Je suis parmi le milliards d'Africains à travers le monde qui sont accro aux media panafricains et qui passent des heures d'oisiveté scotché à la télévision, à Internet ou aux journaux locaux pour nous nourrir de cette information/éducation profonde dont nous avons besoin pour reconquérir ne serait-ce que notre dignité. Mais lorsque j'ai appris que Afrique Media nous sollicitait pour nommer les top 3 des premières dames d'Afrique, pour faire suite au grand succès, auprès des Africains, de la nomination des chefs d'état les plus panafricains, alors j'ai carrément bondit de mon siège, avec une telle spontanéité que je me suis heurté le crane sur le plafond bas de mon petit bureau.
Et si je me permet de me pencher sur ce clavier pour m'adresser à Afrique Media que je respecte beaucoup, c'est pour essayer de comprendre ce qui peut bien motiver Afrique Media car ce dernier, avec tous les autres media panafricains, nous montre une direction clair et qui doit demeurer clair. Tout malentendu pourra nous noyer très rapidement. Avant de lancer mon cri de cœur, je voudrais signaler que je suis conscient des difficultés et de l'ingéniosité que doivent déployer les medias panafricains pour informer les citoyens africains et le monde sur la situation en Afrique. J'avoue que les séquences de cette épreuve permanente de gymnastique ne sont pas évidentes tout en reconnaissant que face à ce défi, les prédateurs de l'Afrique sont moins à craindre que les dirigeants Africains eux-mêmes. Mais cela ne suffit pas pour transformer cette plateforme, plébiscitée par les Africains, en paillasson où toutes les incongruités peuvent trouver une forme de polissage.
Ce que je conteste c'est la base meme de l'appel à ce genre de contribution : « Derrière chaque grand homme se cache une dame ». Si nous l'appliquons à nos chefs d'etats alors avouons que cela galvaude dramatiquement le terme grand homme. En effet les chefs d'etats Africains ont trahi leur peuple, vendu toutes leurs ressources et hypothequé l'avenir du continent. La misère est l´oxigene quotidien de nombreux jeunes Africains.
Soit, supposons un tant soit peu que cet adage « derrière chaque grand homme se cache une grande dame », s'applique aux présidents africains et à leurs dames. Eh bien ! même dans ce cas de figure, l'opération de vote pour la « best » première dame n'est pas nécessaire car les téléspectateurs (panafricains avertis) ont voté pour Obiang Mguema Mbazogo comme meilleur président panafricain, reconnaissant de facto que, parmi toutes ces femmes, Mme Obiang est belle et bien la première dame qui chuchotent le mieux aux oreilles de son illustre mari-président les douleurs, les souffrances et les aspirations des Africains.
Cela voudrait-il dire qu'il n'y a pas d'autre moyens de glorifier ces femmes de président qui sont nos filles, nos mères et nos sœurs ? Je ne le pense pas. Je crois qu'il faut le faire de manière à exacerber la sauvegarde de la dignité de la femme africaine. Je vais illustrer mes propos par un cas très précis et très révélateur en vous proposant un angle concret pour ce genre de contribution: Quelle première dame exige la libération de Simone Gbagbo?
Simone Gbagbo Une Grande Dame
Une plaidoirie pour la libération de La grande Dame qu'est Simone Gbagbo sera un véritable indicateur de la valeur de ces premières dames d'Afrique. Car si celles-ci valident la mise en prison d´une femme en Afrique, avec le traitement que lui a affligé Ouattara et ses bandits, alors elles se disqualifient elles mêmes. Car cela voudrait dire que la lauréate 'femme de président en exercice' pourra se retrouver du jour au lendemain en prison à la suite d´un coup d´état, ou d´un changement de constitution mal négocié ou encore d´un coup de colère de Paris ou de Washington. Nous ne pouvons plus accepter ce genre de spectacle.
Alors, pourquoi une plaidoirie pour la libération de Simone Gbagbo peut permettre à ces premières dame de rayonner? En trois points:
1- La Femme en Afrique c´est sacré. Malgré les moments de folie qui poussent certains Africains à maltraiter nos filles, nos sœurs et nos mamans, la femme en Afrique reste sacrée. Simon Gbagbo est d´ailleurs la première femme d´un ex président à être mise en prison. Ceci n´est pas seulement l'œuvre de Ouattara, il y a l´accord de ces premières dames et de leur présidents de maris. Ce n´est pas acceptable.
2- Simone Gbagbo est une Grande Dame. Cette dame n´est pas simplement l´épouse du Président Laurent Gbagbo. Sans entrer dans les détails et sans citer toutes les autres combattantes Africaines, je dirai qu´elle est de la même trempe que Mme Henriette Noëlle Ekwe, cette journaliste Camerounaise qui nous éclaire et nous inculquent les fondamentaux de la liberté et de la résistance sur Afrique Media. C´est à dire une femme qui a consacré et sacrifie toute jeunesse, sa famille, sa vie pour la liberté de son peuple. La savoir en prison n´est pas acceptable.
3- Cette femme humble, qui a en son temps fait libérer tous les prisonniers politiques, ramener au bercail tous les réfugiés, y compris ses actuels bourreaux qui l´avaient d´ailleurs à maintes reprises mise en prison, nous a montré à travers ses actes, ses écrits et sa vision qu´elle était soucieuse du bien être des Ivoiriens en particulier et des Africains en général. Mme Bédié et Mme Ouattara peuvent se souvenir de beaux moments qu´elles ont passé en Côte d´Ivoire sous la présidence de Laurent Gbagbo.
Je vais chuter en disant qu´à travers ces trois points brefs, il est donc facile de comprendre que, même si nous admettons le principe d´un tel concours de beauté, en moins de limiter les nominées aux femmes des présidents en exercices (sachant que la plupart des Ivoiriens considèrent, avec raison, Laurent Gbagbo comme leur président), la véritable lauréate d´un tel concours ne peut être que LA GRANDE DAME Simone Gbagbo.
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