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AFFAIRE SAMBA: LA GUERRE TRIBALE EST-ELLE LANCEE ? par Benjamin Zebaze

Ceux qui contestaient mes prévisions à chaque fois que des conflits apparaissent entre les Camerounais sur le net, doivent se rendre à l’évidence : les raisonnements sont souvent en adéquation avec l’origine tribale des individus. Je l’ai rappelé, en pure perte, lors du conflit entre Boris Berthol et Jean Jacques Zé ; entre Abel Elimby Lobé et Carlos Ngoualem.


Aujourd’hui, la violence du propos autour des réalisations extravagantes de monsieur Samba ne laisse plus aucun doute sur ce qui nous attend après le départ du principal responsable de cette situation qu’est Paul Biya.

LA SORTIE STUPIDE DE JEAN LAMBERT NANG
Certains s’étonnent des propos de Jean Lambert Nang ; les lecteurs de Challenge Hebdo savent qu’il y a 27 ans, nous avions été les premiers à épingler ce personnage vide ayant tendance à se rapprocher le plus possible des personnes détenant un bon chéquier. C’est quasi maladif chez lui et là où il y a des magouilles (Crtv de Mendo Ze, Fecafoot, Can féminine), il n’est jamais trop loin.
Le problème est qu’il a, cette fois encore, voulu faire de l’interrogation de certains de ses compatriotes, une affaire tribale opposant Betis et Bamiléké. Ce profiteur du régime a visiblement convaincu certains des siens à la vue des réactions. Je tiens juste à rappeler à tous que le paysan, l’étudiant, le chômeur…sur toute l’étendue du territoire souffre de la même manière de la gestion à l’emporte-pièce de monsieur Biya. Que si les Camerounais ne retrouvent pas vite la raison, l’après Biya risque de provoquer une chasse aux Bétis inédite qui fera passer la « chasse aux nordistes » de 1984 pour une partie du plaisir.

Jean Lamber Nang aurait rendu un grand service à Monsieur Samba s’il avait, arguments et preuves à l’appui, expliqué comment un fonctionnaire s’y était pris pour dégager des fonds pouvant permettre la construction d’un tel château d’Ali Baba. Au lieu de quoi, il a préféré faire appel à tout ce qu’il y a de veule dans la nature humaine pour ameuter ses « frères du village », qui ne deviennent utiles que pour servir de chair à canon.

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DOIT-ON PARLER DES ETHNIES DANS NOTRE PAYS ? LE POUVOIR AUX BETIS EN GENERAL, AUX BULUS EN PARTICULIER.

Oui, même si certains s’en étonnent. La gestion extrêmement tribale de Paul Biya des ressources humaines ne laisse pas de choix. Lorsque dans un pays, il n’existe aucun (ou presque) ministère où un Beti n’occupe ni la place de ministre, de ministre Délégué ou de Secrétaire général … où dans aucune entreprise publique, il n’existe (ou presque) aucune sans un Beti Directeur Général, Directeur Général Adjoint ou Directeur Administratif et financier… on est bien obligé de constater qu’il y a bien une tribu qui confisque tous les postes clefs : que c’est donc cette dernière qui est à la base de la corruption endémique qui gangrène tous les pans de notre économie.

Le problème est devenu grave lorsqu’on a constaté que dans les 10 principales multinationales installées dans notre pays, le phénomène est le même. Chacune a son « beti » confortement installé parmi les trois principaux cadres Camerounais, surtout à a communication : est-ce un hasard ?
Notre méconnaissance des groupes ethniques qui composent notre « nation » nous pousse à tout mélanger. Lorsque le patriarche Onambelé Zibi, qui ne dit pas que des bêtises, fait la différence entre les « Ewondos » et les « bulu » dans la gestion des affaires publiques, on lui tombe dessus à bras raccourcis alors qu’il a parfaitement raison. Biya a fait, pendant longtemps, des affaires d’argent de ce pays une affaire de Bulus.

