Le nombre réel de travailleurs au Cameroun demeure un mystère plus grand que celui du Triangle des Bermudes. Il est en général élaboré suivant des règles qui tiennent compte d’une définition sur mesure du travail. Or si l’on se fie aux immatriculations à la CNPS (caisse nationale de prévoyance sociale) ou aux statistiques de la direction générale des impôts, pour établir un ordre de grandeur, sur la base de données fiscales des particuliers, si l’on veut considérer comme travailleurs des personnes ayant des revenus d’emploi comme principale source de revenus, alors on est proche en république du Cameroun du chômage généralisé.
Pour une population active estimée par notre INSEE, l’INS (Institut National de la Statistique), à près de 14 millions d’individus, l’inemploi toucherait selon un expert, Roger Tsafack Nanfosso, cité par le quotidien La Nouvelle Expression (28 mars 2011), environ 12 millions de « jeunes » (ceux des vieux qui franchissent le seuil symbolique de 54 ans, espérance moyenne de vie à la naissance, ne sont pas non plus épargnés). La fonction publique emploie quelques « happy few » et l’administration publique perfuse le secteur privé par des marchés publics (marchés fictifs à des prestataires de services imaginaires) ou des leviers fiscaux de complaisance que l’on actionne comme des menaces ou comme des incitateurs, c’est selon, à l’endroit des milieux d’affaires.
L’état du droit du travail (licenciements abusifs, confiscation de salaires, traitements humiliants, chantage, déclassements, c’est-à-dire que des diplômés de troisième cycle sont recrutés comme s’ils venaient d’obtenir leur BTS), l’étroitesse du marché du travail (pour chaque domaine de compétence, il faut en moyenne attendre huit semaines pour trouver dans Jeune Afrique, Cameroon Tribune, le Fonds national de l’Emploi ou les agrégateurs d’offre d’emplois sur Internet, un emploi qui corresponde à peu près à un profil donné, avec la conséquence que l’on sait sur le nombre de candidatures : des « buy and sellam » se retrouvent ainsi à postuler pour des emplois aux conditions pourtant restrictives, dissuasives ), et la liberté de démissionner sans que derrière ne soit entretenue une intention de suicide, prouvent par neuf, voire plus, qu’il n’y a pas de travail possible pour tous au Cameroun.
Partir ou mourir, les Camerounais ont-ils vraiment le choix ?
S’adressant à ses jeunes compatriotes, la dirigeante de la première puissance économique européenne a récemment suggéré sinon la fuite le voyage comme solution au chômage (http://www.lefigaro.fr/conjoncture/... ). Les voyages ne forment plus seulement la jeunesse, ils sont des creusets d’emplois que les seules économies nationales ne peuvent concurrencer. Ce qui est bon pour de jeunes Allemands ne saurait être mauvais pour de jeunes Camerounais : il faut partir du Cameroun et ne pas se laisser distraire par les appels à prendre racine dans la misère et à se satisfaire du peu. Personne ne vit d’amour de sa patrie et d’eau fraîche, adorer cette chère Afrique n’a jamais voulu dire y mourir de détresse, en souriant, exalté par le seul patriotisme. L’amour du Cameroun n’a pas raison envers et contre tout et le regard des jeunes Camerounais doit s’ouvrir à d’autres vérités.
Quand donc on demande à monsieur Biya, qui de manière ininterrompue est employé depuis plus de trente ans comme président de la république du Cameroun, de trouver de l’emploi aux Camerounais, qu’il entende de l’emploi partout où il y en a. Aller et venir est un droit fondamental dans la plupart des constitutions. Nul n’a jamais dit qu’il fallait n’aller et venir qu’à l’intérieur des frontières camerounaises.
L’extorsion organisée, entretenue, et acceptée par tous, que l’on voit à nos aéroports, où les voyageurs paient une taxe de FCFA 10.000 qui pourrait déjà être incluse dans le prix du billet d’avion ou devrait l’être : ces fonds si honteusement récoltés peuvent servir au financement de passeports gratuits, première mesure vers une exportation par containers remplis à ras bords de nos talents inemployés, vers la Chine, les pays émergents, les pays européens en crise, qui malgré la crise ont encore mille fois plus d’opportunités que le Cameroun en croissance molle.
Ensuite, en réalité concomitamment, il faut dépénaliser certaines infractions que l’on ne retrouve que dans notre code pénal : immigration clandestine. Les clandestins sont toujours des victimes, pas des criminels. Ils sont spoliés par les entrepreneurs du faux et des voyages illégaux, spoliés par la police quand elle les démasque dans les aéroports, spoliés par la justice quand elle les enferme, ils ne ressortent de nos prisons qu’avec la volonté ferme non pas de ne pas recommencer, mais de ne plus jamais se faire prendre.
