un plan économique très sophistiqué incluant des privatisations ou l’ouverture de l’économie a la concurrence mondiale pour selon leurs dires, la rendre performante et lui faire profiter des opportunités de l’économie de marché. Bien que ces éléments puissent être des facteurs de relance économique lorsqu’ils privilégient les nationaux et protègent les intérêts du peuple, s’ils sont inscrits dans le plan de la globalisation, ils ne changeront pas les conditions des populations. Ces mots savants veulent simplement dire que ce sera un personnage qui vendra le pays aux étrangers après avoir pris en secret l’engagement de maintenir le statuquo. Les grands immeubles construits dans les quartiers des affaires de grandes villes pour abriter les quartiers généraux des multinationales ne facilitent pas toujours l’accès à l’éducation, aux soins de santé ou à un emploi au citoyen ordinaire.
Un candidat qu’on présente comme ayant la « confiance » des institutions financières internationales ou qui reçoit des fonds étrangers, fussent-ils le financement d’une ONG ou de l’Union européenne en « soutien » à la démocratie est redevable, donc vulnérable. C’est à travers ce genre de financements occulte que les prédateurs soutiennent les partis politiques et influencent les évènements politiques et sociaux.
4. Une personne qui utilise la fréquentation des leaders du monde pour établir sa crédibilité. En d’autres termes, une personne se flatte, sans vraiment le dire d’avoir accès aux puissants du monde qui l’aideront à obtenir des crédits pour relancer l’économie. Regardez dans leur website ou pages Facebook et voyez avec quel genre de personnes ils s’affichent pour avoir une idée de la façon dont ils voient le monde.
C’est en fait le genre d’individus dont on favorise l’accès au pouvoir, au besoin par la violence comme en Grèce, en Italie en Côte d’Ivoire et plus récemment en Ukraine où un homme d’affaires milliardaire a été installé au pouvoir par un coup de force. Dans les deux premiers pays européens cités précédemment, il y a eu deux coups d’Etat institutionnels il y a quelques années pour installer au pouvoir des agents de la finance internationale, précisément de Goldman Sachs (Mario Andreotti en Italie et Papandreou en Grèce), qui devraient forcer ces pays à accepter les plans d’austérité du FMI qui les entrainaient dans un esclavage financier. Derrière les mots savants Ils ont pour mission de remettre le contrôle des économies aux multinationales à travers des politiques économiques élaborées par les institutions financières internationales aux ordres des prédateurs. Vous pouvez constater la différence dans la façon de gouverner du nouveau gouvernement en Grèce qui jusque-là place l’intérêt du peuple grec dans sa priorité. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est combattu par le FMI, la Banque Centrale Européenne, l’Allemagne et la France qui avaient mis le peuple grec en captivité.
5. Un adepte des officines spirituelles au service des prédateurs comme la Franc-maçonnerie ou la Rose-croix : Ces sectes pernicieuses, sont, nous l’avons dit dans le deuxième article de la série des cercles d’embrigadement psychologique et spirituels de nos leaders. L’entrée dans ces ordres ésotériques force le leader, et partant la classe politique et le pays tout entier à l’obéissance aux maitres ésotériques qui sont européens ou américains. Elles soumettent le leader à des pactes avec des entités dont les intérêts sont en conflit avec ceux des peuples africains. Il est à noter que presque tous les présidents francafricains sont membres de ces sectes.
VOICI LE CANDIDAT QUE NOUS RECHERCHONS
1. Un individu intègre : il devra s’être distingué par une gestion exemplaire des fonds publics qui ont été mis à sa disposition. Il ne devrait pas avoir d’intérêts financiers ou de grands placements matériels ou immobilier dans les économies des pays prédateurs car ces connections seraient autant de leviers utilisables pour le corrompre, l’intimider ou le manipuler. Recherchons un individu qui ne se distingue pas par la course effrénée à l’enrichissement rapide. Bref, un homme proche de Thomas Sankara ou de Laurent Gbagbo.
Alors que la CPI peinait à trouver un acte d’accusation crédible contre le président Laurent Gbagbo, elle a reçu l’aide des services de renseignements français sous Nicolas Sarkozy pour aller fouiller dans ses comptes bancaires a travers le monde. Quelle n’a pas été leur surprise de constater qu’il n’avait que 2 comptes bancaires très peu fournis d’ailleurs. Laurent Gbagbo a été trouvé plus intègre que son bourreau empêtré dans des affaires de financement illicite de campagne politique par le guide libyen, Mouammar Kadhafi.
