Opinions Nouvelles

Opinions Nouvelles
Opinions pour mieux comprendre où va le monde

Léon Tuam : Patriotisme et courage historico-héroïques d’André Blaise Essama : Un exemple africain à suivre

Malgré tous les chants, clairons et tambours qui tonnent et se déferlent dans l’air et les medias sociaux pour faire croire que l’Afrique avance dans la bonne voie, le Continent a encore un si long chemin à parcourir. Sur ledit chemin se trouve en première place le combat pour la réappropriation. Oui, je dis bien la « Réappropriation », parce que l’Afrique tarde toujours de revenir aux Africains ; les fils d’Afrique doivent se la réapproprier à tous les niveaux.  Le combat pour sa réappropriation passe par une prise de conscience progressive et par la révolution des mentalités qui, elle, doit saisir les symboles comme outils fondamentaux devant aider à l’appréhension du passé national et à une bonne projection dans le futur et la reconstruction de la patrie.

La conquête de la souveraineté totale des peuples d’Afrique passe par le rejet des mensonges plantés dans la tête de ses enfants et par l’anéantissement des faux symboles qui peuplent notre Continent.
André Blaise Essama du Cameroun qui comprend si bien le rôle clef des symboles dans la vie des peuples a posé à la fin du mois d’août à Douala un acte historico-héroïque, un grand acte de bravoure, quand il a atomisé la statue de Leclerc qui jonchait frauduleusement à Bonajo et toisait le peuple d’Um Nyobé, rejoignant ainsi Mboua Massok dans la lutte contre les faux symboles semés en Afrique.
Seuls les vrais symboles nous permettront de savoir d’où nous venons, où nous sommes, et nous aiderons de mieux voir vers où nous cheminons. Ne nous trompons pas ; les Faussetés doivent être rasées si nous voulons aller loin.
Déjà dans mon ouvrage Dieu Pleure aux Pieds de L’Homme écrit en 2008 et publié à Panafrika/Silex en 2009, j’invitais les Africains dans le texte « Ho ! Cette patrie ! » à en découdre avec les faux symboles dont la présence (sur nos places publiques, dans nos établissements scolaires et nos rues) m’a toujours mis en révolte en ce sens :
« Peuple, de nos écoles et hôpitaux habillés si étrangement,
Enlève, déchire les noms des voyous, des bâtards et truands,
Ces noms qui sans répit ont épaissi et élargi tes malheurs.
Brûle ces noms de démons et en place grave d’un paysan
Le nom qui fut entreprenant, patriote, dynamique et humble.
Et en place, grave le nom d’un instituteur qui servit avec honneur,
Travailla sans moyens mais avec dévotion et parfois sans salaire.
Et en place, grave profondément le nom d’un infirmier
Qui avec tant d’amour et de passion remplit ses tâches.

Peuple, penche-toi au-dehors et regarde un peu dans tes rues.
Que vois-tu, peuple? –Des personnes et véhicules et plantes.
Que vois-tu, peuple? –Des ordures et de la poussière partout.
Que vois-tu, peuple? Ce n’est pas tout. –Des routes lépreuses.
Que vois-tu, peuple? –Des maisons délabrées et tombantes.
Que vois-tu, peuple? –Des marchands ambulants quasi invisibles,
Noyés dans leurs produits et qui deviennent des comptoirs-corps.
Que vois-tu, peuple? Ce n’est pas tout. –Rien…plus rien.
Peuple, pour avancer tu dois réapprendre à voir et comprendre.
Tu dois désavouer et désapprendre cette façon de lire et d’être.
Que vois-tu au-dehors, mon peuple? –Rien. Plus rien, vraiment.

