: L’Aminatou Ahidjo était pathétique, dans son pagne aux couleurs du Rdpc, avec
sur sa poitrine, l’effigie de Paul Biya, l’actuel maître du pays sur lequel son
père à elle a régné sans partage pendant un quart de siècle. Pour un « coup »,
c’en est un. Sous les projecteurs des médias, devant le Comité Central du Rdpc,
« la fille de » est venue, presque nue, s’offrir au pouvoir avec qui sa famille
entretient des relations plus que difficiles depuis plus de trente ans. Comme de
petits voyeurs vicieux, les apparatchiks du parti au pouvoir, au grand complet
étaient là, pour contempler la nudité et le dénuement de la fille du « père de
la nation ». On l’a compris, le groupe au pouvoir à Yaoundé peut se féliciter
d’avoir, comme à la chasse, fait une grosse prise.
On le découvre, il y avait, une espèce de spectre Ahidjo qui
planait autour du pouvoir Biya et qui pouvait même empoisonner des fois, les
relations avec certains Camerounais. S’il y avait un problème Ahidjo, en quels
termes se posait-il ? Voilà un pays dont les restes du premier président,
condamné à mort, mort en exil sont depuis le temps en terre étrangère. Pour des
besoins de réconciliation de la nation avec son Histoire, nous avons toujours
cru qu’il était bon que la dépouille d’Ahmadou Ahidjo, premier président de la
république du Cameroun, reposent dans le « berceau de nos ancêtres », comme nous
le chantons tous les jours dans notre hymne national. Parce que dans nos
traditions, abandonner les restes d’un père, c’est s’attirer la malédiction.
Parce que les nations qui gagnent sont celles qui savent panser leurs blessures,
et se remettre ensemble pour les défis du futur. Ramener les restes d’Ahmadou
Ahidjo en terre Camerounaise, était une chose possible, faisable pour le pouvoir
Biya. C’aurait été un acte fort, appréciable et apprécié.
Au lieu de quoi, on s’est contenté de repérer le maillon
faible de la famille, de l’attirer et de le harponner, pour le brandir comme un
trophée de chasse... On se croirait dans un documentaire animalier, où le
prédateur rôde, se tapit, puis bondit sur sa proie avant de la dévorer avec sa
meute…
La prédation, la ruse, la dissimulation : mais quand donc
cessera t-on de traiter des affaires du Cameroun en se vautrant dans registre de
la jungle et de sa loi ? Là où M. Biya et ses hommes avaient l’occasion de poser
un acte de sincérité fort et significatif, ils ont préféré agir par la ruse.
Insignifiante, parce que la ficelle est tellement grosse qu’elle n’accroche que
des gogos. Inopportune, parce qu’il y a dans la vie d’une nation, des tournants
qu’ils vaut mieux négocier avec sincérité.
On espère, pour l’élégance, qu’en dehors du pagne du parti
fourni pour la circonstance, il y avait dans le contrat, de quoi vêtir un peu
mieux Aminatou Ahidjo
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