« L’émotion est nègre et la raison hellène », cette phrase, à chaque fois qu’elle est prononcée ressuscite Léopold S. Senghor, écrivain, poète, académicien, et homme politique d’origine sénégalaise. L’expression de Senghor est à priori très brutale quant on l’écoute sous sa forme primaire, mais pourtant puise-t-elle tout son sens dans les réalités africaines ? Beaucoup d’autres penseurs et hommes politiques ont dit des choses sur l’Afrique ; par exemple Jacques Chirac, homme politique français : « L’Afrique n’est pas assez mûre pour la démocratie » - ou encore Nicolas Sarkozy, ancien chef de l’Etat français : « l’Afrique est n’est assez entrée dans l‘histoire »-, on peut même citer, si on veut, la réflexion la plus brutale sur le cas de l’Afrique dont philosophe Allemand Schopenhauer est l’auteur : « l’homme nègre a une conscience prélogique et essentiellement alimentaire ».
Si certains pensent que « le nègre » est en dehors du temps, et est hors jeu des jeux et enjeux de ce monde en ce qui concerne l‘intelligence humaine et scientifique - et qu’il suffit de lui jeter un morceau de pain par terre qu’il courra pour le ramasser ,n’est ce pas reconnaître qu’il existe un problème réel qui se pose avec autant d’acuité et qui interpelle la conscience collective ? Si personnellement je récuse la brutalité ou le contexte dans lequel ces propos furent ténus, je dois au moins reconnaître qu’ils ne sont pas anodins et qu’il faille leur appliquer une échographie médicinale pour en mesurer la vraie résonance.
Anta Diop, Mbock Bassong et les puristes panafricanistes
Les peuples du monde ont toujours rayonné de diverses manières. Si ces rayonnements, contextuels étaient à priori la résultante d’un instinct de défense et de survie humain, ils auront permis par la suite d’améliorer la condition humaine au point de plonger l’humanité dans ce qu’on qualifie aujourd’hui « de matérialisme et de dominance » (« peuples Dominants » et « peuples dominés »…) -, mais qu’est ce explique cette dominance ou ce matérialisme ,et au grand dam de l’environnement au point où certains penseurs et alter mondialistes les qualifient aujourd’hui d’exacerbé et dont l’inutilité ne fait l’objet d’aucun doute (gaspillage intellectuel)? Les prouesses scientifiques de certaines nations par rapport aux autres – l’aisance technologique entre autres, imposent l’ordre des choses du monde avec les états unis d’Amérique en tête, c’est-à-dire comme hissée au sommet de la pyramide ; certains ont même parlé de gendarme du monde – parlant du rôle économique et militaire des usa sur dans la planète et même au-delà....
Les puristes panafricains pensent autrement. « L’œuvre scientifique revendiqué aujourd’hui par les peuples dominants est en quelque sorte une copie de ce qui fut déjà dans l’Égypte ancienne » disent-ils. Les aisances scientifiques citées plus haut puisent leurs sources des pratiques anciennes égyptiennes. L’un des chefs de fil de cette pensée qualifiée de logique et rationnelle, puisqu’elle relèverait de « l’ordre du naturel des choses » - et d’une vérité historique implacable sur le rôle que l’Égypte ancienne aurait joué pour le bien-être de l‘humanité - Mbock Bassong –, puisqu’il s’agit de lui, retomberait-il dans les mêmes travers de Diop qu’il glorifie tel un demi-dieu? Voici d’ailleurs ce que dit Ramsès L Boa Thiémelé sur ce sujet « Il y a sans aucun doute des passages évidents des ouvrages de C.A Diop qui peuvent inviter à penser à l’existence des nostalgies de la vérité, des origines et de l’être. Des textes existent où il apparaît nettement que la vérité est ancienne (nostalgie des vérités), que l’origine des africains est communes et lourdes de valeurs (nostalgie des origines),enfin que l’africain a un être qui est resté permanent en dépit du temps et de l’espace(nostalgie de l’être). » Dès lors, ne pourrait-on pas se poser la question sur les motivations d’Anta Diop et de nombreux autres penseurs qui suivent sa trajectoire linéaire alors que la pensée, surtout quand elle concerne l’histoire (faits relatés…) se veut dynamique(remise en cause)? Anta Diop et les autres ne sont-ils pas en phase avec ceux qu’ils croient combattre ? Le reproche fait par Diop à l’occident est le même que François Xavier Fauvelle ferait à L’Afrique puisqu’à les lire on se croirait dans un conflit d’intelligence entre les races humaines (noirs et blancs) ; sur quelle race a fait quoi en premier etc. La prudence observée par Ramsès Thiémelé dans la citation précédente quant il utilise l’expression « inviter à penser » mérite désormais d’être levée – cette équivoque perd d'ailleurs tout son sens quant on compare les écrits de Diop et de bien d’autres à la réalité sur le terrain. La démarche qui motive à l’écriture de ce papier part d’un constat clair, simple, et indubitable qui n’est d’ailleurs pas conflictuel ni polémique, mais qui force à la remise en cause. Il ne s’agit pas de relater les faits que certains auraient vécus ; je parle de mon époque !
