La controverse idéologique est une donnée essentielle dans l’amélioration du quotidien des gens. La privatisation, mieux la confiscation des savoirs même l’instant d’un deuil, ne se justifie en rien l’unanimisme imposé officiellement autour des symboles des peuples. Surtout pas par des personnes dont la hauteur en pareilles circonstances est apodictique dans le sens de la critique constructive, au lieu des justifications tout azimut de tout.
De mémoire de citoyen, le chef ne sais jamais autant trompé à l’applaudimètre. Tout ce que Paul Biya fait est bon! s’il avait pris la décision de faire enterrer Dame Mboutchouang à Etoudi il y aurait des gens pour la magnifier et surtout expliquer qu’il rend hommage à sa mère, à qui il aurait fait la promesse d’y ramener sa belle mère, si elle venait à mourir. Si par contre il choisissait Dimako, les Elites du coin y verraient sans l’hombre d’aucun doute, une reconnaissance et la réparation d’une éventuelle frustration.
Le choix de mon Obala natal m’aurait personnellement enchanté moi-aussi ! Dans l’anthropologie africaine, la belle mère du mari à un statut de choix. La reconnaissance vis-à-vis d’elle est éternelle, elle qui a mis au monde la « mariole ». La belle mère du Roi n’est pas n’importe qui dans tous les régimes africains. Elle bénéficie à travers sa fille d’un statut de fait et surtout de l’article 2. Obala aurait donc été l’instant du deuil, le centre de toutes les attentions nationales où s’entremêlent youyou, pleurs et que sais-je encore… Là où Paul Biya passe la chaux et les poteaux électriques s’amoncellent.
Paul Biya a toujours raison ! il a d’autant plus raison que les protagonistes (Bangou-Badenkop et Nanga-Eboko) ont déjà apprêté leur motion de déférence et de soutien au « souverain pontife », pour dire tout leur désarroi, pour avoir manqué d’intelligence intuitive. Ils ont naïvement cru que la balance pencherait de leurs côtés. Quel crime de lèse majesté ! Pour réparer « leur tort », ils ont constitué les délégations les plus importantes pour laver l’affront. Quoi de plus normal ! c’est aussi « leur deuil » même à Mvomeka bien loin de ce qu’ils auraient imaginé.
Paul Biya a toujours raison ! il a d’autant plus raison que les protagonistes (Bangou-Badenkop et Nanga-Eboko) ont déjà apprêté leur motion de déférence et de soutien au « souverain pontife », pour dire tout leur désarroi, pour avoir manqué d’intelligence intuitive. Ils ont naïvement cru que la balance pencherait de leurs côtés. Quel crime de lèse majesté ! Pour réparer « leur tort », ils ont constitué les délégations les plus importantes pour laver l’affront. Quoi de plus normal ! c’est aussi « leur deuil » même à Mvomeka bien loin de ce qu’ils auraient imaginé.
En Afrique quand la belle-mère git au Caveau familiale de son beau fils ou gira son épouse ? M. Mboutchouang de sa jeunesse et de son éducation n’aurait jamais imaginé enterrer sa femme ailleurs même pas à Batié plus proche de Badenkop sur le plan culturel. Avait-il seulement un jour rêvé devenir le beau fils du président de la République ? La République va à l’eau lorsque les élites ayant tout confisqué viennent à prendre en otage les symboles anthropologiques des peuples.
Toute culture est dynamique Au contact des autres, soit pour les défier en les vivants tout en conservant intact l’ensemble de ses déterminants, soit pour les concurrencer. La culture est une ressource rare, un pétrole social dont les ainés en sont les dépositaires et peuvent s’investir le droit de disposer de nos dernières volontés suivant un idéal normatif encodé de façon endogène.
Quel sens donner à la phrase « si je meurs enterrez-moi à Obala » dans un environnement culturel où le poids de nos coutumes dépassent de simples d’éclations d’intension ? c’est ici justement que le rôle de l’élite familiale est questionnable, lui qui se joue de la précarité des frères, des sœurs et des parents. Quand le besoin perdure l’élite famille cesse d’être l’aîné, encore moins le représentant d’un parent décédé, mais celui qui a pu par le temps et les circonstances s’imposer et surtout susciter l’espoir dans la famille, à travers des perfusions financières.
