Le Cameroun voulait montrer du caractère et revenir dans le tournoi après avoir commis l´erreur fatale qu´elle a toujours commise en coupe du monde après 1990, celle de ne pas jouer son premier match comme une finale afin de se lancer dans le tournoi mentalement. On reprend les mêmes erreurs et on recommence. L´intelligence d´un homme et d´un peuple se mesure dans sa capacité à apprendre de ses erreurs, de les corriger et de transformer une faiblesse en une force. Celui qui n´est pas capable de faire preuve de cette intelligence ne devrait pas porter les responsabilités d´un groupe ou d´un pays tout entier. En le laissant sur ce poste de responsabilité, on met tout un projet en danger avec des conséquences fâcheuses qui peuvent couter la vie des hommes ou le respect vis-à-vis d´un pays, la destruction d´un travail abattu de longue haleine, la destruction d´un mythe.
Le Cameroun manque-t-il d´intelligence ?
Les résultats sur le terrain sont toujours les conséquences d´une préparation et de l´organisation. Organisation avant le tournoi, organisation pendant le tournoi et après le tournoi. Quelle est la phase la plus importante qui montre l´intelligence dans l´organisation ? Avant, pendant ou après ? Beaucoup diront que c´est avant le tournoi qu´il faut montrer l´intelligence n´est-ce pas ? NON ! C´est après le tournoi qu´il faut montrer l´intelligence, car le prochain tournoi n´est jamais le premier tournoi. Avant le prochain tournoi, il y avait déjà un tournoi avant. Et c´est lorsqu’on a appris des erreurs commises pendant ce tournoi précèdent que l´on peut envisager corriger les erreurs commises pour enfin entrer dans une phase de préparation plus performante. Autrement dit, le prochain tournoi se gagne déjà des que le tournoi précèdent vient de finir. Celui qui est intelligent est donc celui qui, après le tournoi précèdent a fait une analyse froide de son rendement global et organisationnel et a tiré les conséquences pour éliminer les points faibles qui l´ont handicaper pendant ce tournoi. Fort de ces enseignements et décisions, il se relance pour le prochain tournoi en sachant que des erreurs ont été corrigées et des leçons apprises. C´est avec plus de sérénité qu´il engage la préparation du prochain projet. L´intelligence se montre donc dans la capacité à apprendre de ses erreurs, de les corriger et de transformer une faiblesse en une force.
Depuis 1990, la gestion des lions indomptables et du sport au Cameroun est dénuée de toute intelligence. Cette gestion est truffée d´erreurs qui se répètent à chaque tournoi. Quel que soit les hommes qui se chargent du sport camerounais et du football en particulier, quelques soient les joueurs qui sont chargés de convertir sur le terrain les résultats d´un long travail en projet. Je mets mes compatriotes au défi de nous dire si depuis la coupe du monde 1990 le Cameroun a pris le temps d´apprendre des erreurs commises, de prendre les décisions qui s´imposaient sur les hommes et sur les structures pour améliorer son rendement dans les prochaines échéances. La vérité est que sur toutes les coupes du monde qui ont suivies, seule une victoire contre l’Arabie saoudite a fait sourire le peuple camerounais. Toutes les douleurs et mauvais rendements que les lions connaissent depuis plus de 20 ans sont dues au refus de ceux qui dirigent le Cameroun de faire un travail professionnel de gestion d´hommes et de projets dans le sport camerounais. Un refus de prendre les décisions qui s´imposent au moment propice pour permettre un nouveau départ. Un refus de faire les analyses profondes de ses erreurs et d´apprendre de ces dernières. Les lions indomptables sont laissés à eux-mêmes par l´autorité suprême du pouvoir au Cameroun qui n´exige pas ce qui devait être exigé après une débâcle et qui ne contrôle pas si ce qui aurait été exigé a été réalisé correctement pour permettre une meilleure relance en évitant les erreurs du passé.
A qui la faute ?
