D’après le Cameroon People’s Party, des habitants de l’extrême-Nord qui dénoncent les éléments de la secte sont arrêtés.
Les habitants de l’Extrême-Nord du Cameroun vivent avec la peur au ventre. Ils craignent les éléments de la secte Boko Haram qui y sèment la terreur. Malgré la présence des militaires et gendarmes les attaques se multiplient. « Toutes les mesures sécuritaires mises sur pied se font sans la participation de la population qui se sent lésée. C’est ce que nous avons constaté sur le terrain », explique Kah Walla, présidente du Cameroon People’s Party (Cpp). Du 17 au 24 août 2014, les militants du Cpp ont fait une tournée « de solidarité et d’échanges » dans cette région du Cameroun.
Principal constat : la population a peur de dénoncer les éléments de Boko Haram infiltrés au sein de leurs villages. « Certains habitants savent qui a changé d’attitude. Ils nous ont dit que les premières fois où ils ont dénoncé, ils ont été arrêtés. Du coup, ils ont peur d’être pris en représailles », déplore Baba Dodo, coordonateur national du Cpp. « La confiance ne se décrète pas, elle se construit. Il est impossible pour le Cameroun de venir à bout de cette secte sans l’aide de la population », assure Kah Walla.
Qui précise que les autorités camerounaises doivent réétudier certaines mesures, notamment celle concernant la circulation des moto-taxis dans certaines localités où des taxis ne « passent pas pendant trois à quatre jours ». La présidente du Cpp ajoute que cette mesure ne protège pas la population, la plus pauvre du Cameroun, qui n’a pas les moyens de se payer les transports en taxi qui coûtent entre 1 000 et 5 000 F.Cfa.
Conséquence : seuls les membres de la secte Boko Haram, les plus riches, sont en mesure de débourser cette somme d’argent pour leur transport. Edith Kah Walla propose comme solutions, sur le plan économique, la mise en oeuvre à court, moyen et long terme, des mesures pour améliorer les conditions de vie des populations. Elle recommande la mise en place d’un cadre permanent de concertation comprenant les autorités administratives, politiques, traditionnelles, religieuses ainsi que la population.
Bien plus, Kah Walla insiste sur la création d’un numéro vert qui permettra à la population de dénoncer les éléments de la secte Boko Haram. « Nous sommes à quelques jours de la rentrée scolaire. Il faut que nos forces de l’ordre créent un climat de confiance avec les habitants pour qu’ils s’assurent que leurs enfants seront en sécurité dans leurs établissements », dit la présidente du Cpp.
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