Quand cet élite est un homme ou une femme politique, il (elle) peut se croire investi un droit divin. Celui de décider du sort de chaque membre de la famille parfois à la grande stupéfaction de tous. Il arrive même que les aînés traditionnels l’appelle « papa » ! d’une tonalité soumise et prosternée. Voila comment l’élite familiale contribue à la déconstruction-reconstruction des valeurs endogènes pour instaurer le pouvoir que l’aisance matériel confère. « Enterrez-moi à Obala si je meurs » prend donc tout son sens parce que j’aurais sur le plan socio-économique changé les habitudes, préparant de se fait les gens à des lendemains difficiles si ma volonté ne venait pas à être exhaussé. Pourtant la philosophie d’une telle déclaration peut être pleine d’enseignement pour peu qu’on l’envisage sous un angle politique comme symbolique de l’intégration. Le lieu d’enterrement devient facteur de brassage des peuples qui sacralisent l’espace-Caveau.
Le lieu d’enterrement au delà de l’imposture identitaire
Le peuple Binam est reconnu sectaire et hermétique sur ses bords. Il s’est donné le droit à la mobilité non réciproque pour des raisons spatio-politiques que seul l’Etat-wébérien qui a le monopole et devoir de restaurer les équilibres à travers ses structures politiques dominantes peut résoudre. Au delà de la recherche d’un statut officiel, la présence de Dame Mboutchouang à la mairie de Bangou sonnait le glas des logiques conservatistes en même temps vindicatives qui caractérisent très souvent le peuple de l’Ouest. C’est la preuve par 09 que la plus belle femme du monde quand elle le désire peut donner ce qu’elle n’a pas, pourvu que ce ne soit pas pour des fins égoïstes.
Il est très difficile avec la politique de sous-traitance actuelle au Cameroun, de constituer des listes sociologues pendant des scrutins dans la région de l’ouest en Particulier. La mairie de Bangou constituait en cela, un symbole dans la mise en place des « investitures hors sol », qui peuvent permettre de résoudre des questions politiciennes et quelques conflits ethnico-régionaux au sein du parti dominant, comme c’est le cas dans le Nkam. A titre d’exemple, investir Messanga Nyamding comme candidat du RDPC à Bafoussam et vice-versa, aurait participé à apaiser les cœurs dans le Nkam et surtout de renforcer l’intégration nationale.
Il nous arrive de le dire sans en mesurer la portée. « Le maire c’est le premier magistrat d’une ville », c’est-à-dire, un citoyen élu qui a le pouvoir et l’autorité nécessaire pour transformer la cité. Dans la Grèce antique il avait le droit de vie ou de mort sur ses administrés. Dame Mboutchouang l’a été pendant ses mandatures et avoir choisit de l’inhumer ailleurs pour quelque raison que ce soit est une faute politique et stratégique qui remet sur la sellette le désolant débat de l’imposture identito-électoral que les cas Foning et autres ont posée à une certaine époque. Le cas Fampou David Dagobaire devrait nous faire réfléchir, lui dont les restes gisent à Douala malgré les protestations de l’élite Bazou de l’époque.
« Enterrez-moi à Obala si je meurs » contribue à garantir l’acceptation anthropologique du sol par la rupture avec l’imposture identitaire, mais surtout renforce l’idée de l’intégration nationale par le rapprochement des sépultures très chère « aux nationalités » africaines. « Enterrez-moi à Obala si je meurs » devient un gage de stabilité des institutions et des peuples par la reconnaissance des valeurs locales qui passent indubitablement par la dernière demeure. Dame Mboutchouang était épouse et non moins belle-mère du président. Cependant, à-t-elle jamais été maire de Bangou? en tout cas, Paul Biya vient de créer une jurisprudence qui va faire tâche d’huile dans l’avenir. Quitte donc à qui de droit, de réchauffer le code de la famille en souffrance depuis 2000, afin d’y accorder officiellement, plus de droit aux femmes avant pendant et après le mariage.
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