De nombreux
internautes ont certainement ri jusqu’à s’enrouler par terre, en voyant Meva’a
se rouler au sol. Certains se sont pliés en deux, comme notre septuagénaire
juché sur ses quatre membres comme un singe. D’autres se sont cassées les côtes
à force de rire. En attendant qu’un diagnostic nous dise si l’illustre membre
du sénat n’a pas fracturé les siennes, ce qu’on ne saura peut-être jamais, il
ne faut pas détourner le regard comme le président après le chute spectaculaire
et mémorable de l’un de ses affidés.
Il faut rester
l’oeil vautré sur l’objectif afin de mieux voir l’abject. Le temps est bel et
bien l’ennemi de l’homme. Sauf qu’au Cameroun on pense, on croit, on dit, que
le temps nous appartient, qu’on est maître du temps, tant la gourmandise du
pouvoir nous voile notre être de chair, notre être mortel parce que fragile. On
pense qu’au seuil de la mort, le pouvoir restera toujours un allié. Par le même
coup, on s’aliène en croyant aliéner les autres en s’éternisant à un poste. On
refuse d’écouter ces petits signes, ces marques que le temps fait sur notre
corps. La teinture change certainement le gris des cheveux en noir, mais elle
ne peut effacer les années qui se sont écoulées. ‘‘ Kumba ‘‘ est peut-être
votre propriété, mais le temps est celui de Dieu. Rendez-vous dans 20 ans, et
certains lors de ces voeux ont repoussé l’échéance. Le souhait c’est que vous
restiez éternel, ainsi ils seront toujours en train de partager avec vous les
orgies.
Derrière, sans
voix, on a les yeux pour voir. Quand un à un comme des enfants qui apprennent à
marcher, vous allez commencer à ramper comme Meva’a à donner la cadence. Si au
Cameroun la ‘‘ jeunesse est en péril ‘‘, la vieillesse quant à elle devient puérile.
Normal. C’est une loi génétiquement programmée, n’en déplaise à ceux qui
veulent faire croire le contraire. Que l’on ait été bon comme Mandela, à un
certain âge on commence à se faire nourrir, à se faire soutenir comme un enfant
qui apprend à faire ces premiers pas.
Le régime n’est
pas vieux. Mais que faisait donc Meva’a au sol ? Peut-être cherchait-il l’homme
qu’il venait de saluer comme le philosophe ? Ou alors, comme l’élève il exécutait
sa punition infligée par le maître ? ‘‘ Le mensonge n’a pas de longues jambes ‘‘,
dit le dicton. Celles de Meva’a on les a vu au sol. Et c’est un signe du temps,
que tous les vernis de mensonges, les maquillages des discours sur la jeunesse
du gouvernement, malheureusement ne peuvent plus cacher.
Dans le visage de cet homme malgré les rires à
peine voilés de ses congénères présents à la cérémonie de présentation de voeux,
à leur aîné, c’est un régime entier qui y est présent. La relative jeunesse de
ce régime ne peut pardonner la vieillesse de son système qui n’est plus, de même
qu’il ne l’a pas été 30 ans durant, en phase avec les attentes de ce peuple. Et
lorsqu’un régime ne peut plus il tombe. C’est une loi naturelle de l’existence
qu’aucune autre loi, même pas celle de la chirurgie esthétique ou juridique ne
peut briser.
Il est donc
temps, que les uns et les autres prennent leurs responsabilités, et se déclarent
forfaits, plutôt qu’à vouloir jouer les héros qu’ils ne sont pas. Mieux vaut un
lâche vivant qu’un héros mort. Candhi l’un des grands hommes que l’humanité a
produit sait quelque chose à propos de cette pensée. La lâcheté n’est pas une
faiblesse, elle est l’instinct naturel de préservation de soi. Reconnaître que
l’on n’est pas à la hauteur est un art que seul maîtrise les grands hommes.
Arnaud DJEMO
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