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Sur la situation politique courante au Burkina Faso et au Gabon par Leon Tuam

Le 29 novembre 2015 le Burkina Faso a eu une élection présidentielle historique au happy end (bien que suspecte) qui selon certaines langues consacrait la mort du règne barbare de Compaoré. Au 2e semestre de 2016 au Gabon se tient une autre élection présidentielle très attendue des Gabonais.

D'un côté comme de l'autre, les espoirs et doutes sont élevés qui se tissent de fibres d'illusions et de raisons, de sagesse et de bévue, et s'entremêlent de façon un peu dédaléenne, comme pour aviser des lendemains quasi incertains. Tout ceci doit préoccuper tout patriote Africain, et par ricochet créer en lui le souci d'ébruiter ses souhaits, ses analyses et ses appréhensions.


1-S'agissant de la situation politique actuelle au Burkina Faso

Le peuple burkinabè a poussé un ouf de soulagement l'an dernier en éjectant héroïquement Blaise Compaoré du palais avant d'être volé par la suite. Il a poussé un autre ouf quand l'abus et le mépris aveugles chez les militaires du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) ont conduit au démantèlement de ce corps. Il en a poussé un troisième en voyant en l'élection de Roch Marc Christian Kaboré l'arrivée de la paix et de la justice pour tous.

Toutefois, avec les relations tendues entre Ouagadougou et Abidjan, avec Compaoré libre et traînant une lourde fortune et des liens périlleux qu'il a tissés ici et là, avec des Compaoristes aigris et anéantis par la perte de gros avantages auxquels ils étaient habitués, avec la porosité des frontières, avec un nouveau président et son entourage qui ont tété le sein d'un pouvoir corrompu et prompt à tuer, le peuple burkinabè doit être bien inquiet.

Le peuple burkinabè doit se préparer pour des combats futurs encore âpres, car avant il n'avait que trois ennemis principaux : La pauvreté, le pouvoir en place d'alors et la domination extérieure incarnée par la France.

Dorénavant, le peuple burkinabè luttera contre la pauvreté et ce pouvoir qui ne garantit pas le vrai changement auquel il aspire ; il se battra pour une monnaie sienne et sa souveraineté ; il fera face aux attaques armées néocoloniales et celles de Compaoré avec sa bande, cet homme qui ne sait pas perdre et se fait taciturne pour mieux frapper ; ce tueur de Sankara et de Norbert Zongo, ce grand criminel qui livra Guérandi à Paul Biya.

Tant que Blaise Compaoré et Ouattara sont libres, le Faso n'aura de cesse ; il s'enflammera drôlement. G. Soro sur qui beaucoup s'acharnent n'est qu'un pantin dans les mains de Blaise et Ouattara. Il exécute leurs ordres et volontés. Dans ses conversations passées interceptées, Soro n'exprimait que les plans des deux sanguinaires Compaoré/Ouattara. Ahmed Bakayoko de nos jours serait même plus dangereux que Soro qu'ils exposent malicieusement et prétendent protéger.

Un pouvoir burkinabè responsable devrait mettre tous les moyens juridiques, humains, matériels, financiers et voire militaires pour neutraliser ces deux criminels et sauver les peuples burkinabè et ivoirien. Ceux qui ne voient pas la main de Compaoré derrière les attaques du 15 janvier 2016 à Ouagadougou sont plutôt naïfs. Et ne soyons pas surpris d'en avoir plus fortes, puis une grande rébellion et même la partition du pays.

Mais il est inutile d'attendre un tel acte de courage des nouvelles autorités du Faso car, elles ne sont pas prêtes à la rupture nette d'avec l'ancien système qui les a portés et bercés. Cette nouvelle équipe au Faso ne sera pas à la hauteur des attentes et aspirations profondes de ce peuple.

C'est cet homme propulsé/élu, Roch Marc Kaboré, qui jadis après l'assassinat de Thomas Sankara célébrait la " rectification de la révolution " dans une lettre à Blaise Compaoré. C'est lui qui récemment lors de son investiture a parlé de " changement dans la continuité ".

Qui ne sent pas déjà comme moi l'abandon et la trahison ici ? Ce n'est pas ainsi qu'on peut rompre avec un pouvoir sanguinaire et délinquant comme celui de Compaoré. Ce bout de propos sent abominablement et dit tout. Ce propos résume ce que sera demain. D'ailleurs, n'oublions pas où les R de l'après décapitation de la révolution ont conduit ce pays : dans le chaos.

Et pourquoi Roch en est arrivé là ? La raison est simple. Le concubinage entre les membres de ce nouveau pouvoir et l'ancien est très fort. Les nouvelles autorités Burkinabès ne pourront jamais pousser le bouchon à fond sans se voir elles-mêmes éclaboussées terriblement. Elles joueront donc à l'équilibrisme jusqu'à se retrouver drapées dans l'ire brûlante du peuple.

Tout ceci indique que ces nouveaux dirigeants du Faso vont progressivement décevoir les attentes des masses populaires Burkinabès. C'est pourquoi les forces patriotiques progressistes et révolutionnaires du Faso doivent continuer de travailler sans relâche pour porter la vraie révolution à venir.

