Plus que jamais, et inexorablement, Paul Biya prend le chemin du Tribunal de la honte. N'en déplaise à ses mentors, à son personnel et à tous ceux qui, comme lui, lorsqu'on évoque le sujet de son départ à la tête du pays, piquent une colère noire au point de s'oublier dans des propos et des attitudes d'une légèreté affligeante.
Le problème n'est pas d'aimer ou de ne pas aimer l'individu, encore moins de faire ou de ne pas faire des affaires avec lui, mais c'est que l'homme est tant convaincu qu'il est un «animal» politique qu’il en fait un peu trop, au point de jongler avec les principes et les mots comme si tout était jouable et dépendait juste de sa capacité à "rouler" les autres dans la farine comme le "bunkériste" d'Abidjan.
En février 2008 au Cameroun, le régime de Biya a offert un cocktail explosif de sentiments qui nous a fait "valser" de l'extase au désappointement total au point que nombreux sont ceux qui se sont mis à se demander à haute voix s'il y a encore un Etat au Cameroun et si la sous-région ne courrait pas tout droit vers une implosion dont les conséquences ne pourraient être qu’effroyablement catastrophiques.
En effet, après nous avoir fait rêver dès son accession au pouvoir en 1982, ses propos rassurants et ses engagements à travailler pour le développement intégral du Cameroun, il n'a pas trouvé mieux que de faire prospérer la descente du Cameroun en enfer, pendant que ses sbires et lui passent le temps à piller l'économie de l'Etat
C'est nous prendre pour des canards sauvages que de penser que nous pouvons raisonnablement gober qu'il continuera à nous endormir à la tâte de l'Etat du Cameroun
C’est injurier notre intelligence que de vouloir nous faire croire qu'il demeure le meilleur risque comme le claironnent les mendiants qui l'entoure. On a déjà plus d’une fois entendu cette musique. Si en 32 ans, il n'a rien fait pour le Cameroun, ce n'est pas en s'éternisant au pouvoir qu'il fera le miracle.
Pour s’en convaincre, il suffit d’ouvrir les yeux et de voir entre quelles mains se trouvent les secteurs essentiels de l’économie, du commerce, des plus importants projets, des sociétés d’Etat, et à qui reviennent les marchés publics les plus juteux, etc.
A ce très inquiétant et sombre tableau, il faut ajouter la répartition ségrégationniste des actions de développement, selon les régions du pays. La fourberie et le mépris du régime pour les autres régions est constante.
Les hommes politiques et les intellectuels proches du parti au pouvoir, que nous interpellons aujourd’hui pour leur comportement, le savent et sont mal dans leur peau.
Ils avouent en aparté que la situation est mauvaise et que les déséquilibres vont croissants. Certains sont bien conscients, mais d’autres ne prennent conscience des disparités et du mauvais traitement réservés à eux et à leur région que quand ils tombent en disgrâce et sont écartés des affaires. C’est alors qu’ils découvrent de leur société de base ainsi que l’humiliation et le mépris dont ils sont quotidiennement l’objet de la part de leurs anciens maîtres...
Malgré tout, très peu d’entre eux ont le courage de prendre leurs responsabilités, de réveiller les consciences et mener les actions utiles pour mettre fin aux inégalités.
Ils s’en trouvent qui se morfondent, s’avilissent davantage, multiplient les courbettes et le servilisme, vivant dans le sombre espoir de pouvoir rebondir politiquement un jour ou l’autre. Quelle déchéance et quelle honte ! D’autres encore sont désabusés, désemparés et sombrent dans le fatalisme quand ils sont confrontés à la vraie nature de ce régime qui est le plus cynique de toute l’histoire politique de notre pays.
Sous Paul Biya, les rapports politiques sont très pervertis. L’un des principes en vigueur est : « dis-moi d’où tu viens et je te dirai quelle est ta place ». Un simple tour dans les ambassades du Cameroun à l’étranger en dit long car, la majorité des membres du personnel sont issus d’une même ethnie… souvent d'une même famille
Il n’est que de voir combien il bataille pour se faire prendre en photo auprès des dirigeants des pays occidentaux, et combien il snobe ses pairs africains. Le moindre Blanc de passage à Yaoundé est reçu, en grande pompe, par lui, sourire radieux aux lèvres, ses 32 dents à découvert. Tandis que lorsqu’il s’agit d’un émissaire de pays arabes et africains, zéro audience. Il charge le Premier ministre de recevoir le personnage
Chaque citoyen et chaque homme politique en particulier doit s’interroger sur son engagement politique et décider si oui ou non il faut encore apporter son soutien à Paul Biya et à son système pour quelques miettes ou encore parce que le régime ferme les yeux sur les larcins qu’ils commettent ici et là.
Que l’on se comprenne bien ! Nous devons vivre ensemble et nous sommes tenus de vivre ensemble.
C’est pourquoi nous osons dire toutes les vérités, y compris celles qui dérangent. Notre objectif est de sauver ce qui peut l’être encore, c’est-à-dire, la paix et la cohésion nationale.
Il faut que tous les citoyens de ce pays se sentent Camerounais à part entière et qu’il n’y ait pas certains qui se sentent exclus ou traités comme des citoyens de seconde zone. C’est bien pourquoi nous mettons le doigt sur toutes ces questions sans aucun faux-fuyant.
Paul Biya joue avec l'avenir du Cameroun. En s'accrochant au pouvoir, il prend tellement de risques qu’infailliblement cela finira par cramer un jour et pour de vrai. Les conséquences du drame seraient alors si catastrophiques que le Cameroun «n’enviera» rien au Libéria ou à la Sierra Léone.
C’est tout naturellement alors que le sort de Biya calquera celui d’un Hissène Habré obligé de vivre en exil et ne dormir que d’un œil.
N’en déplaise aux propagandistes de Paul Biya, les grands dirigeants du monde ont tous, actuellement, la cinquantaine: Barack Obama, , président de la première puissance mondiale; François Hollande, dirigeant de la cinquième puissance mondiale ; Tony Blair...Paul Biya, lui-même, en accédant au pouvoir, n’avait que 49 ans. Actuellement, il en a … 81 ! C’est beaucoup trop.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Laissez nous un commentaire sur cet opinion.