Une belle question. Le jour où des responsables intelligents prendront le temps de s´assoir et d´analyser toutes les erreurs commises depuis 1990, ils sauront exactement pourquoi le football camerounais ne fonctionne pas. Il en a mis beaucoup à la tête du sport au Cameroun. Mais ceux à qui il a donné la gestion du sport n´étaient pas là pour soigner les problèmes. Ils étaient là pour assurer leur position avant le prochain remaniement ministériel. Le système et son fonctionnement lui-même ne permet pas l´utilisation de l´intelligence pour résoudre les problèmes du sport au Cameroun. Depuis combien d´années existe-t-il des problèmes entre la fecafoot et le ministère de tutelle au Cameroun ? Depuis combien d´années l´organisation des compétitions continentales et mondiales est approximative au Cameroun ? Les hommes politiques ont changés à la tête du sport mais les problèmes sont restés les mêmes. Pourquoi en plus de 20 ans, le chef suprême n´a-t-il pas pris la peine de prioriser ce dossier et regarder de près le mal dans ce ministère ? De prendre les décisions qui s´imposaient pour relancer ce maillon important de la visibilité du Cameroun vers l´extérieur ? Si le Cameroun était connu positivement dans le monde entier depuis 1990, c´est à cause des lions indomptables. La première réaction de toute personne dans le monde lorsqu´il entend le nom Cameroun est sa liaison avec son équipe nationale. Comment peut-on laisser pourrir une réputation pareille, un ouvre porte pareille pendant 20 ans sans faire tout ce qui est possible pour y remettre du calme ? Les hommes politiques sont connus comme des récupérateurs de tout ce qui fonctionne bien. Mais il est aussi de leur devoir de tout mettre en œuvre pour que ce qui fonctionne bien continue aussi à le faire. Même s´il faut prendre des décisions impopulaires, le devoir du résultat après un travail bien fait devrait être leur guide, car en fin de compte tout le monde comprendra, en voyant les résultats que ces décisions étaient nécessaires. Si on cherche à qui imputer la faute de la nouvelle débâcle des lions au Brésil, il faut remonter à plus de 20 ans. Le mea culpa professionnel qui devait être fait depuis cette période n´a même pas été entamé. Que l´on me corrige si je me trompe. Mais avez-vous vécu une rencontre à Etoudi après une coupe du monde ratée entre le président et tous les représentants du football camerounais pour entamer les analyses des échecs vécues ? On ne peut pas résoudre des problèmes d´hommes profonds avec des décrets. Il existe des moments où le chef doit s´assoir sur la même table que ses employés et demander des comptes, comprendre, remotiver son équipe, prendre des décisions sur la base des erreurs commises pour relancer tout le monde. Si on a voulu au Cameroun que le pouvoir soit centralisé, il faut donc que le chef prenne aussi le temps et la peine de gérer son monde face à face. Surtout pour la motivation et par la correction des erreurs commises
Parlons des erreurs commises
Par où faut-il commencer ? Faut-il commencer par les erreurs au sein de l´équipe elle-même ou les erreurs autour de l´équipe et dans l´organisation ? La liste est tellement longue depuis 20 ans qu´il faudra une journée pour les parcourir. Limitons nous à quelques secteurs :
- Gestion du financement du football au Cameroun en général
- Gestion du Financement de la participation aux compétitions continentales et internationales
- Répartition et utilisation des retombées financières du football camerounais
- Organisation et préparation des matchs amicaux et internationaux
- Coopération entre la Fecafoot et le ministère des sports
- Organisation des Transports, hôtellerie, restauration des équipes nationales au Cameroun et à l´étranger.
- Promotion nationale et internationale du football camerounais
- Financement, organisation et déroulement du championnat national
- Organisation et supervision de la recherche des talents à travers le territoire national et a l´internationale
- Gérance des anciens lions indomptables
- Formation des entraineurs camerounais de qualité internationale
- Construction d´infrastructure sportive de haute qualité
- Gestion interne des équipes nationales
- Sponsoring et marketing
- Gestions d´hommes et compatibilité au sein des équipes nationales
- Etc ..
Je laisse aux experts le soin d´augmenter la liste.
La réalité sur le terrain pendant cette experdition bresilienne montre les écarts suivants :
- 250 fonctionnaires sont partis au Brésil, faisant du Cameroun la plus forte délégation officielle. Ces fonctionnaires de l´état reçoivent des per diem allant de 4.000.000 à 15.000.000 FCFA. 185 des 250 sont illégalement au Brésil.
- La plus grande figure du football camerounais, Roger Milla, pourtant attendu, n´était pas présent au Brésil parce qu’il fallait que des fonctionnaires du premier ministère soient dans l´avion et gagne leurs frais de mission.
- Le comité d´organisation provisoire de la Fecafoot, qui est formé de juristes et avocats se retrouve avec la responsabilité d´organiser la participation du Cameroun en coupe du monde. Sans expérience aucune dans des secteurs complexes comme le marketing, les transports, la communication, la diplomatie, l´organisation des matchs amicaux, le management des matches amicaux, Etc … Résultat ? Un jour avant le match Allemagne vs Cameroun, plus de 4000 billets étaient apparemment encore dans la valise du comité d´organisation.
- Malgré le cancer des affaires de primes qui fait souffrir l´image de cette équipe à travers le monde depuis des décennies, Ni la Fecafoot, Ni le Ministère des Sports, Ni le Président de la république ne font des efforts pour que les primes de joueurs soient claires trois semaines avant le tournoi.
- Ceci entrainant le retard du départ des lions et le temps restreint dans la récupération des joueurs en lutte contre la fameuse jetlag pendant leur premier match.
- Les luttes infinies entre les deux autorités Adoum Garoua et Joseph Owona pour prendre leurs responsabilité face aux impératifs financiers pendant toute la période de préparation et pendant tout le tournoi.
- Aux dernières, la scission inadmissible de toute la délégation camerounaise au Brésil en deux camps. Le Camp fecafoot et la Camp Minsport avec presqu´une prise aux mains entre les deux chefs de la délégation.
- Prise aux mains, suivie assidument au terrain par les joueurs Assou Ekotto et Moukandjo qui montrent à quel point le principe de la scission a été retransmise aux acteurs principaux sportifs.
