J'aime toujours raconter cette anecdote symbolique. Dans la forêt, un arbre qui est abattu ne tombe jamais à terre, à moins qu'il soit seul dans son milieu de vie. Or et vous êtes invités tous à me corriger, dans la forêt équatoriale, il est rare de trouver un arbre seul; il est toujours entouré d'autres arbres chez qui il puise le sentiment de solidarité et d'appartenance. Une fois abattu, il s'accroche d'abord à un autre et pour être complètement par terre, il faut alors éliminer tous les autres qui sont à côté.
Dans le combat que nous avons mené avec bravoure à l'iric, (même si nous protégeons l’environnement) nous avons abattu un arbre, il n'est pas tombé par terre, il s'est accroché à d'autres arbres. Il nous revient donc de travailler encore plus et avec détermination. Vous êtes nombreux, plumes à la main, idées dans la tête à avoir contribué à abattre cet arbre mais souvenez-vous que parce qu'ils sont sur la même terre ils se soutiennent. La réforme des grandes écoles aura lieu dans notre pays pas seulement dans leurs différents modes de recrutement mais aussi dans la formation même qui y est dispensée.
En nous présentant à la présidentielle de 2011, nous avons proposé dans le cadre de la réforme de l’enseignement dans notre pays, l’éclatement de l’ENAM en 5 écoles autonomes et délocalisées dans l’ensemble du pays – Nous avons aussi demandé que l’IRIC soit associée à l’ENAM. Ainsi nous aurons :
L’Ecole Nationale de Magistrature
L’Ecole Nationale des Douanes
L’Ecole Nationale des Impôts
L’Ecole Nationale des Cadres de la Santé et des Services Sociaux
L’Ecole Nationale du Trésor
Chers compatriotes, internautes, membres des réseaux sociaux, je m’adresse à vous tout particulièrement – le gouvernement camerounais a mobilisé environ 300 fonctionnaires de polices et autres durant ces deux dernières semaines uniquement sur le Net. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre le combat des idées. Il est important de mieux nous structurer. C’est l’occasion pour moi de dire un grand merci aux 250 000 personnes qui nous ont suivies sur trois sites d’informations en ligne – camer.be, nkul-beti-camer.com et icicemac.com – ces trois sites hébergés en Belgique, au Cameroun et au Canada ont été notre unique relai pendant cette crise. Facebook, Twitter nous ont permis d’échanger. Oui, aussi vrai que nos soldats se battent dans l’Extrême Nord contre la secte Boko Al Haram, pour sauvegarder l’intégrité de notre pays, autant nous devons nous battre à l’intérieur du pays pour sauvegarder les valeurs de la République. Nous avons un rôle déterminant à jouer.
Dans mon village, on dit que l’oiseau ne se brouille jamais avec l’arbre, le Cameroun est l’arbre et nous nous sommes des oiseaux. C’est à nous de dire que nous ne voulons pas de la République des babydock, ce n’est pas ce que nous voulons pour nous et pour nos enfants. La crise de l’IRIC a mis au grand jour ce que beaucoup soupçonne depuis des décennies, notre pays est au bord de la rupture, de l’implosion. Nous ne devons pas, nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Prenons conscience qu’il nous faut tous user de notre esprit critique non seulement à l’égard de ceux qui nous gouvernent, mais à l’encontre des émotions qui nous animent et des motivations qui guident nos comportements. C’est ainsi que nous construirons notre pays – si nous nous rassemblons, si nous refusons de subir mais d’agir, oui alors cet arbre qu’est le Cameroun portera du bon fruit pour tous.
Vincent-Sosthène FOUDA
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