Empêtrée dans ses turpitudes existentielles la dictature crapuleuse et sanguinaire de Paul BIYA ne veut surtout jamais laisser de répit médiatique à tous ces infortunés qu'elle a jetés à la vindicte populaire. Il n'est ainsi pas rare qu'au détour d'une revue de la presse en ligne de ce pays, vous ne soyez littéralement abreuvé de listes de «voleurs, d'homosexuels, ou de comploteurs internationaux... » dans une stratégie délibérée de délation officielle, qui vise à divertir l'opinion publique nationale et internationale de l'échec cuisant d'un régime trentenaire de vieillards séniles et grabataires, décidés à se maintenir au pouvoir bien au-delà du raisonnable. Pour ne pas dire jusqu'à l'au-delà !
Une des feuilles de choux à leur solde peut donc le plus «normalement» titrer «Opération Epervier :183 milliards détournés par 10 DG », et jeter encore une fois les noms des mêmes anciens responsables d'entreprises publiques en pâture, sans que cela ne trouble le moins du monde un lectorat pour lequel les «milliards de Francs CFA se ramasseraient à la pelle » au sommet des entreprises publiques camerounaises, ou peuvent être transférés en un claquement de doigts (sans aucune conversion) dans des comptes bancaires imaginaires en Europe, en Amérique, ou en Asie. Sous l'interminable règne de Paul BIYA (31 années que ça dure!) l'Homme camerounais est ainsi devenu un mendiant ambulant, riche par procuration des millions et milliards de CFA dont la dictature lui claironne à longueur de journée qu'ils ont été «volés » par ceux qu'elle a jetés dans ses prisons mouroirs de Yaoundé et Douala, dans le cadre d'une imposture d'opération de lutte nationale contre la corruption, communément appelée «Opération Épervier»
Une stratégie délibérée d'abrutissement des masses qui profite d'abord à Paul BIYA. Généralement une rumeur «officielle » soigneusement relayée par la presse alimentaire camerounaise commence par répandre l'idée de détournement de millions et milliards de Francs CFA par l'«éperviable » désigné; préparant de la sorte l'opinion publique à l'idée de son arrestation imminente. Lorsque celle-ci survient, des chiffres les plus fantaisistes et des attaques ad nominem (sans lien avec la teneur du dossier judiciaire cousu de toutes pièces) sont alors avancés. Pour faire simple la police arrête, la presse accable, et la machine judiciaire aux ordres du dictateur fabrique littéralement des charges. L'infortuné déjà privé de liberté, maintenu dans un relatif isolement y compris de ses avocats, entame alors une lente descente aux enfers sans fin. À titre d'illustration, la rumeur officielle prêtait en septembre 1999 à mon père Pierre Désiré ENGO lors de son arrestation, le détournement de milliards de Francs CFA (certains thuriféraires du régime avançaient la bagatelle de 100 milliards de Francs CFA).
Cette même rumeur proclamait que l'argent avait été planqué tantôt en Guinée équatoriale, tantôt en France, tantôt en Australie... Et pour finir, dans un brûlot publié le 21 juin 2013, la somme qui s'est réduite à quelques 92 millions de Francs CFA, a valu à l'ancien Directeur Général de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (dixit): «d'être limogé le 1er septembre 1998, incarcéré à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé le 3 septembre de la même année; condamné en 2000 à 6 mois de prison pour chèque sans provision, puis en 2002 à 10 ans de prison pour complicité de détournement ».
Il aurait pourtant suffi au journaliste dit «d’investigation » à la camerounaise, d'aller effectuer une simple recherche sur internet en consultant par exemple le dossier Engo que je mets à la disposition du public sur le blog que j'anime dans le quotidien le monde , à la rubrique "Blogroll". Il se serait alors rendu compte de l'invraisemblance des dates et des accusations avancées, avec les motifs écrits de l'arrestation par le régime lors de l'interpellation de Pierre Désiré ENGO le 03 Septembre 1999 (et non 1998 comme le dit l'auteur anonyme).