Le gouvernement devra par ailleurs, c’est une urgence signalée, faciliter les mariages mixtes. Tout le monde se marie par intérêt, à l’intérieur du Cameroun comme à l’extérieur, en Europe, en Asie, partout c’est l’intérêt qui préside au choix du conjoint. La poursuite de son intérêt n’est en rien blâmable, que cela soit auprès de Blancs, de Jaunes, de vieux, de gros, c’est pareil, il faut respecter et encourager la volonté de deux êtres qui décident de lier leurs destins. Si de jeunes Camerounais aspirent à redonner goût à la vie à des octogénaires en chaise roulante, c’est leur droit le plus absolu de trouver par la même occasion des issues à leur situation. L’amour est un moyen ou bien une fin ? S’il est un moyen pour avoir des papiers, ça n’est pas très glorieux, s’il est une fin alors il faut comprendre que d’autres moyens que ce même amour soient mobilisés à cette fin : c’est d’une logique implacable.
Au Sénégal, il y a une station balnéaire réputée au sujet de laquelle, en 2009, M6 avait fait un reportage bien plus abouti que la caricature raciste, le documentaire controversé de la RTS (http://www.rts.ch/emissions/temps-p... ) : Saly. A Saly, destination prisée par les touristes sexuels, on trouve de jeunes dont le métier est d’être beau et de trouver la princesse qui les emportera loin de ces côtes africaines si noires de misère. Paul Biya peut concevoir et promouvoir un semblable projet pour ses concitoyens en quête de mélanges, de métissage et de voyage.
Pour prémunir les plus naïfs contre certains abus, pour protéger celles et ceux des Blancs qui par désespoir s’accrocheront au premier bloc de muscles venu, on pourrait concevoir des annexes aux actes de mariages, des contrats d’un nouveau genre, des C.E.S. (contrat d’exclusivité sexuelle) qui obligeraient les jeunes à trois ans de fidélité à leur conjoint. Tous les occidentaux en détresse affective pourraient se voir octroyer des visas d’entrée gratuits et des billets d’avion aller-retour, pour la célébration de mariages que ceux au bénéfice desquels le mariage se fera rembourseront au fur et à mesure de leur intégration dans les pays de destination.
« La mobilité est la clé de la baisse du chômage » (Angela Merkel)
Ces conditions minimales visent évidemment à égaliser la situation des travailleurs camerounais dans la compétition avec les travailleurs d’autres pays. On n’ira pas jusqu’à donner des lettres d’accréditation à tous les Camerounais sur le départ, on sait d’avance qu’ils sont personæ non gratæ (pluriel savant de persona non grata) dans les pays de leur destination, mais il ne serait pas inutile de concevoir des lettres de recommandation qui seraient auprès d’employeurs éventuels du plus bel effet.
J’ai une tante en ligne directe, madame Noah pour ne pas la nommer, qui est secrétaire à la présidence de la république du Cameroun, dans les services du Journal Officiel. La mention de son nom dans mon curriculum vitae, comme référence, m’a souvent valu une attention inattendue chez mes interlocuteurs. Selon une anecdote non vérifiée, le Directeur général de la Sosucam, le très controversé Louis Yinda, alors étudiant à Paris, se présentait comme « le duc de Pouma » pour se faire recevoir par des personnalités… Alors une lettre de recommandation de Paul Biya, juste pour dire par exemple que le porteur de la lettre est : « un valeureux citoyen qui a bravé la pauvreté et le danger pour se retrouver où il est. Il est respectueux des aînés et a laissé ses terres aux plus vieux, les septo-octo-nonagénaires qui tiennent le Cameroun de leurs mains tremblantes. Il est surdiplômé, connait TF1 et France 2, aime à proportions égales Sarkozy et Hollande, etc. »
Les métiers dans les pompes funèbres, les métiers noirs et au noir étant déjà courus par les Blancs eux-mêmes, ceux qui n’ont pas de lettres de recommandation pourront toujours faire la manche, il y a par exemple, dans les rues et les métros parisiens une vraie pénurie de mendiants noirs, c’est étonnant de voir que seuls les Blancs vivent de la charité des autres.
Les jeunes Allemands, comme les jeunes Camerounais, vont donc laisser leur pays à des vieux. Le moment du retour viendra toujours assez tôt, même si toute honte bue, l’heure ultime ayant sonné, « ils creusent eux-mêmes leurs tombes /en faisant vite en se cachant /et s’y étendent sans rien dire / pour ne pas déranger les jeunes ». Les camerounais profiteront des espaces de ces jeunes allemands qui doutent trop tôt et ils investiront par colonies grouillantes la Guinée équatoriale qui vient d’entériner la bonne vieille résolution de la CEMAC quant à la libre circulation des personnes.
