A la suite de la nomination de monsieur Marcel NIAT NJIFENJI comme président du Sénat, une abondante littérature teintée d’intrigues, de supputations de toute nature voire de provocations, a envahi les médias, les conversations privées et les réseaux sociaux. On a ainsi noté des allusions aux relents tribalistes reprenant certains des tons inquiétants voire volontiers obscurantistes entendus à diverses occasions et à divers moments de notre histoire récente. Il y était question tantôt de la prétendue hégémonie Bamiléké, tantôt d’un quelconque expansionnisme. Des intellectuels, des leaders d’opinion, des hommes politiques Bamilékés ont été harcelés de façon on ne plus maladroite et condescendante, par une flopée d’agents de renseignements venus leur arracher des commentaires.
Face à cette situation, LAAKAM a décidé de commettre une déclaration, à l’effet de contrer toutes les intrigues et les interprétations de mauvaise foi, et ultimement d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur l’évolution de la situation politique du Cameroun, par rapport à l’élément nouveau que constitue la mise en place d’un Sénat et la nomination de son président.
1 - L’institution d’un Sénat au Cameroun, couramment appelée chambre haute, n’est pas une surprise, puisqu’elle figure dans la constitution de 1996 et que le chef de l’Etat à diverses reprises a annoncé sa mise en place effective. Il y a simplement lieu de regretter qu’elle arrive 17 ans après l’adoption de la constitution, au point de créer un débat légitime sur son utilité dans un contexte de crise qui impose plutôt la réduction des institutions, organismes et organes tant législatifs, gouvernementales que parapubliques inutilement budgétivores. Des pays ont supprimé cette institution et ne s’en portent que plus bien.
2 - Les élections sénatoriales ou la désignation de ces derniers, selon les cas, se sont déroulés selon les prescriptions constitutionnelles qui consacrent le pouvoir quasiment absolu du président de la République, pilote solitaire de la vie politique et maître suprême de ses principales articulations, tant législatives, exécutives, judiciaires que banalement administratives.
3 - conformément aux règles du jeu politique contextuel sous la domination d’un parti au pouvoir omnipotent, le RDPC, l’unique candidat à la présidence du Sénat, monsieur Marcel NIAT NJIFENJI, a été choisi en son sein, et a été avalisé par une plénière entièrement acquise à sa cause moins les 14 voix de l’opposition SDF elle-même résultat d’une magnanimité politicienne convenue.
3 - conformément aux règles du jeu politique contextuel sous la domination d’un parti au pouvoir omnipotent, le RDPC, l’unique candidat à la présidence du Sénat, monsieur Marcel NIAT NJIFENJI, a été choisi en son sein, et a été avalisé par une plénière entièrement acquise à sa cause moins les 14 voix de l’opposition SDF elle-même résultat d’une magnanimité politicienne convenue.
4 - Monsieur Marcel NIAT NJIFENJI, ancien directeur général de la compagnie nationale d’électricité, ancien ministre du plan, ancien vice-premier ministre chargé des mines, de l’eau et de l’énergie, ancien maire de la ville de Banganté, en plus d’être un brillant ingénieur et un haut commis de l’Etat connu, reconnu et très respecté, est un militant assidu de la première heure du RDPC, un fidèle des fidèles de Paul Biya, donc un inconditionnel du renouveau.
5 - Le président du RDPC, président de la république, a donc porté son choix sur un camerounais, un fidèle, un ancien collaborateur éprouvé, un confident prouvé, un sage, et un serviteur loyal à divers titre. Beaucoup d’autres personnalités, des fidèles et des collaborateurs ou anciens collaborateurs, auraient sans aucun doute mérité la même attention, la même confiance et la même distinction. Le Chef de l’Etat a donc fait confiance à un camerounais tout court parmi tant d’autres, et non pas à un Bamiléké spécialement.
6 - Les thèses répandues selon lesquelles, c’est le tour des Bamilékés, les Bamilékés ont pris le pouvoir, Paul Biya choisi un Bamiléké pour sa succession, les Bamilékés n’ont plus à se plaindre etc, sont gravement mal venues. Ces élucubrations trahissent néanmoins des réalités gênantes, embêtantes et compromettantes, que LAAKAM n’a de cesse de dénoncer depuis des années, par exemple le pourcentage maigre de 3% de Bamilékés dans le recrutement des 25.000, l’ostracisme à leur égard dans l’entrée dans les écoles professionnelles, la marginalisation dans les corps des officiers supérieurs de défense et de sécurité, ainsi que certains grands corps professionnels: diplomatie; magistrature etc. En guise d’illustration, sur les quelques trente hauts responsables des cours et tribunaux des villes de Douala et Yaoundé, il n’y a aucun Bamiléké.
7 - Les problèmes de notre pays ne sauraient être résolus par la fixation sur la promotion des individus, de même qu’aucune région, aucune tribu ou groupe humain spécifique, ne saurait crier victoire ou s’estimer hors des besoins communs d’existence et de subsistance de la communauté nationale, parce qu’un de ses ressortissants est promu à un poste de responsabilité, à une fonction ou à une distinction quelconque.
8 - Les Bamilékés en tant que composante de la grande entité nationale camerounaise au même titre que les autres composantes, aspirent à la construction d’un pays où seuls les critères de bonne gouvernance, de compétence, de mérite, de travail, de progrès sous la protection du seigneur tout puissant, servent de repères d’évaluation de jugement de la place et du rôle des uns et des autres, et dans un esprit évident de solidarité et de partage.9 - Tous les citoyennes et citoyens, individuellement ou en groupe, identifiés selon l’origine régionale, la religion ou selon la famille politique, ont un égal et incontestable droit de participer à la vie publique, à la gestion des affaires publiques, à l’exercice des plus petites aux plus hautes responsabilités de l’Etat, à la défense des emblèmes nationaux et à la lutte jusqu’au sacrifice suprême pour la sauvegarde du patrimoine national, de l’honneur nationale, et de la dignité nationale.
10 – Que les Bakwéris, les bulus, les Kirdis, les Sawas, les Bamilékés, les Bassa ou les Mbamois gèrent le pouvoir, héritent du pouvoir, lorgnent le pouvoir, ambitionnent de gérer le pouvoir ou complotent contre le pouvoir n’est pas le problème. Ce qui importe, c’est l’existence des institutions fortes et démocratiques, des élections justes et transparentes selon des calendriers précis, pour l’épanouissement et le bonheur des citoyens et citoyennes dans leur pays. En effet sans ces institutions fortes, sérieuses et crédibles émanant de l’expression claire et ordonnée de la légitimité populaire, aucune nomination à une fonction quelconque, ne saurait changer les appréhensions légitimes de discrimination, de corruption, de gaspillage, de détournement de deniers publics, qui habitent les esprits. En tout état de cause, que le président du Sénat soit Bamiléké ou autre n'est pas un paramètre fondamental dans l'édification d'une société juste, libre, respectueuse et prospère pour le bonheur de tous et de chacun.
11 - Il y a lieu de dénoncer avec politesse et fermeté, les agitateurs opportunistes qui en appellent déjà à une candidature du chef de l'Etat pour la présidentielle de 2018, au motif que "leur frère" a été porté à la tête du Sénat. Paul Biya est suffisamment sage et avisé pour prendre tout seul une décision d'une telle importance. L'évolution politique de notre pays et la maturité subséquente des citoyens et citoyennes, ne sauraient dorénavant s'accommoder de telles flaconneries./.
Fait à Bafoussam, le 17 Juin 2013
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