Opinions Nouvelles

Opinions Nouvelles
Opinions pour mieux comprendre où va le monde

Patrice EKWE SILO EDIMO : LE BOYCOTT POUR EN FINIR UNE BONNE FOIS POUR TOUTE AVEC LE SYSTEME DU RDPC

Lettre ouverte à : Monsieur Jean-Jacques EKINDI, Monsieur John FRU NDI, Monsieur Adamou NDAM NYOYA, Monsieur Maurice KAMTO, Monsieur Victorin HAMENI BIELEU,Messieurs,Le système du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) a décidé de manière unilatérale de tenir des élections Législatives et Municipales le 30 septembre 2013 pour élire les représentants de la chambre des députés et les conseillers municipaux, en un mot, pour se tailler un Etat à vie.

Les élections pseudo pluralistes inaugurées en 1990 maintiennent le statu quo, la participation de « l’opposition » n’empêche pas le Parti Etat le RDPC, de remporter toutes les élections avec 99 %, voire 100 % des mandats, l’exemple du Sénat. Rien ne permet de croire que l’échéance électorale de septembre 2013 sera différente, bien au contraire, tout indique qu’elle aura lieu dans des conditions encore plus graves que les précédentes.

Les mécanismes et les lois électoraux ajustés par le système RDPC, et surtout l’absence totale de toute forme de liberté, privent les Camerounais du droit de choisir librement leurs « élus ». Surtout que sur le plan juridique les membres de la cour suprême, à qui incombe, notamment, la tâche de valider les élections sont nommés par Monsieur Paul BIYA, Président de la République et Président du parti Etat le RDPC. A chaque élection, Monsieur Paul BIYA fait voter des lois exceptionnelles pour mettre au point des "élections " sur mesure et choisir par là ses adversaires. Le code électoral est même façonné pour permettre de certifier la triche et d’accepter que le Président et son Parti Etat chapeautent les différentes étapes des élections à leur guise. Aucune forme de contrôle indépendant n’est possible.
Sur le plan politique, le régime ne cesse d’affirmer son autoritarisme en dominant la vie sociale, économique, politique et culturelle du pays. Les organisations politiques de l’opposition et les acteurs de la société civile n’ont jamais été aussi martyrisés et assiégés. Ils subissent quotidiennement la répression, les violations de leurs droits à s’organiser, à s’exprimer et à manifester librement. L’intimidation, le harcèlement, la violence et souvent la prison sont les seules réponses que le Président de la République et le Parti Etat fournissent à la population et à la société civile. Lorsqu'un rassemblement est considéré comme politiquement délicat, les forces de l’ordre bloquent l'accès à l'endroit prévu pour le rassemblement, puis elles y pénètrent pour chasser tous ceux qui ont réussi à atteindre l'endroit, arrêtant certaines personnes et les transportant vers les postes de police, où elles sont détenues plusieurs heures avant d'être relâchées. Sensible à toute forme de pensée et de critique, le système RDPC et son Président ne tolèrent que les encenses.

Dans un pays où les médias du pouvoir boycottent l’opposition, le matraquage médiatique orchestré par le régime domine tous les espaces. La CRTV et autres médias, accaparés par le Parti Etat ne peuvent que encenser le Président de la République et sa politique. L’état de délabrement total du système judiciaire fait de lui un outil d’asservissement entre les mains de l’exécutif. Dépourvue de toute indépendance, la justice, dont ses propres fonctionnaires sont parfois ses victimes, est aux ordres du pouvoir. Le Ministre de la Justice n’a d’autre mission que de garantir la survie du régime.

Dans ce contexte, les conditions les plus élémentaires ne sont pas réunies pour garantir un déroulement libre, transparent et démocratique des élections de septembre 2013.
Nous pensons qu’il faut changer ce système qui sévit depuis plus de 50 ans au Cameroun, et cela passe par un boycott de ces élections Législatives et Municipales de septembre 2013 qui ne s’annoncent ni propres, ni honnêtes. S’engager dans cette duperie électorale équivaut à servir d’alibi démocratique à ce système, et revient à lui permettre de se pérenniser alors que son bilan est catastrophique. Surtout, cela reviendrait à renier nos valeurs, les valeurs de toute l’opposition politique et de la société civile telles que Hilaire KAMGA et Mathias Eric Owona Nguini entre autres le démontrent tous les jours dans leurs interventions publiques et à trahir le peuple camerounais qui traverse une grave crise morale, politique et sociale. La présence au Parlement au cours de la législature qui s’achève nous a démontré une nouvelle fois que les députés de l’opposition ne sont pas écoutés par le pouvoir. Encore moins les conseillers municipaux.
Une fois encore, par ces élections, le système RDPC de Monsieur Paul BIYA cherche à s’habiller d’une légitimité démocratique qu’il n’a jamais possédée. Nous sommes convaincus aussi que le peuple camerounais a le droit de voter librement sans crainte et sans entrave. Cependant, la participation aux élections Législatives et Municipales de septembre 2013, dans les conditions actuelles, ne fera qu’être l’écho d’une comédie dans laquelle les jeux sont faits d’avance. Elle ne sera politiquement bénéfique qu’à la dictature du Parti Etat, pas à l’opposition politique, ni aux Camerounais. D’autant plus qu’au fond de sa conscience, le Camerounais est parfaitement convaincu que, vu l’état actuel des choses, les urnes du Parti Etat le RDPC ne pourront apporter aucun changement au quotidien de leur vie.