Les migrations se feront donc du Cameroun vers les pays du Nord, du Cameroun vers les pays du Sud, et du Cameroun vers tous les nouveaux eldorados de la CEMAC. Les vieux qui tiennent nos institutions et les bananiers qui meublent notre sol n’auront jamais autant mérité leur dénomination de république bananière quand tous les jeunes auront déserté : chers jeunes, si le Cameroun coule, vous n’avez pas à vous noyer, ayez le courage de la fuite, et comme dit Angela Merkel : partez !
L’état du droit du travail (licenciements abusifs, confiscation de salaires, traitements humiliants, chantage, déclassements, c’est-à-dire que des diplômés de troisième cycle sont recrutés comme s’ils venaient d’obtenir leur BTS), l’étroitesse du marché du travail (pour chaque domaine de compétence, il faut en moyenne attendre huit semaines pour trouver dans Jeune Afrique, Cameroon Tribune, le Fonds national de l’Emploi ou les agrégateurs d’offre d’emplois sur Internet, un emploi qui corresponde à peu près à un profil donné, avec la conséquence que l’on sait sur le nombre de candidatures : des « buy and sellam » se retrouvent ainsi à postuler pour des emplois aux conditions pourtant restrictives, dissuasives ), et la liberté de démissionner sans que derrière ne soit entretenue une intention de suicide, prouvent par neuf, voire plus, qu’il n’y a pas de travail possible pour tous au Cameroun.
Partir ou mourir, les Camerounais ont-ils vraiment le choix ?
S’adressant à ses jeunes compatriotes, la dirigeante de la première puissance économique européenne a récemment suggéré sinon la fuite le voyage comme solution au chômage (http://www.lefigaro.fr/conjoncture/... ). Les voyages ne forment plus seulement la jeunesse, ils sont des creusets d’emplois que les seules économies nationales ne peuvent concurrencer. Ce qui est bon pour de jeunes Allemands ne saurait être mauvais pour de jeunes Camerounais : il faut partir du Cameroun et ne pas se laisser distraire par les appels à prendre racine dans la misère et à se satisfaire du peu. Personne ne vit d’amour de sa patrie et d’eau fraîche, adorer cette chère Afrique n’a jamais voulu dire y mourir de détresse, en souriant, exalté par le seul patriotisme. L’amour du Cameroun n’a pas raison envers et contre tout et le regard des jeunes Camerounais doit s’ouvrir à d’autres vérités.
Quand donc on demande à monsieur Biya, qui de manière ininterrompue est employé depuis plus de trente ans comme président de la république du Cameroun, de trouver de l’emploi aux Camerounais, qu’il entende de l’emploi partout où il y en a. Aller et venir est un droit fondamental dans la plupart des constitutions. Nul n’a jamais dit qu’il fallait n’aller et venir qu’à l’intérieur des frontières camerounaises.
L’extorsion organisée, entretenue, et acceptée par tous, que l’on voit à nos aéroports, où les voyageurs paient une taxe de FCFA 10.000 qui pourrait déjà être incluse dans le prix du billet d’avion ou devrait l’être : ces fonds si honteusement récoltés peuvent servir au financement de passeports gratuits, première mesure vers une exportation par containers remplis à ras bords de nos talents inemployés, vers la Chine, les pays émergents, les pays européens en crise, qui malgré la crise ont encore mille fois plus d’opportunités que le Cameroun en croissance molle.
Ensuite, en réalité concomitamment, il faut dépénaliser certaines infractions que l’on ne retrouve que dans notre code pénal : immigration clandestine. Les clandestins sont toujours des victimes, pas des criminels. Ils sont spoliés par les entrepreneurs du faux et des voyages illégaux, spoliés par la police quand elle les démasque dans les aéroports, spoliés par la justice quand elle les enferme, ils ne ressortent de nos prisons qu’avec la volonté ferme non pas de ne pas recommencer, mais de ne plus jamais se faire prendre.
Le gouvernement devra par ailleurs, c’est une urgence signalée, faciliter les mariages mixtes. Tout le monde se marie par intérêt, à l’intérieur du Cameroun comme à l’extérieur, en Europe, en Asie, partout c’est l’intérêt qui préside au choix du conjoint. La poursuite de son intérêt n’est en rien blâmable, que cela soit auprès de Blancs, de Jaunes, de vieux, de gros, c’est pareil, il faut respecter et encourager la volonté de deux êtres qui décident de lier leurs destins. Si de jeunes Camerounais aspirent à redonner goût à la vie à des octogénaires en chaise roulante, c’est leur droit le plus absolu de trouver par la même occasion des issues à leur situation. L’amour est un moyen ou bien une fin ? S’il est un moyen pour avoir des papiers, ça n’est pas très glorieux, s’il est une fin alors il faut comprendre que d’autres moyens que ce même amour soient mobilisés à cette fin : c’est d’une logique implacable.