2. Une personne qui comprend les grands enjeux : On reconnait ce genre de personnes par un discours pas uniquement critique pour le pouvoir en place, mais aussi des propos qui reconnaissent le rôle néfaste des facteurs exogènes. Un individu qui semble enamouré du discours officiel des leaders de ce monde sur la démocratie, les droits de l’Homme n’aura clairement pas compris les réalités de ce monde.
3. Prise de position claire contre l’homosexualité qui est considéré comme une abomination dans la culture africaine est condamnée par la loi. Beaucoup de responsables politiques camerounais critiquent ces pratiques en privé mais évitent, à cause du supposé coût politique, de prendre position en public, en l’ignorant ou en prétendant ne pas avoir d’avis arrêté. Les camerounais ont besoin d’un président qui ait le courage de défendre ses valeurs et sa culture. S’il n’a pas le courage de se prononcer sur un sujet certes culturellement et spirituellement destructif, mais pas très important sur le plan géostratégique, comment en aurait-il pour des choses plus sérieuses et dangereuses telles que la monnaie et nos ressources naturelles?
4. Un personnage qui tient un discours souverainiste : Nous n’entendons pas par-là qu’il aille dénoncer la CPI pour partialité ou qu’il rompe subitement avec les institutions financières internationales. Les camerounais aimeraient cependant avoir un leader qui ne soit pas servile aux puissances étrangères, qui ne se définisse pas comme francophile ou américanophile et qui nous donne la claire impression d’être prêt à défendre les intérêts du Cameroun contre l’influence néfaste des facteurs exogènes. Il n’a pas à être anti-français ou pro-chinois. Il devra être pro-Cameroun et panafricaniste. Il n’a même pas à détester les prédateurs, mais à assurer de nouveaux rapports basés sur le respect et l’égalité dans lesquels les intérêts du Cameroun et de l’Afrique sont préservés. Ils aimeraient retrouver dans son discours une certaine originalité dans la pensée, une certaine indépendance d’esprit et d’action.
S’il y a un groupe de personnes qui n’a pas intérêt a ce qu’un agent des prédateurs accède à la magistrature suprême au Cameroun, ce sont bien les responsables du pouvoir actuel. Bien qu’ils ne se distinguent pas par un nationalisme débordant, encoure moins par un quelconque panafricanisme, ils ont commis l’impardonnable péché de d’opposer une résistance à la tentative d’hégémonie des prédateurs sur la région, d’embarrasser la France dont aucun président n’a mis pied au Cameroun depuis bientôt quinze ans ou de montrer des velléités d’émancipation, notamment en laissant une chaine de télévision comme Afrique Media TV éveiller les esprits des Africains. Laurent Gbagbo a été renversé pour une attitude similaire. Les prédateurs qui ont la rancune tenace ne manqueront pas, si leur arrive de placer un de leurs agents au pouvoir de faire transférer certains des responsables es devant les tribunaux camerounais ou à la CPI. Nous savons tous, que ce ne sont pas les motifs avérés ou fabriqués qui manqueront.
Nous nous rappelons tous la manière abjecte dont ils traitent ceux qui osent leur tenir tête. Saddam Hussein a été pendu âpres un simulacre de procès ; Laurent Gbagbo et sa femme ont été humiliés en public ; le corps du leader libyen, Mouammar Kadhafi a été profané. Le sacrilège qu’ils ont commis en exposant le corps du leader libyen pendant 48 heures au public et aux medias, en violation des lois admises dans toutes les cultures y compris dans la leur était choquant. Même les medias occidentaux qui d’habitude s’abstiennent de montrer à la télévision des images de dépouilles mortelles s’y sont donnés a cœur joie pour passer un message clair : Voici ce qui arrive à ceux qui défient nous défient. La meilleure chance autant pour le régime actuel pour le peuple c’est qu’un véritable nationaliste accède au pouvoir.
En conclusion, nous notons que très peu d’hommes politiques camerounais sont capables de résister aux manœuvres de corruption et d’intimidation, ainsi qu’à la ruse auxquelles sera soumis le futur président s’il décidait de changer les conditions des populations, telles que décrites dans les articles précédents. De la même façon, très peu d’entre eux s’identifient aux valeurs que l’on devrait retrouver dans le genre de président qui permettrait au Cameroun d’atteindre l’émergence en 2035. Il nous a semblé qu’Anicet Ekane et Olivier Bile aient certaines des caractéristiques décrites ici. Il y a évidemment d’autres personnes pas très connues qui comportent en elles les éléments que les Camerounais recherchent chez leur futur président de la République.
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