Tous les jours, plusieurs personnes sont arrachées à l'affection de leurs parents, proches et amis sur les routes du Cameroun sans que cela n'émeuve grand monde. Des images insoutenables, celles des voyageurs décédés dans la nuit de jeudi à vendredi dernier au Cameroun...
Nous avons souhaité ne pas les publier, vu les réactions qu'elles suscitent sur la toile et plus précisément sur les réseaux sociaux. Nous avons pensé que cela ne valait la peine. Aussi choquante soient-elles, ces images traduisent l'horreur de la crise d'infrastructure routière au Cameroun et interpellent.
Dans la nuit du 7 au 8 janvier dernier, un bus partant de Yaoundé pour Bafoussam avec à bord une trentaine de passagers, a quitté la route pour finir sa trajectoire dans un camion garé au bord de la route. L'état de la carcasse de ce bus, débarrassé de son toit et totalement embouti côté droit, témoigne de la violence du choc.
20 personnes, dont trois enfants, ont perdu la vie. Les routes du Cameroun tuent, à longueur des journées. Des accidents de circulation routière, on en rencontre pratiquement tous les jours et partout.
Et pour cause....Des voitures poubelles, des contrôles techniques fictifs, des conducteurs indisciplinés qui prennent parfois des risques ahurissants, des inconscients qui croient qu'ils sont seuls sur la route, une police plus préoccupée de racket et de violence aveugle envers le peuple que de contrôles sécuritaires, un permis de conduire symbolique le plus souvent acheté, certaines routes qui n'ont plus que de nom... Dans plusieurs villes camerounaises où la densité est élevée, le trafic routier se complique, quelles que soient les mesures prises.
Ces villes représentent un concentré d'imprudents en matière de circulation d'où de graves accidents. Savez vous qu'à Douala par exemple, les passages pour piétons quand ils existent ne sont pas respectés par les usagers de la route ? Le piéton est même quelque fois obligé de supplier les véhicules de passage pour traverser la route à ces emplacements pourtant réservés aux piétons.
Tenez, pendant que vous êtes à l'arrêt à un stop ou aux feux tricolore, il y a toujours des usagers qui se croient plus malins ou qui se disent plus pressés et cherchent à se faufiler entre les files de véhicules, qu'importe le désordre qu'ils créent. Lorsqu'ils occasionnent un accident, ils sont les premiers à se plaindre et même à vous insulter.
Que voulez-vous ! Toujours à Douala, pour peu qu'on ait appris à rouler en voiture ou à moto dans un quartier plus ou moins calme et sans trafic intense, on se dit As du volant ou du guidon et très rapidement on se croit capable de circuler au centre ville et bonjour les dégâts. Il ne suffit pas de s'acheter un véhicule pour se lancer avec, mais aussi et surtout il faut veiller à son entretien courant.
Des pneus usés au point de se confondre aux chambres à air, on en rencontre sur des véhicules qui roulent à tombeau ouvert. Des véhicules âgés, transportant à toute allure des passagers et des marchandises, on en croise. De grâce, un peu de respect pour la vie de ceux qui ont le souci de la sauvegarder.
L'anarchie et l'indiscipline dont font preuve les automobilistes sur nos axes routiers ont toujours été pointées du doigt lors des évènements tragiques sur nos routes. Les automobilistes, eux, préfèrent parler de mauvaises conditions des routes. Il est vrai que l'état de nos routes est à déplorer, mais cela n'explique pas tous ces accidents.
Si la route est mauvaise et qu'on y roule correctement, on devrait pouvoir éviter certains accidents. Les chauffeurs doivent être plus conscients et faire preuve de responsabilité sur les routes Un petit conseil aux marchands ambulants : se débrouiller, c'est bien mais le faire au prix de sa vie, nous pensons que cela ne vaut pas la peine.
L'insécurité routière au Cameroun est imputable à tous les usagers. A côté de cette escalade des accidents sur nos routes, il y a l'insécurité due aux grands transporteurs qui, parfois par manque de vigilance ou de non maîtrise du volant conduit leurs passagers à faire un séjour dans un hôpital ou pire à se retrouver à deux mètres sous-sol.
On peut également s'interroger sur la praticabilité de nos routes. Combien de véhicules de transport en commun ou de marchandises se retrouvent roues en l'air pour avoir quitté la voie ? Les routes sont-elles bien entretenues ? Les accidents sont-ils causés uniquement par un mauvais comportement des usagers sur les routes? Comment ne pas être agacé par ces tristes spectacles devenus récurrents ? Et c'est bien dommage. Les causes des accidents sur nos routes sont multiples même si l'indiscipline notoire des conducteurs est celle qui est la plus flagrante.
Le code de la route est aujourd'hui négligé par pas mal de personnes alors qu'elle est la première chose à respecter lorsque le chauffeur est devant le volant. L'état dégradant de certains véhicules ainsi que celui des routes font partie aussi des facteurs qui provoquent les accidents routiers. Il y a aussi le défaut de formation des chauffeurs professionnels.
Combien de compagnie de voyage recycle les chauffeurs? Tout ceci interpelle directement les autorités à revoir la sécurisation routière en insistant sur certaines règles et normes sécuritaires à respecter. Ainsi une approche intégrée et participative dans la conception et l'exécution des travaux routiers doit être de mise pour une meilleure prise en compte de la sécurité routière.
Les agents chargés de la circulation aussi ont un rôle important à jouer pour la sécurité des passagers et celle des piétons en veillant au respect du code de la route comme : attacher sa ceinture, le respect de la limitation de vitesse ou des feux entre autres. De grâce, mobilisons nous pour assainir la sécurité routière au Cameroun et mettons un terme à cette hécatombe stupide dont nous n'avons nullement besoin !
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