Au Sénégal, il y a une station balnéaire réputée au sujet de laquelle, en 2009, M6 avait fait un reportage bien plus abouti que la caricature raciste, le documentaire controversé de la RTS (http://www.rts.ch/emissions/temps-p... ) : Saly. A Saly, destination prisée par les touristes sexuels, on trouve de jeunes dont le métier est d’être beau et de trouver la princesse qui les emportera loin de ces côtes africaines si noires de misère. Paul Biya peut concevoir et promouvoir un semblable projet pour ses concitoyens en quête de mélanges, de métissage et de voyage.
Pour prémunir les plus naïfs contre certains abus, pour protéger celles et ceux des Blancs qui par désespoir s’accrocheront au premier bloc de muscles venu, on pourrait concevoir des annexes aux actes de mariages, des contrats d’un nouveau genre, des C.E.S. (contrat d’exclusivité sexuelle) qui obligeraient les jeunes à trois ans de fidélité à leur conjoint. Tous les occidentaux en détresse affective pourraient se voir octroyer des visas d’entrée gratuits et des billets d’avion aller-retour, pour la célébration de mariages que ceux au bénéfice desquels le mariage se fera rembourseront au fur et à mesure de leur intégration dans les pays de destination.
« La mobilité est la clé de la baisse du chômage » (Angela Merkel)
Ces conditions minimales visent évidemment à égaliser la situation des travailleurs camerounais dans la compétition avec les travailleurs d’autres pays. On n’ira pas jusqu’à donner des lettres d’accréditation à tous les Camerounais sur le départ, on sait d’avance qu’ils sont personæ non gratæ (pluriel savant de persona non grata) dans les pays de leur destination, mais il ne serait pas inutile de concevoir des lettres de recommandation qui seraient auprès d’employeurs éventuels du plus bel effet.
J’ai une tante en ligne directe, madame Noah pour ne pas la nommer, qui est secrétaire à la présidence de la république du Cameroun, dans les services du Journal Officiel. La mention de son nom dans mon curriculum vitae, comme référence, m’a souvent valu une attention inattendue chez mes interlocuteurs. Selon une anecdote non vérifiée, le Directeur général de la Sosucam, le très controversé Louis Yinda, alors étudiant à Paris, se présentait comme « le duc de Pouma » pour se faire recevoir par des personnalités… Alors une lettre de recommandation de Paul Biya, juste pour dire par exemple que le porteur de la lettre est : « un valeureux citoyen qui a bravé la pauvreté et le danger pour se retrouver où il est. Il est respectueux des aînés et a laissé ses terres aux plus vieux, les septo-octo-nonagénaires qui tiennent le Cameroun de leurs mains tremblantes. Il est surdiplômé, connait TF1 et France 2, aime à proportions égales Sarkozy et Hollande, etc. »
Les métiers dans les pompes funèbres, les métiers noirs et au noir étant déjà courus par les Blancs eux-mêmes, ceux qui n’ont pas de lettres de recommandation pourront toujours faire la manche, il y a par exemple, dans les rues et les métros parisiens une vraie pénurie de mendiants noirs, c’est étonnant de voir que seuls les Blancs vivent de la charité des autres.
Les jeunes Allemands, comme les jeunes Camerounais, vont donc laisser leur pays à des vieux. Le moment du retour viendra toujours assez tôt, même si toute honte bue, l’heure ultime ayant sonné, « ils creusent eux-mêmes leurs tombes /en faisant vite en se cachant /et s’y étendent sans rien dire / pour ne pas déranger les jeunes ». Les camerounais profiteront des espaces de ces jeunes allemands qui doutent trop tôt et ils investiront par colonies grouillantes la Guinée équatoriale qui vient d’entériner la bonne vieille résolution de la CEMAC quant à la libre circulation des personnes.
Les migrations se feront donc du Cameroun vers les pays du Nord, du Cameroun vers les pays du Sud, et du Cameroun vers tous les nouveaux eldorados de la CEMAC. Les vieux qui tiennent nos institutions et les bananiers qui meublent notre sol n’auront jamais autant mérité leur dénomination de république bananière quand tous les jeunes auront déserté : chers jeunes, si le Cameroun coule, vous n’avez pas à vous noyer, ayez le courage de la fuite, et comme dit Angela Merkel : partez !
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