Oh, non! tu as trop lu sans lire ces autres présences troublantes.
Que ne vois-tu tes rues noircies des noms qu’à peine tu lis!
Des noms de grands marchands des misères venus de toutes parts,
Des noms porteurs de grands malheurs, des noms de cochons
Qui t’ont à la ronde des ans poussé dans l’abysse de l’humanité :
De Gaule, Mobutu, Élisabeth, Savorgnan, Houphouët, Victoria,
Pompidou, Bongo, Baudouin, Lansana Conté, Léopold II,
Mitterrand, Kennedy, Eyadema, Einstein, Senghor, Baudouin …
Noms d’oiseaux de proie, noms des vermines infernales,
Noms des requins : requins bleus, citron, marteau, tigre, blancs,
Noms des metteurs des feux qui n’épargnent ni enfants ni patriarches,
Noms des pilleurs violeurs coupeurs des mains et organes génitaux,
Noms des semeurs des haines, des conflits et famines et de la mort,
Noms des volcans qui pleurent la nuit et couvrent des villes endormies,
Noms des conspirateurs, des pollueurs et des assassins des cultures.
Peuple, peuple spolié, peuple vendu peuple ravalé…chosifié :
Enclenche, déclenche ta libération; commence tout prêt,
Rends inexistants, arrache, gomme de tes rues tous ces faux noms.

Peuple patriote,
Tu n’as ni fusils ni chars de guerre et tu n’en as pas besoin.
La prise en charge de ta destinée ne débute pas par la prise d’armes.
Peuple, j’ai labouré de longues nuits d’insomnies durant pour ton sort.
J’ai dit : « Dieu, pourquoi as-tu jeté à mon peuple toutes ces épreuves? »
Et j’ai eu la réponse.
C’est toi, mon peuple, qui te laisse infiniment traîner par terre
Dans la poussière ou la boue telle une boîte enfilée que tire un enfant.
C’est toi qui te laisse suspendre en l’air telle de la viande dans l’abattoir.

Peuple, où peux-tu aller avec ces milliers de chaînes su ton esprit?
Peuple, Que peux-tu voir avec ces nombreux voiles sur la vue?
Avec ces chaînes et voiles, tu restes un éternel prisonnier.
La libération psychologique révolutionnera ta façon de voir et d’être,
Et tu reverras d’un œil plus net et constructif l’enfer où tu vis.
Alors, tu saisiras tout; tu seras un dieu parmi les œuvres divines.
Ainsi, cette libération ne se gagnera pas avec les faux symboles autour.
Vers les statues des faux héros érigées cours, cours et saisis-les.
Secoue-les, émiette-les et de leurs cendres érige celles des patriotes. »



Quand de faux symboles et des symboles imposés et insensés sont plantés ici et là sur le corps des pays comme c’en est le cas en Afrique, cela dénote l’arbitraire, l’irresponsabilité, les injustices, le défaut de souveraineté et l’emprunt de la voie de l’anti-progrès.
Les activistes progressistes et patriotes comme André Blaise Essama doivent se faire nombreux et davantage courageux pour donner aux pays africains une toilette physique et psychologique digne de la nouvelle Afrique à venir.

De même, l’écrivain africain (romancier, essayiste, dramaturge, poète, conteur, nouvelliste…) au-delà des préoccupations artistiques doit galvaniser les masses africaines et en même temps, se montrer en mesure de mettre son peuple sur le meilleur chemin de sa libération et du progrès, sans laisser de donner partout des coups mortels aux forces assassines de l’Afrique ainsi qu’à leurs collaborateurs.


Africains, dans nos villes dans nos établissements scolaires et hospitaliers, dans nos rues et places publiques où sont installés des mensonges et humiliations, soyons des Essama, brandissons le patriotisme et le courage d’Essama; plaçons la Vérité sur la face des mensonges, et la Justice sur celle des injustices.
Partagez sur Google Plus

About BIGDeals

This is a short description in the author block about the author. You edit it by entering text in the "Biographical Info" field in the user admin panel.
    Blogger Comment
    Facebook Comment

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Laissez nous un commentaire sur cet opinion.