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POURQUOI ÊTES VOUS ÉTONNÉS QU’ON NE LISE PAS AU CAMEROUN ? par HECTOR FLANDRIN NOMBO

« Les camerounais ne lisent jamais », « c’est le commun des camerounais d’exécrer la lecture », « les camerounais sont les « livrecides » ». Voilà un « certain nombre » de propos balancés par une catégorie d’ intelect’tueurs  et de dirigeants démagogues lorsqu’ils sont sur les plateaux de télévision ou de radio. Et à la question des journalistes  de savoir quelles sont les mesures qu’ils entreprennent pour résoudre le mal chronique, ils répondent  toujours de façon sentencieuse qu’ils  essayeront de solidifier et de concrétiser des politiques culturelles d’implantation des bibliothèques de part et d’autre du pays, en envisageant des procédures d’acquisition facile du livre par les jeunes et le public Camerounais tout entier. 

Pourtant, même-si le livre est à 75frs Cfa, « on ne va jamais lire » ; Pourtant au fond, (insistons sur le mot « fond »), ce n’est pas seulement l’implantation des bibliothèques ou des libraires nationales avec des livres aux prix subventionnés qui dénoue le problème de la lecture au Cameroun. Quand un chasseur a un piège à rats, il ne chante pas encore la victoire d’avoir des « proies » dans sa gibecière. De même, construire une porcherie pour élever le porc, ne veut pas dire qu’on a le porc, même si c’est plus facile d’avoir le porc quand il y’a déjà la porcherie.
En d’autres termes, lorsque le chasseur a son traquenard, ce qui lui reste à faire c’est de s’approprier par tous les moyens possibles, les meilleurs appâts pour attirer le rat jusqu’au piège. De même, l’éleveur qui a déjà la porcherie doit « acheter » le porc et bien apprêter et aménager les mangeoires et les abreuvoirs  de son animal. Ces insolites, si on veut les prendre ainsi, sont en réalité l’image de ce qui devrait être quant à la problématique de la bibliothèque, des livres et de la lecture dans le pays « béni ».  
L’état, je voulais dire le ministre (suivez mon regard), devrait  comme le chasseur suscité, SEDUIRE la jeunesse, donc SEDUIRE le lectorat camerounais. Il n’est pas question de l’attirer pour lui faire du mal comme le chasseur, mais il est question de l’attirer à découvrir la valeur du produit comme le fait la publicité. La publicité, les grands penseurs le savent, est d’un impact très consistant sur l’inconscient. Dans « la psychologie des foules », Gustave le Bon est assez claire tant il reconnait que « dans tous nos actes la part de l'inconscient est immense et celle de la raison très petite. L'inconscient agit comme une force encore inconnue.) P9. Au jour d’aujourd’hui les pratiques managériales et le commerce Global, recrutent sans cesse des psychologues et des grands acteurs pour les employer dans la publicité. 
Pourquoi ce n’est pas le cas avec le livre au Cameroun ?  On a l’habitude de dire méchamment que les Camerounais boivent « trop ». La question qu’il faudrait bien poser à ceux qui le disent est la suivante : « combien de publicités de Guinness, de Heineken, ou de 33 Export (qui est mon goût) passent à la télévision camerounaise chaque jour ? C’est cette publicité qui les séduit. Et à ceux qui demandent pourquoi  on ne lit pas au Cameroun, il faudrait leur répondre par « parce qu’il n’ya justement pas de publicité des livres sur les chaines de télévision et de radios).ce n’est pas parce que le livre est cher, non ! C’est qu’on ne connait pas le livre, reconnaissons humblement le mal pour avancer.  
Les gens sont attirés au « pari foot » et à plein de petites choses qu’on a l’habitude de réprimander. Et au lieu d’aller au fond des problèmes, on se contemple d’orchestrer des débats dont l’ambivalence est louche et dont les clauses ne font que booster ces pratiques illicites.  On ne néglige  jamais les publicités de « Banko ! Banko ! Banko ! Ce samedi trouvez la bonne combinaison de… et gagnez 1.000.000.000». Et c’est ça en effet qui constitue ce que Gustave le Bon appelle des « excitants »,excitants qui poussent la « collectivité » à changer à un moment donné leur façon de faire, de penser et d’agir : la mentalité P
ourquoi n’est-il pas possible de faire à chaque transition une publicité, ne serait que de la couverture d’un livre comme « le cahier d’un enfant Africain » d’Erick Kueté et« fleur brisée » de Francine Ngo, qui ne sont que quelques uns parmi plusieurs productions littéraires de nos contemporains et de la jeunesse.

S’agissant maintenant de l’exemple  l’éleveur du porc, il n’est pas question pour l’état de construire des bibliothèques et de « payer »   les jeunes pour qu’ils viennent lire, comme on achète le porc pour l’élever dans la porcherie.    Il est question a contrario d’éduquer les enfants (la base)  sur « l’importance qu’il y’a à lire un livre et de le partager » Félix Tatla Mbetbo (fondateur de l’Acdis).     Aujourd’hui au Cameroun, dans la majorité des cas, lorsqu’à son anniversaire vous donnez un livre à un enfant ou à un « jeune », voici sa réaction : « on fait quoi avec ça ? A son anniversaire je lui avais offert des bons vêtements et lui il me donne le livre ?».  C’est tout à fait normal.  C’est normal parce qu’il faut toujours être objectif  et reconnaitre un mal pour le guérir. C’est normal qu’il ne sache pas à quoi sert un livre et plusieurs personnes en lisant cet article se demanderont à quoi ça sert vraiment. Et avec raison.
   
En définitive, la bibliothèque est une solution, mais les vraies solutions sont celles suscitées. Car plusieurs fois, les « essais » de bibliothèques qu’on a crées sont devenus plus tard des discothèques, et surtout des grands restaurants là on achète bien la bière même-si elle coute le prix de cinq.      
Et c’est normal parce que le public est programmé à cela. Et lorsqu’on parle de « programme » on ne peut s’abstenir de citer le psychologue néerlandais dans son ouvrage le plus connu « vivre dans un monde multiculturel », pour qui l’esprit de l’homme est comme le système d’exploitation d’une machine. Et dès lors, il ne fonctionne qu’en fonction des environnements sociaux  de  l’individu. Si donc, nous continuons d’être éduqués par les publicités des alcools, des jeux de loisirs et autres, sans pour autant accorder une place prépondérante au savoir scientifique et culturel camerounais  dont les livres en sont les supports, les enfants auront raison de dire ; «    Le livre c’est combien ici ? 5000, 1000, 75frs, diminuez le prix, « on  ne va jamais lire » ! »
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