Puis l’on feint de s’étonner que sa popularité cathodique puisse faire déplacer autant d’adorateurs et de curieux. Pourtant c’est la loi du genre.
On a ici une preuve de ce que le quatrième pouvoir peut produire, pour qui minimiserait sa force. Les médias d’opinion peuvent fabriquer des tribuns, des leaders d’opinion, mais seuls ceux dont le talent dépasse l'ordinaire, capitalisent leur surexposition médiatique.
Si nous entendons toujours dire que nous ne vivons pas dans un pays où règne la liberté de la presse, reconnaissons par le legs de Charles Ateba Eyene que l’expression est libre au Cameroun, quoiqu'on dise. Le vrai problème reste de savoir ce qu’on en fait. La dénonciation et la contestation du système établi, ne changent pas automatiquement le système. C’est la volonté populaire et la détermination des individus qui peuvent remettre en cause un système établi. Il va sans dire que si Charles Ateba Eyene avait pu voir derrière lui, tous ceux qui, aujourd’hui, reconnaissent son héroïsme, il serait parti avec une assurance d’une œuvre bien construite et partagée par des milliers de ses compatriotes. Cela n’est pourtant pas le cas car son cri et sa révolte sont laissés comme un immense chantier en construction dont le promoteur a abandonné les travaux sans que cela ne soit de par sa volonté.
Les obsèques sont devenus depuis quelques décennies dans notre société, de véritables exutoires où le défoulement de l’inconscient collectif nous offre une palette sociologique de nos conduites et émotions, dignes de sérieuses études anthropologiques. Le phénomène est sociétal et nous apprend sur notre façon d’être au monde, et d’y participer.
Nos attitudes face à la disparition d’un proche, une personnalité, fonctionnent comme un révélateur de nos projections ou de nos comportements refoulés, parmi lesquels notre esprit naturel de contestation qui ne trouve pas toujours l’espace, le lieu et le moment pour faire valoir ses droits.
Pouvait-on s’attendre à autre catégorie de manifestations dans le cadre d’une chronique d’un événement annoncé?
Les forces de l’ordre n'ont pas pu faire mieux qu' hystériser par leur déploiement, une situation qui était toute prête pour la démonstration de la détermination. Le legs de Charles Ateba Eyene reste:
« n’ayons plus peur d’avancer, n’ayons plus peur de dire ce qui ne va pas… » .
Tout prétexte par les forces de sécurité d’empêcher le besoin de transe émotionnelle ne pouvait que générer le spectacle ubuesque d’opposition, affrontement d’une foule au bord de la crise de nerf, déterminée à mener en parade improvisée, une marche funèbre qui a perdu de sa solennité.
Le silence et le recueillement ont été remplacés par la sonorisation bruyante et les slogans improvisés.
Il n’y aura pas d’affût de canon pour porter le cercueil de celui que la foule dense et débordante voulait porter au panthéon des héros de la liberté.
Farewell.
Home / Uncategories / Charles Ateba Eyene, Une icône de la télé-réalité politico-médiatique s’en est allé par The SPARK
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