Après plus de 30 ans de pouvoir de Monsieur Paul BIYA, le Cameroun reste toujours dans l’impasse. Les Camerounais vivent dans l’incertitude quant à leur avenir dans leur propre pays. Exclus, sous-estimés et écartés par le Parti Etat, les Camerounais et plus particulièrement les jeunes se sentent étrangers dans leur propre pays dans un contexte économique, social et politique fait de médiocrité, de sous-développement, de précarité et de répression sous la dictature de la mafia politico-financière incarnée par le Parti Etat le RDPC.

Le système RDPC s’évertue à imposer la médiocrité à tous les niveaux malgré les grandes possibilités, humaines et naturelles dont révèle le Cameroun faisant subir aux Camerounais un retard des plus effrayants par rapport aux nations qui avancent à grand pas vers le bien-être, la modernité et la démocratie.

En novembre 1982, le peuple camerounais avait espéré que le nouveau pouvoir de Monsieur Paul BIYA se résignera enfin à rendre la souveraineté au peuple, à faire passer l’intérêt suprême de la nation avant tout autre considération, à lancer les marques d’un changement pacifique, organisé et positif, en vain ! En effet, depuis le temps que les Camerounais attendent un signe positif du pouvoir de monsieur Paul BIYA, ces derniers se voient aujourd’hui trahis, victimes d’une énième imposture d’un régime qui ne cède rien, un régime vieux et despotique. Désabusés par des décennies de fraudes électorales, les Camerounais se détournent d'un système politique incapable de se réformer.

La déception est bien ancrée et le pouvoir tente de convaincre les Camerounais – parfois violemment - que le pays est en train de changer. Nous sommes face à un pouvoir aux abois. Il joue là sa survie.

Prenant acte de cette énième trahison du Parti Etat et de son Président au peuple camerounais, chers compatriotes, les éléments d’un boycott massif sont là pour exprimer notre volonté de marquer la rupture avec un régime dépassé et archaïque. Un pouvoir dangereux pour la continuité de la nation camerounaise. De ce fait, nous invitons tous les intellectuels, épris de justice et de liberté, le peuple camerounais qui aspirent à la démocratie sociale et politique à rejoindre notre initiative à faire en sorte que le boycott des élections Législatives et Municipales du 30 septembre 2013 soit un signal fort qui annonce l’amorce d’un changement radical et pacifique en dehors du régime actuel du RDPC Parti Etat.

C’est par le boycott que le peuple camerounais fera comprendre au Parti Etat et à son Président et surtout au monde entier qu’il n’est pas dupe et qu’il veut un vrai changement.
Le système RDPC est actuellement assis sur une poudrière politico-sociale qui risque de dégénérer et de déboucher sur une crise politique sans issue. Ce pays va mal et c'est un euphémisme !

Face à cet état des lieux, nous demandons à tous les partis politiques de l’opposition : Messieurs Jean-Jacques EKINDI ; Adamou NDAM NYOYA ; John FRU NDI ; Victorin HAMENI BIELEU ; Maurice KAMTO…, de ne pas participer aux élections Législatives et Municipales du 30 septembre 2013 si les dates de ces échéances n’étaient pas reportées. Et se constituer en Collectif démocratique pluraliste, ouvert à toutes les Camerounaises et tous les Camerounais qui s’identifient à la politique de l’opposition, pour :
* Refuser cette mascarade électorale du 30 septembre 2013,
* Dénoncer son caractère fantoche.
* Rassembler les Camerounaises et Camerounais pour réclamer des élections libres, transparentes et démocratiques rompant avec l’autoritarisme et la dictature du Parti Etat le RDPC et de son Président Paul BIYA.
* Organiser des manifestations de protestation visant à dénoncer cette farce électorale.
La participation à ce scrutin « ne servira qu’à renforcer le régime en place » et faire durer ce système autoritaire décrié par une large partie des Camerounaises et Camerounais. Il n’y a pas l’ombre d’un doute que le scrutin du 30 septembre 2013 n’apportera rien de bon pour le pays. Ces élections vont accélérer la détérioration du pays à tout point de vue et encourager la corruption.
Nous sommes convaincus que ces élections du 30 septembre 2013 vont servir les intérêts d’un clan au pouvoir et donner un sursis au chef de l’Etat pour mieux préparer les échéances électorales futures.

UN TRAIN PEUT EN CACHER UN AUTRE

Quel est l’enjeu politique certain de ces élections ? En ce qui nous concerne, nous sommes persuadés que ces élections législatives et municipales sont un prélude au scrutin présidentiel. Ces élections sont destinées à préfigurer les contours de rapports de forces internes au Parti Etat le RDPC en prévision d’une imminente succession qui s’annonce d’ores et déjà problématique. Du moins quand on s'en tient aux rivalités entre barons du régime
Le peuple camerounais n’est pas invité à se prononcer sur des projets, sur un programme, mais à se ranger derrière des tribus, des écuries du RDPC. La recomposition politique du système RDPC est en marche. Elle risque toutefois de dépasser de son contour habituel car la situation est inédite. En effet, le Président de la République et Président du Parti Etat, Monsieur Paul BIYA ambitionne d’organiser lui-même sa succession. Ce qui n’est pas du goût de certains Princes du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc).
Tout cela sent les arrangements et les magouilles. Dans ces conditions, pourquoi les partis de l’opposition politiques doivent-ils s’embarquer dans une telle aventure ?

En 2013, les Camerounais sont en droit de se poser la question : « Qui gouverne le Cameroun aujourd’hui ? »
Partagez sur Google Plus

About BIGDeals

This is a short description in the author block about the author. You edit it by entering text in the "Biographical Info" field in the user admin panel.
    Blogger Comment
    Facebook Comment

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Laissez nous un commentaire sur cet opinion.