50 ans après les indépendances, de nombreux Hommes d’Etats africains sont encore complices du pillage de leurs pays et de l’avilissement de leurs peuples. Au Cameroun, « L’empire noir de Bolloré », l’esclavagisme des temps modernes et le néocolonialisme se poursuivent avec la complicité des Hauts dignitaires du régime. Les Plantations du Haut Penja (PHP), premier producteur de bananes du pays (société détenue à 60 % par la Compagnie fruitière, basée à Marseille, et près de 40 % par l’américain Dole et par des actionnaires privés camerounais) sont accablés par de nombreux faits : accaparement des terres au détriment des paysans locaux, expropriations forcées, Mauvaises conditions de travail, licenciements abusifs, absence de liberté syndicale, monnaie de singe pour des employés travaillant plus de 14 h par jour...On se croirait encore à l’époque de l’esclavage.
D’autres part, les habitants se plaignent de la pollution causée par les pesticides et fongicides utilisées par la société, des produits pourtant interdits par l’UE (union européenne) pour leur danger sanitaire sont utilisés à Penja. Du fait des produits répandus par voie aérienne et des substances chimiques utilisées, on observe une recrudescence anormale des cancers, maladies respiratoires, dermatoses...
La richesse produite par PHP, ne bénéficie pas aux habitants de Njombé, puisque les routes abimées par les camions de PHP sont dans de piteux états. Ces sociétés ne paient plus d’impôts depuis plus d’une vingtaine d’années.
Il est donc triste de Constater que certains camerounais ont préféré vendre leur pays, la santé de leurs concitoyens, la vie de leurs concitoyens contre des espèces sonnantes et trébuchantes. La PHP a les responsables politiques, administratifs ou judiciaires de la région dans sa poche.
Les chefs traditionnels, sous-préfet et préfet sont gracieusement payés chaque mois pour garder le silence et calmer les ardeurs des populations locales. PHP compte ainsi parmi ses cadres des députés du parti au pouvoir(RDPC) et loue des terres appartenant à des hauts gradés de l’armée. La PHP est membre de l’Association de la banane camerounaise, un lobby dirigé par un autre député du parti au pouvoir, beau-frère du ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana. Lequel n’est rien moins que le président du conseil d’administration de PHP, un procureur de la république est habilement corrompu pour diligenter des simulacres de procès et pour faire disparaître des preuves pouvant les accabler, des policiers corrompus sont coptés pour menacer les éventuels témoins et pour saper leur moral .
D’après le quotidien français Libération, le président Paul Biya, serait l’un des grands actionnaires de la société. En tout cas, c’est PHP qui s’occupent de ses plantations d’ananas dans son village de Mvomeka’a dans le sud du Cameroun. Un véritable scandale au cœur d’une république impliquant les plus hautes institutions de l’Etat : La présidence de la république, la primature,l’armée, le gouvernement, La justice, les préfectures, les chefferies traditionnelles...
C’est une affaire très délicate dans la mesure où qui s’y frotte s’y pique et y laisse sa peau. Le 26 avril dernier l’avant-première du film La Banane du jeune réalisateur camerounais Franck Bieleu a été interdite. Ce film dénonce les abus subis par les populations de Penja, Le film pointe aussi du doigt la pollution potentielle de l’environnement et de l’eau de rivière par des produits toxiques utilisés dans les plantations et les usines de PHP. Des journalistes français ont été récemment arrêtés alors qu’ils voulaient filmer des manifestations des citoyens expropriés par la SOSUCAM (Autre société transgressant les lois) .Ces journalistes avaient pourtant reçu l’autorisation du directeur national de la cinématographie, ce dernier sera démis de ses fonctions par la suite sans aucune forme de procès.
Comme quoi, il ne faut pas pointer son nez dans les affaires françafricaines en république ‘’bananière’’.
Pour avoir osé dénoncer cette injustice, cet esclavagisme moderne, ce pillage du Cameroun avec la complicité de ses propres fils, l’ex Maire de Djombé Pendja, Paul Eric kinguè croupit aujourd’hui derrière les barreaux et est accablé de complots montés de toute pièce visant à l’affaiblir et à l’éliminer.
Le Directeur général de la Php avait promis ‘’avoir sa tête à coup de millions’’ et le Directeur général de la Spm avait menacé de ‘’le faire assassiner ou emprisonner, après l'avoir fait déposer de ses charges de maire’’.On voit bien que ces menaces ont été mises en exécution. « Ce scandale en république ‘’Bananière’’ n’est que le côté visible de l’iceberg, tout le sommet de l’Etat est trempé dans de telles magouilles. » nous confiait un ancien directeur général d’une société d’Etat désormais privatisée.
Triste est de constater que les camerounais qui sont des champions pour apercevoir et combattre la françafrique dans le pays des autres, feignent de ne pas l’apercevoir chez eux même, alors qu’elle s’y manifeste dans sa pernicieuse splendeur, avec la complicité des fils de la nation.
50 ans après les indépendances, le néocolonialisme a encore de beaux jours devant lui.
A Penja, la banane à un goût amer
A Penja, la banane à un goût amer
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