Cette révolution est inévitable. Elle embrasera les chaînes qui tiennent ce peuple esclave et embrassera les idéaux saillants de celle que jadis conduisit Thomas Sankara. Ce peuple possède les armes nécessaires pour le triomphe de cette révolution : La volonté, le courage et la détermination.

2- Sur la situation politique courante au Gabon

Au Gabon, 2016 est une année exceptionnelle avec l'élection présidentielle et les enjeux qui accompagnent celle-ci. Plus qu'en 2009, tout commence à bouger très vite et très fort, avec l'entrée de Jean Ping déjà déclaré candidat " unique " de l'opposition, et aussi des coups ici et là qui s'assènent à celui au pouvoir et qui sera candidat à sa propre succession, Ali Bongo.

Ce qui reste à déplorer à l‘observation de cette atmosphère politique gabonaise qui s'annonce très houleuse, c'est le grand perdant (le peuple gabonais) qui sera derechef pris au milieu de la lutte de quelques privilégiés pour des intérêts multiples autres que les siens. Ali Bongo est pilonné.

Avec la diversification de ses partenaires économiques et le redressement fiscal à la compagnie pétrolière française Total, il ne se passe plus de mois sans qu'Ali Bongo et sa famille biologique et politique reçoivent des coups et humiliations des milieux français et de l'opposition gabonaise.

Biens mal acquis, acte de naissance, gaspillages, etc. et la dernière trouvaille venue du premier ministre français Manuel Valls " Ali Bongo n'est pas élu " Il faut dire que la plupart de ces dires sont fondés. Dire que ce dernier n'est pas élu est un truisme. C'est une évidence. Et Jean Ping ne sera pas élu lui aussi.

Il n'est pas un secret que c'est la France qui fait et défait les dirigeants dans les pays francophones utilisant le FCFA. La déclaration de Valls ne surprend pas car c'est du déjà vu ou entendu. N'oublions pas le " On a sorti Laurent Gbagbo, on a installé Alassane Ouattara " de Nicolas Sarkozy, ou le " Je me demande si nous avons bien fait de choisir Ouattara en Côte d'Ivoire " de Dominique Paillé.

Tout le monde sait qu'Ali Bongo n'était pas élu, mais qu'il était imposé aux Gabonais par la France en faisant couler tant de sang gabonais, et que le vrai gagnant n'est plus en vie. Mais ce qui est bouleversant ici, c'est l'attitude un tantinet irresponsable et blâmable de certains Gabonais de l'opposition.

Les Gabonais doivent se demander d'abord pourquoi la France les a privés par le passé à maintes reprises de ce droit-là d'avoir au pouvoir celui qu'ils ont choisi. Des Gabonais sérieux devraient plutôt chercher à traîner l'Etat français en justice pour ce crime et cette injustice perpétrés contre eux.

Comment des Gabonais ne comprennent-ils pas que la France est le premier problème qui se pose à leur pays et qu'ils doivent d'abord le résoudre pour prétendre à la paix, la souveraineté et la prospérité ? La France est un mont très élevé sur la voie des pays francophones qu'il faille terrasser pour pouvoir avancer. La France est un grain de sable glissant et très gênant dans leurs yeux.

Envisager l'émergence du Gabon avec le FCFA et des accords militaires, financiers et économiques antédiluviens asservissants qui le lient à la France, est une comédie grossière que l'accueillant peuple gabonais doit voir. C'est un droit incessible pour tous les citoyens de cet Espace francophone d'avoir une monnaie et des dirigeants qu'ils contrôlent et en lesquels ils se reconnaissent.

Ali Bongo n'est pas le leader correct que méritent les Gabonais, certes. Mais Jean Ping qui vole très tôt le titre de candidat unique de l'opposition est encore loin de l'être. Les coups de la France à Ali Bongo viennent de ce que ce dernier n'est plus généreux comme jadis son père, et l'on veut lui faire payer son courage de vouloir un peu plus pour les Gabonais. Par asphyxie, le Gabon si riche arrivera un temps d'être incapable de payer ses fonctionnaires.

Nous ne sommes plus loin de l'ivoirisation du Gabon. C'est le traître Jean Ping qui est vu comme le futur bon serviteur des intérêts de la France, et l'on verra des mercenaires tuer des Gabonais comme des animaux dangereux, puis le pouvoir en place indexé ; on l'accusera des massacres, de génocide, et la suite, tout le monde le sait. Ali Bongo n'y échappera pas, à moins qu'il accepte de faire des offres très alléchantes au vrai " propriétaire " du Gabon.

En vérité, l'avenir héroïque et glorieux du Gabon n'est ni dans les mains d'Ali Bongo ni dans celles de Jean Ping. Une nouvelle classe politique progressiste gabonaise assez patriotique doit voir le jour et travailler avec d'autres groupes du même genre en Afrique pour sauver le Gabon car, seule, isolément, une telle nouvelle classe n'ira pas loin.
Correspondance : Léon Tuam, Activiste Des Droits Humains Et écrivain
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