On sait que l’automobile, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est une invention de l’allemand Gottlieb Daimler - même comme les américains ont tenté de s’approprier cette paternité (se référer au discours d'Obama sur son plan pour sauver l’industrie automobile américaine de la faillite). On sait également que l’automobile est une synthèse technologique basée sur des thèses et postulats scientifiques allant de la théorie des matières, à la thermodynamique en passant par l’électricité d’Edison. Pour ceux qui ont fait des écoles d’ingénieurs, l’hyper dominance scientifique des occidentaux en matière technologique est un fait qu’il faut juste constater. Le principe de la l’ultracentrifugation, tel qu’on le connaît aujourd’hui est un procédé Danois dont Niels Bohr est l’auteur (Théorie de Bohr).Je sais que certains nostalgiques me diront que nos mamans africaines connaissaient déjà ce principe quant elles tamisaient la farine des céréales pour les isoler des particules indésirables, ou encore que la théorie de Boyle Mariotte en thermodynamique n’est que le prolongement d‘une théorie connue, puisque nos ancêtres communs Egyptiens utilisaient « déjà » ce principe pour cuire les aliments. Quand on parle de Pythagore nos amis panafricanistes se frottent les mains, puisque le célèbre mathématicien serait allé exprès en Égypte pour étudier la géométrie, c’est à dire conquérir le savoir de nos ancêtres égyptiens – le voler même. On peut très bien comprendre cette approche très littéraliste de la chose affichée chez certains penseurs africains qui croient qu’à travers leurs discours émotifs parfois très enchanteurs et vides de toute logique scientifique, que l’Afrique par le biais des homélies racistes, reconquerra sa place dans le concert des nations ou même rejaillira des cendres des vestiges de son passé, puisque l’histoire a toujours été travestie en sa défaveur ; « ils ont falsifié l‘histoire pour nous dominer » peut-on souvent lire…
Ce que ces faux panafricanistes ignorent c’est que tous les peuples ne sont jamais développés en même temps, de la même manière et au même moment ; c’est comme harmoniser le succès scientifique des égyptiens anciens et la situation des Pygmées du bassin du Congo à la même époque dans le temps, alors que le clivages et les différences sociales et culturelles entre ces deux peuples africains son très grands. Personnellement j’ai dû parfois expliquer à certains que dans nôtre monde d’humains tout est lié au temps, à la fréquence (tout est fréquence), et à l’espace qu’ils ne comprennent même pas la valeur d’une telle vérité scientifique. La dominance est la résultante involontaire de l’effet du rapport de force dont le seul reproche réside dans mépris de la morale des acteurs qui la pratiquent (relation chine – Afrique, Europe Afrique).
L’africain est un homme trop bavard finalement ? Tout laisse à le croire... Cette énergie gaspillée dans le bavardage aurait pu servir à la construction d’une véritable pensée scientifique pour le bien de l’Afrique et du monde d’ailleurs – en participant comme frein à l’immigration clandestine et à l’esclavage moderne. De 1990, l’année de l’instauration démocratique harmonisée – puisque pensée de puis la Baule en France - dans plusieurs pays africains à nos jours, à l’exception de quelques rares pays comme le Ghana, ou le Sénégal (arrivée et départ d’Abdoulaye Wade en douce), rien n’a vraiment avancé alors que tout le destin des africains résident entre leur mains. Le Cas du Cameroun est un exemple unique qu’il faut citer comme référence négative pour le continent où la prélogique et l’instinct alimentaire citée plu haut retrouve tout son sens ( « donne ma part je mange » ou « c’est ça que je mange » est un néologisme à connotation alimentaire typiquement camerounais).
La récente nomination des sénateurs dans ce pays ou même ce qu’on a abusivement appelé les « élections sénatoriales » obéit à ce principe connu sous le terme « mangeoire », au point où quand vous parler de politique à un Camerounais il vous demandera de ne pas l’oublier quand vous serez au affaires d’où cette expression : « papa ne m’oublie pas seulement quand tu seras là-bas en haut » - c‘est à dire à un poste administratif important qualifié de juteux - alors qu’en occident les heureux élus ou nommés savent qu’ils sont attendus au tournant.
Le Cas de deux sénateurs Camerounais ayant rejeté leur nomination faite d’ailleurs la une des journaux - c’est un fait rare dans ce Pays. En Afrique on ne craint rien tant qu’on joue la partition du dictateur en fonction pourtant la conséquence d’une telle posture est désastreuse pour la condition humaine et le développement économique. Quant il s’agit de la fête, les africains en général répondent toujours présents alors que si vous leur parlez de conférence à connotation scientifique, ils fuiront presque tous tels des rats évitant un raticide violent. Le diplôme chez l’homme Africain est un signe extérieur de richesse dans un continent dont l’économie est pourtant dite émergente – c’est-à-dire où tout reste à faire. En Afrique on va à l’école ne pas pour apprendre, mais pour avoir un diplôme qu’on brandit comme référence.
Ateba Eyené, membre du parti au pouvoir au Cameroun n’était pas allé du dos de la cuillère quant il affirmait qu’il revient seulement aux Politologues de faire la politique, alors que les ingénieurs devraient s’occuper à bâtir – voilà donc le type d’intellectuel que l’Afrique entend offrir a monde. L’homme africain paye le prix de sa propre turpitude ! On se développe pas en empruntant tout des autres y compris les religions. À la nouvelle génération de prendre son destin en main, est-elle seulement prête ?
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