Nous avons reçu cette lettre d’un jeune gabonais et nous la publions dans son intégralité sans y enlever ni virgule, ni point. Nous tenons aussi à dire que nous ne publierons jamais nos sources et protégerons toujours ceux qui font confiance à notre site internet.
Grand frère, je ne sais pas ce que tu fais en ce moment, mais je te conseille de libérer un peu d’argent à tes gars du PDG et autres alliés. Je comprends ce que tu as voulu faire, tu voulais procéder à une redistribution à travers les institutions pour que le gabonais du quartier puisse en bénéficier. Ce n’est pas notre culture. Nous on veut recevoir des mallettes et on va voir les populations pour leur distribuer cet argent et il nous restera toujours un peu pour notre poche.
Grand frère, je ne sais pas ce que tu fais en ce moment, mais je te conseille de libérer un peu d’argent à tes gars du PDG et autres alliés. Je comprends ce que tu as voulu faire, tu voulais procéder à une redistribution à travers les institutions pour que le gabonais du quartier puisse en bénéficier. Ce n’est pas notre culture. Nous on veut recevoir des mallettes et on va voir les populations pour leur distribuer cet argent et il nous restera toujours un peu pour notre poche.
Les gens ne te le disent pas clairement parce qu’ils ont peur mais j’insiste grand, distribue l’argent aux gens autour de toi tu verras qu’il n’y aura plus de démissions dans ton parti politique. Ils se plaignent vraiment. Tu ne peux pas enlever le sein de la bouche d’un enfant et espérer qu’il supporte. L’enfant va toujours pleurer et comment tu fais pour le calmer ? C’est très simple tu lui donnes à nouveau le sein et il se calme.
Tu sais très bien que Boukoubi ne viendra pas te voir pour te dire que monsieur le Président il faut commencer à donner de l’argent à tes soldats du PDG parce que c’est cela le vrai problème. Il ne te le dira jamais aussi clairement mais sois sage et lis entre les lignes. Pour être claire, c’est grâce à eux que tu es là, c’est eux qui t’ont investi et ils réclament ce retour d’ascenseur. Et c’est un peu normal.
C’est en cette année 2015 qu’il faut gâter tes pédégistes, les députés, les sénateurs, les hiérarques et les notables. Ça marche comme ça partout en Afrique. Ton ambition est noble mais le timing n’est pas bon. Là, nous sommes en route pour la bataille finale de 2016, tu ne peux pas envoyer tes soldats sans munition et espérer qu’ils vont ramener des résultats. Donc grand comme les petits gabonais aiment à le dire s’il te plaît libère le gain aux autres. Parce que chacun à ses problèmes à la maison, et même les maitresses ont fui. On fait comment alors ? Il ne faut pas trop réfléchir grand, tu veux prendre l’exemple des grands réformateurs du monde moderne, laisse ça grand, je te dis de laisser ça et donne l’argent à tes premiers soutiens.
Toi aussi, tu as milité depuis plus de 30 ans, tu as fait des magouilles, tu t’es battu et tu y as laissé même ton honneur. Il te reste quoi ? À ton avis ? Mais l’argent. Bon imagine toi qu’on te coupe encore l’argent parce qu’il y a un gars que vous avez élu qui vient de lire les livres sur l’émergence et qui veut à tout prix appliquer son plan stratégique Gabon émergent, tu vas l’écouter ? Jamais. Comment tu peux calmer ce gars là : l’argent c’est tout. Le pédégiste qui a faim est plus dangereux qu’un opposant affamé. Il connait la doc du parti.
Fais tes routes de médoumane, c’est bien. Construis tes logements sociaux c’est bien. Construis tes barrages d’électrité c’est bien. Construis les hôpitaux tout ça c’est bien. Mais grand faut pas suivre, donne aussi l’argent en cash aux gens. Je te dis un secret, ils pensent tous que tu serres chez eux et toi tu t’amuses avec l’argent. Fais une grande réunion au PDG avec les grands du parti et les élus, ne leur parle pas du PSGE ni même du pacte sociale. Parle leur d’argent que tu vas commencer à injecter pour qu’ils se déploient sur le terrain tu verras si on ne t’applaudit pas comme quand Koba avait chanté « qui veut qui veut ». Laisse tes intellectuels là, je te parle de la vraie politique, pas celle des réseaux sociaux et des conférences. Je te parle de la politique qui pourrait te faire gagner en 2016. Il ne faut pas que tes équipes commencent à douter, non, il ne le faut pas.
Le Gabon là va changer mais de toi à moi là grand, donne le pognon pour qu’on travaille bien. Tu sais très bien que le camp d’en face ne te fais pas peur, parce que les gabonais disent qu’ils se regroupent pour les règlements de compte. Mais grand, le camp qui doit te faire peur c’est ton propre camp, les pédégistes, les alliés et ceux qui sont avec toi. Omar Bongo tout le monde dit qu’il était sage non ? À ton avis quand tu regardes ça d’ici tu penses qu’il se trompait quand il mouillait les gars autour de lui avec de l’argent ?
Grand je te parle parce que je t’aime bien et je ne veux pas qu’un de tes conseillers vienne analyser ma lettre avec son gros français. Je veux que tu lises cette lettre ensuite tu regardes ton cœur et que tu m’envoies une réponse en me disant que je me trompe. Si jamais tu penses que j’ai peut être raison alors s’il te plaît applique ce que je te dis. Grand je vais te laisser gérer le pays, mais au moins je t’ai dit ce que je pense avec mon œil de petit politicien et petit gabonais et militant de base. Si tu écoutes c’est bien, si tu n’écoutes pas c’est toi même là bas. L’argent grand.
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