
Le MCPSD souligne en second que malheureusement ce n'est
pas aux populations camerounaises de devenir bilingue, mais l'Etat en lui-même
et dans ses institutions car si chacun devient complètement bilingue dans notre
pays bilingue, l'une des langues sera superflue.
Troisièmement, le MCPSD réitère que le Cameroun est pétri
d'un mal qui le ronge de l'intérieur et si nul ne le guérit, l'avenir du pays
paraît incertain. Voilà pourquoi nous invitons le Chef de l'Etat à tenir compte
de l'histoire de notre pays, de son double héritage colonial britannique et
français bâti sur un socle germanique.
Après 43 ans de séparation, nous devons admettre que nos
retrouvailles n'ont pas été marquées du sceau de la cordialité, parfois un fort
potentiel destructeur, les a marquées. Ignorer cette réalité historique et
fondatrice de notre vivre ensemble c'est prendre à nouveau et de manière
permanente le risque d'avoir une franche de notre population qui refuse de nous
écouter et nous priverons ainsi le Cameroun de la chance qu'il a toujours de
prendre conscience d'un élément particulièrement grave de la situation
actuelle. Nous ne pouvons pas vivre sans invoquer notre passé, puisqu'une
Nation qui est avant tout une culture se ramène à un héritage et le nôtre est
sur le socle germanique à deux fourches française et anglaise. Face
à ce qui est pour certains un minimum vital, pour d'autres un maximum
acceptable, il y a le peuple séculaire avec ses 256 langues nationales, avec
ses us et coutumes avec sa culture que nous rappelle notre loi fondamentale sur
laquelle nous nous appuyons très peu.
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Le MCPSD appelle donc le président de la République avec
lui le peuple camerounais dans ses différentes composantes à ouvrir les yeux et
de reconnaître la présence en sol camerounais, au-delà des clichés, les
camerounais d'expression anglaise riches et vigoureux. Nous invitons le
gouvernement camerounais à s'intéresser davantage aux aspirations, aux
frustrations et aux réalisations de nos compatriotes anglophones, tant dans les
deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest que dans l'ensemble du territoire
national. C'est au gouvernement et aux institutions qu'il incarne de comprendre
ce que cela signifie d'être membre d'une minorité, (17% de population) d'un
peuple présent mais minoritaire, pour accorder à cette minorité les garanties
dont peut se passer une majorité afin que le Cameroun demeure un.
Le MCPSD rappelle enfin au peuple camerounais que ce
n'est pas le rappel de souffrance mutuellement infligées et provoquées que doit
se faire la reconstruction de l'union nationale, mais par la volonté sincère de
réconciliation et la recherche commune des chemins vers une coexistence
harmonieuse, qui peut conduire à une étape de paix et de travail, de calme et
de progrès.
Correspondance : Vincent-Sosthène
FOUDA Président Du MCPSD
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