Les Lions indomptables redescendent dans l’arène demain mercredi 18 juin 2014 dans le cadre de la 2è journée dans le groupe A. Ils vont affronter une robuste équipe croate qui a mis en difficulté le Brésil avant de perdre à l’usure. Les chances du Cameroun
APRÈS LA DÉFAITE 0-1 face à la sélection mexicaine, dans le match d’entrée de compétition, les Lions indomptables ont amenuisé leurs chances de qualification pour le second tour, mais aussi, ont plongé même les plus fanatiques et chauvins supporters dans le doute et le scepticisme. La qualité du jeu produit, le potentiel des joueurs et le choix du onze majeur sont autant de sujet de conversations qui animent les débats et font grincer les dents, surtout que le tout a été sanctionné par une défaite.
Le capitaine Samuel Eto’o Fils avait, apprend-on dans les vestiaires, appelé ses coéquipiers a ne pas se laisser emporter dans le défaitisme et le fatalisme en regonflant le moral de ses camarades sur leurs chances de qualification qui restaient intactes, en leur demandant de se remobiliser pour les deux autres matches et surtout pour le prochain match. Appréciable, mais alors est-ce suffisant ? Un discours pratiquement identique que le Ministre des Sports et de l’Education physique, Adoum Garoua va aussi tenir par la suite dans les vestiaires.
Seulement, dès le lendemain, le climat dans la tanière n’est dégradé. Les critiques fusent au sein de la délégation sur la prestation des Lions indomptables face au Mexique et sur les choix de l’entraineur qui a été contraint de changer l’ossature qu’il avait montée et qui portait progressivement ses fruits pendant la préparation. Qu’est-ce qui peut justifier cette volte-face de dernière minute de Volker Finke ? Le sélectionneur allemand qui est un psychologue rompu ne veut pas encore plonger dans le déballage et préfère encore recevoir tout seul les flèches qui sont lancées en direction de la tanière.
Une manière de protéger le groupe et surtout les joueurs pour que la déstabilisation n’embrase pas ses joueurs avant le match face à la Croatie. Parce qu’il est conscient que si le Cameroun, au pire ne passe pas le cap du premier tour, au moins il faut éviter que les Lions soient ridicules. Surtout que l’adversaire de demain est sur le plan de l’identité du jeu produit, le plus redoutable du groupe A. Même s’il a aussi perdu son premier match et qu’il est à zéro point, voir même relégué à la dernière position du classement à l’issu de la 1ère journée, au regard du goal différence.
Il y a des égards à prendre. Sinon le Cameroun peut devant cette équipe prendre une douche écossaise, comme celle que le Portugal avait infligée au Cameroun au mois de mars, sinon pire, en battant le record de la plus lourde défaite jusqu’ici enregistrée par le Cameroun à une phase finale de Coupe du monde, le 0-6 encaissé à la Coupe du Monde 1994 aux Etats- Unis, c’était alors devant la Russie. Et pour cause, la Croatie a la même identité de jeu que la Russie, un football rapide et empreint d’une pression qu’elle met sur son adversaire pendant 90 minutes sans répit. Un jeu qui a toujours mis les Lions indomptables en difficulté, mieux à la ramasse.
Surtout que le bloc équipe des Lions indomptables et le groupement défensif que met Volker Finke a décidé de mettre en place ne fonctionne toujours pas à merveille. Puisque les adversaires du Cameroun réussissent toujours à se procurer de nombreuses occasions nettes de buts. C’est dire que contrairement au Camerounais, les Croates ont le potentiel pour mettre les bouchées doubles afin de remporter les matches dans la perspective de se relancer dans la compétition pour l’une des deux places qualificatives pour le second tour.
Très attendu l’issu du match
Les Lions devront se mettre dans les dispositions de cravacher dur. Et d’opposer à cette équipe croate la meilleure résistance qu’il faudra, sans toutefois se contenter de défendre, mais aussi en se déportant vers l’attaque avec des offensives placées et rapides. Surtout en évitant de jouer très bas et laisser à découvert. Mais aussi en jouant décomplexés Il faut avant tout aborder le match sans aucune appréhension d’infériorité et ne pas se donner trop de temps d’observation pour entrer dans le match. Mieux que l’équipe mexicaine, si l’équipe croate se mettait en confiance dès l’entame du match, le Cameroun pourrait passer à la Moulinette.
Pour preuve même Volker Finke ne tarit pas d’éloges pour son adversaire. «La Croatie est une équipe qui a de bons joueurs. Il y a des joueurs qui jouent en Espagne, au Bayern de Munich ... C’est clair que c’est une bonne équipe.» Mais s’appuie sur leur situation de perdant du premier match pour dire que ses poulains n’ont pas à se faire des complexes. «Eux aussi ont perdu le premier match, c’est la même situation que nous. Si tu as zéro point après le premier match, il ne faut pas bavarder beaucoup, il faut gagner c’est tout.» Le tout n’est pas de le dire, mais encore comme maître d’ouvrage, il faut solidifier son édifice.
Encore faut-il qu’il ait les mains libres. Parce qu’il se susurre que Finke a modifié son dispositif sous de fortes pressions. Et comme lui-même l’a confié à un de ses proches, «Il y a trop d’ingérence politique dans la gestion des Lions indomptables. » Malheureusement au moment du bilan, il sera seul à assumer. Et ceux qui lui ont mis la pression seront ses premiers bourreaux. Pour l’instant, on attend impatiemment l’issu du match contre la Croatie. Une autre défaite va ouvrir la voie au grand déballage. Très peu de supporters croient encore au miracle. Ce à quoi ils croisent les doigts, c’est que la pilule ne soit pas trop amère.
Car depuis, les trois dernières Coupe du Monde de 1998 ; 2002 ; 2010, le Cameroun n’a pas été battu par un très lourd score. A quelques exceptions près de la défaite enregistrée face à l’Italie 0-3 à la Coupe du monde 1998 en France ; et à l’Allemagne par 0-2 en Coupe du monde 2002 organisé par la Corée et le Japon. Les autres défaites ont été sur une différence d’un but seulement ( 1-0 ou 2-1)
Mathieu Nathanaël Njog
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