A l'occasion de la double cérémonie de remises des voeux et de la rentrée culturelle 2016 présidée à Yaoundé par le Ministre des Arts et de la Culture, le Professeur Narcisse MOUELLE KOMBI a laissé entendre dans son discours solennel, qu'il n'est pas seulement le Ministre du droit d'auteur''. Cette prise de position embarrassante a été tôt perçue par certains observateurs comme un recul face à des obligations.
Le Professeur juriste se serait-il penché sur le rétroviseur pour se rendre compte du bilan de son prédécesseur ? Madame Ama Tutu MUNA aura bien voulu léguer à la postérité le patrimoine suivant :
1- Une CMC écartée aux affaires depuis longtemps dont le fantôme ne cesse de hanter les pouvoirs publics, les artistes et l'opinion en générale (il se chuchote dans les milieux sympathisants que cette société est en voie de résurrection) ;
2. Une SOCAM spirituellement orpheline, pourtant créée par les soins de Madame'' et aussitôt abandonnée en déchéance par elle-même (sa génitrice) ;
3. Une SOCACIM dévoyée et faisant à ce jour l'objet d'une foudre de démissions au sommet (les seules traces de l'agrément invisible restant bloquées dans un communiqué du Ministre dont les termes sont annulés par le PM);
4. Des séances de distributions d'argent, transformées en répartitions du droit d'auteur (opérations dénudées de toute élégance et du bon sens de respects des normes) ;
5. Une Commission de redressement sans rapport ni bilan à la suite du mandat terminé en queue de poisson (certains membres s'étant fondus dans le Comité de suivi) ;
6. Un Comité de Normalisation sans bilan ni remise des copies attendues (le Président s'étant fait recruté comme refugié au sein du Comité de suivi à la primature) ;
7. Une CPMC sans portefeuille, frustrée par la nomination d'un Président de la Commission de Contrôle des OGC du droit d'auteur et des droits voisins par le PM ;
8. Trois sociétés du droit d'auteur (SCAAP, SOCILADRA et SOCADAP) sans agrément mais jonglant quand-même en toute clandestinité sur le terrain pour la survie de leurs agents ;
9. Des agents et employés de la CMC et de la SOCAM (peut-être aussi de la SOCACIM) qui ont travaillé, attendant désespérément leurs arriérés de salaires et leurs droits conformément au code de travail et de la sécurité sociale ;
10. Une communauté artistique désemparée sans devant ni derrière (ils meurent mêmes) ;
11. Des ayant-droits et ayants-causes, sevrés des droits multiformes ;
12. Une culture camerounaise en perte d'image et de rayonnement sur le plan national et international.
Si mes souvenirs sont exacts, quatre jours seulement après sa nomination au poste de Ministre de la Culture le 07 septembre 2007 où auparavant trônait fièrement le patriarche Ferdinand Léopold OYONO, Madame Ama Tutu MUNA avait convoqué les artistes de toutes catégories, question disait-elle de : recueillir ce que pensent les artistes, pour trouver des solutions aux maux...''. Après avoir passé huit années à ce poste ministériel, toutes les consultations engagées par "Madame le Ministre'', n'ont produit aucuns effets concertants. Plutôt la classe artistique est plongée dans la division, la haine et les suspicions de tout genre. Personne n'a plus confiance à personne. L'ignorance, l'intolérance et la désinformation ont envahi le secteur. La catégorisation et la classification des artistes est au calendre grec. Le Ministère des Arts et de la Culture ne dispose même pas de fichier d'artistes. En choisissant de prêter ses conseillers dans les rangs des ayant-droits, peut-être Madame n'avait-elle pas suffisamment assimilé la leçon de celui qui lui avait fait confiance à savoir S.E Paul BIYA, qui dans un discours avait déclaré et je cite : On ne gouverne pas un pays avec la rue''.
Le dossier du droit en espèce est actuellement en étude à la primature, sous hautes instructions du Chef de l'Etat (dit-on), par le Comité de suivi de la mise en oeuvre des mesures d'assainissement de la gestion du droit d'auteur de la catégorie B - Art musical. Il est donc temps, trente-cinq ans après le départ de la SACEM, que les artistes Camerounais, les pouvoirs publics et tous les acteurs principaux qui oeuvrent autour du droit d'auteur, regardent plus que jamais ensemble, dans la même direction.
Un Ministre normal, lucide et équilibré, assoiffé de la réussite, ne doit pas se passer des voies tracées par sa hiérarchie. Il doit créditer sa sagesse à l'observance et la considération, tourner sa langue au moins sept fois avant de se prononcer.
Je pense que pour Narcisse MOUELLE KOMBI, il s'agirait vraisemblablement du respect de la notion de la cohérence gouvernementale qui échappe souvent à d'aucuns, créant ainsi de la cacophonie au sein du gouvernement.
Moi je pense que le prof a raison, mais il aura encore raison, s'il contribue à la réussite de l'implantation des sociétés durables du droit d'auteur et des droits voisins au Cameroun.
Courage et bon vent Excellence !
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