En effet, pour une prétendue «Prise illégale d'intérêt» inscrite le 03 septembre 1999 dans le dossier d'accusation, l'homme Pierre Désiré ENGO alors présenté comme le fossoyeur pendant 17 ans de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale du Cameroun, va au bout d'une interminable « détention provisoire » successivement écopé :
Primo : de 6 mois de prison en 2000 pour un supposé chèque sans provision, alors que précisément Pierre Désiré ENGO s'était opposé au décaissement par la CNPS de millions de Francs CFA à un escroc du nom d'Ayissi NGONO, que le régime BIYA présentait lors du procès comme un «brillant entrepreneur réclamant de percevoir son dû dans un marché » qu'il n'a jamais exécuté.
Secundo : à 10 ans de prison en 2002 pour complicité de détournement dans une sombre affaire qui opposait la nouvelle direction de la CNPS à un autre prestataire du nom de Henri DIPPAH, bénéficiaire d'un marché et interpellé alors que Pierre Désiré ENGO séjournait déjà à la Prison Centrale de Kodengui depuis plus d'une année. Bien curieuse conception de la moralisation de la vie publique! S'il fallait réellement faire «la chasse aux gestionnaires indélicats », le Cameroun de Paul BIYA en sortirait totalement décapité de ses vieillards.
En effet comment imaginer qu'un homme qui a plutôt bien géré une Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) saignée à blanc par l'État dans les années 1980-90, avec un déficit des cotisations sociales s’élevant à quelques 500 milliards de Francs CFA (audit commandé par la nouvelle Direction de la CNPS en 2000), les salaires des fonctionnaires ponctionnées dans sa trésorerie, ou les avoirs bancaires retenus par des banques camerounaises insolvables... soit précisément celui sur lequel se ligue toute la galaxie des obligés d'un tyran, au moment où elle vante «l'expérience» de ceux qui ont réellement précipité tant d'autres structures au bord du précipice ou carrément à la faillite (Camair, ONCPB, Sonel et j'en passe...)?
Je me surprends ces derniers jours à imaginer par exemple le nouveau Président du Sénat du Cameroun, " Son Excellence " Marcel NIAT DJIFENDJI quittant la Société Nationale d’Électricité (Sonel) en 2001, comme Pierre Désiré ENGO la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) en Septembre 1999 avec une trésorerie en parfait équilibre, des dépôts dans les différentes banques camerounaises, des participations dans les grandes entreprises et industries du pays, des créances détenues auprès d'un État débiteur de l'ordre de 251 milliards de FCFA, des infrastructures hospitalières, scolaires et immobilières sur toute l'étendue du territoire camerounais... dont certaines comme le Centre Hospitalier de Référence d'Essos à Yaoundé...font la fierté des Camerounais aujourd'hui.
Certainement que monsieur Marcel NIAT DJIFENDJI ne serait pas au perchoir du Sénat avec le bilan des délestages à répétition dans les villes et villages du Cameroun, le sous-investissement en infrastructures énergétiques dont a hérité le Groupe AES lors du bradage de la Sonel par l'État du Cameroun en 2001. Il séjournerait vraisemblablement à une très bonne place au sein de la Prison Centrale de Yaoundé à Kodengui ou dans celle du Secrétariat d'État à la Défense (SED), aux côtés de ces Directeurs Généraux (DG) dont le journal «l'Indépendant » attribue le détournement de 183 milliards de Francs CFA. Morale de l'incurie Camerounaise: dans un pays exsangue, soumis 24 heures sur 24 à la pensée propagandiste et unique puis au culte de la personnalité, la qualification "gestionnaire indélicat" n'obéit à aucune rationalité juridique, financière, ou économique ; mais uniquement à une véritable vindicte politique voulue par le pas très saint dieu d'Etoudi.
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