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LA GUERRE CONTRE BOKO HARAM NE SAURAIT DIVISER LES CAMEROUNAIS par Jules Thierry Fongang

Depuis quelques semaines, le landerneau socio-politique du Cameroun est en effervescence. La guerre que notre pays mène sur le terrain militaire contre la secte terroriste Boko Haram, depuis le mois de mai 2014, fait des vagues. Cette guerre semble diviser une certaine opinion nationale, non pas sur son effectivité et sa nécessité, mais par rapport à la kyrielle d’anicroches qu’elle tend à créer dans ce qu’il convient d’appeler la bataille de positionnement inter-élites et/ou inter-ethniques.
Alors même que la guerre contre Boko Haram devrait susciter une union sacrée entre tous les Camerounais autour du chef de l’Etat SEM Paul Biya et autour de nos forces de défense qui risquent leurs vies sur le front d’une belligérance furtive, cette guerre crée malheureusement des rixes au sein de notre opinion. Pis, elle draines des incompréhensions entre les membres de certaines communautés ethniques, des anicroches entre des élites disparates, des confusions de rôles dans une certaine presse nationale souvent critique et acerbe contre notre propre armée, et même des suspicions et des délits de faciès contre certains ressortissants du Grand-Nord que certains indexent comme les membres de la secte que combat le Cameroun à l’intérieur du Cameroun.

C’est dommage. Le cas le plus flagrant des querelles observées, concerne la récente mésentente entre certaines élites de la Lékié et le président de l’Assemblée nationale. Tout est parti du fameux « Appel de la Lékié » rédigé par une portion congrue des élites irresponsables (qui ont reçu une cinglante désapprobation des autres élites et de la jeunesse du même coin) lesquelles indexaient les ressortissants du Nord comme les auteurs d’une rébellion larvée contre le régime du Renouveau.
L’Appel de la Lékié a été découvert avec effarement par tout le peuple. Un texte xénophobe qui stigmatise une partie des populations du triangle national avec laquelle nous formons une seule et même Nation, une seule République, un seul Etat, le Cameroun, pays de 250 ethnies et autant d’idiomes vivant dans la paix et dans l’harmonie depuis des siècles, longtemps avant la pénétration allemande, la double tutelle anglo-française, les luttes indépendantistes. Depuis toujours, le Cameroun a su garder son entièreté, sa souveraineté, son hospitalité, sa laïcité, son unité nationale. Notre pays a su préserver la paix que plusieurs nations nous envient.
 
La guerre que mène le Cameroun et que devrait mener tous les Camerounais, comme un seul homme, faut-il le rappeler, c’est bel et bien contre un seul ennemi qui patauge dans la clandestinité meurtrière, la haine contre la tolérance religieuse, la perfidie… Cet ennemi commun à tous les Camerounais s’appelle Boko Haram ! Dès lors, les initiatives politico-tribales de positionnement abjects de certains Camerounais contre d’autres Camerounais n’honorent pas les scribes qui les rédigent et les diffusent. Les réponses à de tels pamphlets fragilisent pareillement l’unité nationale si chèrement acquise, et la prépondérance du Cameroun si ardument procurée.
L’ennemi, c’est Boko Harm et non les Camerounais
La guerre que mène le Cameroun doit se faire contre Boko Haram, et non autour de Boko Haram, entre des gens qui appartiennent à un même et seul pays ; le Cameroun. Comme disent les jeunes de la Lékié, « Le Cameroun fait face à une agression, et le président de la République  a besoin de nous tous, ensemble, et sans exception, pour tenir le front, et non des fractions égoïstes. » la jeune élite de la Lékié fait bien de rappeler que la guerre civile au Rwanda a fait huit cent mille morts à cause des querelles tribales, « nous devons en tirer des leçons du triste génocide rwandais et ne pas prêter le flanc aux sordides appels à séditions d’où qu’ils viennent.
Par temps de guerre, il faut éviter des sorties séditieuses et  inopportunes dans le contexte actuel. Des prises de position pouvant mettre en mal la cohésion du Cameroun et préjudiciables à l’unité nationale. Comment comprendre que certains appellent plus à la partition du Cameroun qu’à la mobilisation de tous nos compatriotes contre la secte terroriste Boko Haram ? Comment comprendre qu’une certaine presse joue les équilibristes dans les reportages et les commentaires de la guerre sous un fallacieux prétexte d’objectivité et suscitent la peur, le doute et l’effroi dans le camp camerounais ? Comment comprendre que certains journalistes habituellement acerbes contre le régime tirent à boulet rouge sur l’armée républicaine, argue de sa prétendue mauvaise formation et du tribalisme y ambiant ?
Ce qui est d’ailleurs loin d’être vrai, nous avons une armée cosmopolite et nationale, solide et formée. Oui ! Comment comprendre que pendant que nos valeureux soldats sont au front, certains soient déterminés à saper leur moral ? Comment comprendre qu’il y ait des tensions politiques au Cameroun autour de la question de Boko Haram ? Qui veut la perte du Cameroun ? On ne demande pas à tout le monde d’aimer le Président Paul Biya, mais le patriotisme est un devoir citoyen. Ceux qui rêvent de succéder à Paul Biya sont-ils des pyromanes ? Entendent-ils gouverner un pays partitionné ? Si tel est leur vœu, alors ils n’aiment pas le Cameroun. Pour leurs intérêts égoïstes, ils veulent voir le Cameroun à feu et à sang.
Heureusement, il faut s’en émerveiller, la majorité des Camerounais qui soutiennent le chef de l’Etat, et affichent un esprit de patriotisme avéré ne se laissent pas distraire et ne souhaitent pas se laisser entrainer dans un tribalisme puéril, encore moins dans une déconcentration inutile à cause des batailles périphériques qui feraient presqu’oublier que nous combattons des terroristes qui veulent partitionner le Cameroun et porter atteinte à la démocratie, à notre liberté. Par temps de guerre, on met ses rancœurs politiques entre parenthèse. La guerre contre Boko Haram ne saurait diviser les Camerounais. Elle ne saurait nous ébranler. Sommes-nous si vulnérables ? Pourquoi créer la panique et la psychose dans une situation sous-contrôle ? La guerre sera longue, mais elle n’est pas perdue à l’avance. Le chef de l’Etat l’a dit, « Ce n’est pas le Boko Haram qui peut nous dépasser ». Et c’est vrai… Il n’ y a pas de quoi perdre le Nord.
Jules Thierry Fongang
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