je prononce ton nom en frissonnant de tout mon corps et
je remercie le ciel de ne pas avoir été envoyé chez toi
Kondengui
tu es une colonie de vacances
un internat joyeux
on ne le sait pas
mais
Kosovo en ton sein
toi Kosovo le quartier maudit
tu es la terreur
je prononce ton nom en claquant des dents
et je remercie le ciel de ne pas avoir été
déporté chez toi
tu héberges gaiement tes soixante-quinze suppliciés
par chambrettes de seize mètres carrés
là où quinze couchettes il était prévu au
commencement
tu héberges gaiement tes deux mille damnés
en plein air dormant à la pluie au vent au soleil
dans tes rigoles de détritus et tes douches et tes
urinoirs et tes WC bouchés
tu héberges gaiement tes zombies terrifiants qui
somnolent debout éternellement en avançant
tels des robots parce qu’ils n’ont guère d’espace
où reposer leurs silhouettes squelettiques
et
lorsque retentit la cloche de ta pitance
les visages s’illu-minent
mais même les porcs de la campagne
ne peuvent avaler ton ragoût de maïs
et tes êtres d’outre-tombe au corps purulents
se ruent sur les épluchures d’oranges d’avocats
de mangues de macabos de maniocs d’ignames
peaux de bananes douces
O DIEU DU CIEL !
Que fais-tu donc
Blotti derrière
Les nuages
Descends sur terre
Viens au Kosovo sur Kondengui
on ne te racontera point
la souffrance
de ces gueux.
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