Quelles sont les plus grandes directions dans ce pays ? A ma connaissance, la CNPS et les Impôts font partis des principales. N’eut été la « têtutesse » du ministre Alamine Ousmane Mey, pendant plus de 30 ans, ce sont des Betis en général et des Bulus en particulier qui contrôlent la direction des Impôts et la Cnps, pratiquement depuis l’arrivée de Paul Biya au pouvoir : est-ce normal ?
Personne ne m’empêchera de conclure que la malédiction de notre pays provient d’une seule date : le 06 novembre 1982.

UNE INDIGNATION SELECTIVE
J’ai, à plusieurs reprises, rappelé ce que mon cousin, le professeur de regretté mémoire Roger Gabriel Nlep, avait qualifié de triangle équilatéral dans lequel « Betis, Nordistes et Bamilékés » veulent enfermer tous les Camerounais. Je le rappellerais à chaque fois que nécessaire. J’en ai tiré la leçon suivante : dans ce triangle, le betis a la signature et permet aux bamilékés et nordistes de faire des affaires dans un pacte de corruption dévastateur. Refuser de voir cette réalité serait faire preuve d’une myopie avec laquelle il sera impossible de redresser ce pays.

La villa de Samba tel qu’on voit sur les photos ne peut que heurter les Camerounais qui souffrent dans une très large majorité. Ils se disent que si ce monsieur a des affaires de nature à produire des bénéfices capables de financer une telle structure, que fait-il ou que faisait –il à la fonction publique où on est payé en monnaie de singes ?Il Y a forcément quelque chose qui ne va pas et qui mériterait des explications autres que la sortie emprunte de haine baveuse d’un personnage aussi creux qu’un forage industriel que l’est Jean Lambert Nang, affairiste notoire.

Mais, ce Samba est – il le seul dont la fortune est douteuse ? Ce que je n’aime pas, c’est que parmi ceux qui lui tombent dessus depuis hier, il y a certains qui soutiennent le fait que des gens comme Yves Michel Fotso ne sont que des victimes du système alors que leur train de vie était tout aussi ostentatoire que le fameux Samba, voire plus.

Dans toutes nos villes, notamment à l’Ouest, les grosses fortunes ne sont bâties qu’avec la bienveillance du « signataire béti ». Dans le Ndé, les plus riches de ces dernières années étaient à la base des fonctionnaires ; d’où viennent leurs fortunes ? J’en connais un, aujourd’hui décédé, avec qui j’avais de bons rapports mais qui s’était honteusement enrichi en gérant les affaires publiques. Dans la Menoua, l’un des hommes les plus riches l’est devenu par la bienveillance d’un beti et sur la misère des étudiants de Ngoa Ekellé.

Dans le Sud-Ouest, la succession de deux premiers ministres a « fabriqué » des hommes d’affaires de toute pièce dont l’une est aujourd’hui réputée être la femme la plus riche du Cameroun. Dans la Sanaga Maritime, un de mes oncles aujourd’hui décédé a électrifié tout son village en se servant des caisses de la Sopecam. Je pourrais citer des exemples à l’infini, tous ces gens ayant pour dénominateur commun, le Rdpc de Monsieur Biya.

La seule différence entre eux est que nos frères betis sont tellement dans le « vient voir », que cela en devient indécent.

Ma conclusion est la suivante : si on accable un Samba pour qu’il explique l’origine des fonds utilisés pour construire cette « chose » innommable, il faut faire de même pour tous les autres, toutes ethnies confondues, qui gravitent autour de monsieur Biya et son Rdpc pour piller les caisses de l’Etat. A ce petit jeu-là, les bamilékés ne sont pas les plus maladroits et les maisons au village ne sont pas de moindre objet d’art. Pas d’indignation sélective.

C’est pour cela qu’une fois de plus, je demande à mes frères, mes enfants âgés de plus ou moins 40 ans, de s’unir pour nous envoyer en retraite et bâtir un Cameroun où il fera bon vivre, quelle que soit son ethnie .

Benjamin Zebaze
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