- La reaction anti sportive d´Alexandre Song, Professionnel de son état en Europe, contre un attaquant croatien, dans un match et une phase cruciale pour le Cameroun au Brésil.
- Les affaires de Cul et de fesses de Samuel Eto´o qui ont accompagnés les lions pendant tout le tournoi.
- Etc …
Ce qu´il faut faire ?
Au risque de me répéter, L´intelligence d´un homme et d´un peuple se mesure dans sa capacité à apprendre de ses erreurs, de les corriger et de transformer une faiblesse en une force. Celui qui n´est pas capable de faire preuve de cette intelligence ne devrait pas porter les responsabilités d´un groupe ou d´un pays tout entier.
Dans un processus de renaissance après des manquements aussi graves que j´ai cité plus hauts, les sanctions et des premiers actes forts doivent commencer avant même la fin du tournoi. La direction serait claire pour tout le monde si on voyait le président de la république ou un de ses décrets exiger :
- Le retour immédiat de tous les 185 fonctionnaires supplémentaires qui sont partis au Bresil aux frais du contribuable camerounais
- L´annulation de leur frais de mission
- Leur suspension immédiate de toute activité en attendant qu´une commission d´enquêtes dépose ses résultats au Parlement ou au Senat du Cameroun.
- La démission de fonction immédiate du premier ministre camerounais pour avoir permis la mise sur pied de ce fiasco et Mafia.
- La suspension immédiate de l´entraineur des lions indomptables du Cameroun avant la rencontre contre le Brésil.
Après le retour des lions indomptables du Cameroun, le président doit exiger une réunion immédiate avec tout le monde qui a pris l´avion quittant le Cameroun pour le Brésil. L´entraineur limogé y compris tout comme Roger Milla, les anciens lions indomptables, les anciens ministres des sports du Cameroun, Issa Hayatou le président la CAF qui reste un Camerounais comme tous les autres. L´objectif est une première discussion interne et des analyses devant aboutir à des prises de décisions et sanctions pour remettre le football camerounais sur les rails. Par exemple au niveau des joueurs et leur staff eux-mêmes, il faudra des décisions claires concernant :
- La sanction ou l´exclusion d´Alexandre Song de l´équipe nationale du Cameroun
- L´exclusion de Samuel Eto´o Fils de l´équipe nationale du Cameroun
- L´exclusion D´ Assou Ekotto de l´équipe nationale du Cameroun
- L´exclusion de Rigobert Song du Staff technique national
- Le renouvellement du Staff technique national
Il est connu que depuis qu´Eto´o a hérité du brassard des lions qui appartenait à Rigobert Song, actuellement dans le Staff Technique, non seulement les relations entre ces deux ne sont pas toujours les meilleures, mais les relations entre Alexandre Song et Eto´o ne sont plus les meilleures non plus. Tout ce brouhaha, culte de personne et lutte pour le pouvoir est un handicap majeur pour la reconstruction d´une équipe nationale d´avenir et efficace au Cameroun. Tout ce braquage sur la personnalité d´Eto´o n´est plus un atout pour le futur de cette équipe. Après un débâcle comme celle-ci, il faut renaitre de ses cendres. Mais peut-on avoir cendre sans que le feu n´ait détruit tout ? Peut-on reconstruire avec les mêmes éléments déstabilisateurs dans le groupe ? Non. Tous ceux sont en conflits dans l´équipe nationale du Cameroun doivent être écartés immédiatement. Cet échec est une chance pour un nouveau départ.
Le président de la république doit agir
Pendant plus de 20 ans, le président de la république n´a agi que pour éteindre le feu et les crises. Nous constatons amèrement que tout ceci n´a pas résolu les problèmes. Le Président Biya est appelé à être pro actif sur ce dossier car le mal subit par l´image du Cameroun par cette équipe nationale a déjà dépassé de loin le respect que le monde avait envers le Cameroun. Nous sommes dans le gouffre de la honte. Il faut des actes d´hommes. Des actes forts d´un président qui montre la direction. Nous connaissons notre président comme quelqu´un qui ne réagit pas au chaud, mais qui prend son temps avant de frapper. Mais il doit aussi savoir qu´il existe des choses intolérables qui font trop de mal à notre pays et aux Camerounais et que seuls des actes forts montrent au monde entier qu´il y a un homme fort qui gère le Cameroun. On me murmurait hier que si feu Ahidjo était encore là, ça fait depuis longtemps que ce problème des lions serait déjà réglé. J´ai répondu que nous ne pouvons pas vivre dans le passé. Nous avons un président et il doit comprendre qu´il y a de moments comme celui-ci où tous les conseillers ne servent à rien car corrompus et où il faut frapper en suivant ses instincts et sa colère. Il faut que les camerounais sachent qu´il est en colère dans cette affaire de lions et ça passe d´abord par des actes forts avant d´entamer les analyses froides. Cela aussi fait partie de ma définition de l´intelligence. Car l´intelligence n´est pas seulement la raison son enfant, mais parfois le cœur son père. (Copyright : Citation de Biangue Tinda Jean).
Biangue Tinda Jean
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