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BRÉSIL 2014. LIONS INDOMPTABLES:L’ÉQUIPE DU CAMEROUN A CONFIRMÉ CE QUE L’ON PENSAIT DÉJÀ D’ELLE par Jean-Marc Soboth

Mercredi, 18 juin 2014. Arena Amazonia de Manaüs; Cameroun 0 – Croatie 4. Fin de compétition pour les Lions Indomptables de l’Afrique centrale. Rêve évanoui de la dernière équipe au classement FIFA des participants africains. Une attaque pleutre, faiblarde et velléitaire révélée en mondovision pour peu que le très critiqué Samuel Eto’o se fût absenté pour cause de genou malade. Un gardien de but inconsistant dont on peine à savoir qu’il a vu jouer à ce même poste les décisifs Thomas Nkono et Joseph Antoine Bell... Une défense délabrée qui peine physiquement à se regrouper. Un entraîneur moribond et sans personnalité issu tout droit de la mafia de l’équipementier Puma dont les stentors locaux ouvrent parfois les recrutements à des jeunes dont les mamans ont payé rubis sur ongle pour voir leur rejeton «mériter» la Nationale.


Voilà en quoi se résume l’équipe du Cameroun.
Parvenue à la qualification par pur hasard après avoir été battue par la plupart des équipes les plus moyennes du Continent, les Lions n’ont fait que confirmer un pronostic de l’entreprise anglaise des contenus sportifs Opta qui, dès mars 2014, lui donnait déjà 1% de chance de remporter la coupe du Monde. C’est-à-dire dernière «mondiale» derrière les 31 autres participants.
Jusque-là l’unanimité se faisait autour de la stigmatisation du capitaine de la sélection. Sans doute n’eût-on jamais imaginé la «vraie valeur» des jeunes dont on était si fiers sur papier et si convaincus qu’il suffisait qu’on leur donne leur chance. Mais on a vu. Plutôt on n’a rien vu.
On a vu une équipe inexistante. On avait fini par nous en faire des rêves en couleurs.
Les Lions Indomptables bâtirent leur réputation sur la puissance physique et mentale si rares au Brésil. Depuis le temps de l’Allemand Peter Schnittger et surtout par des Serbes «Yougoslaves», on mettait un point d’honneur à bâtir un groupe solide et cohérent inspiré du cru. Nos armoires à glaces défrayèrent la chronique footballistique. C’était la marque déposée. Réputation? On n’en a plus à défendre.
Plusieurs décennies d’inertie totale ont eu raison des toutes nos capacités de prévision. Depuis lors, le pays n’a ni stade, ni championnat, ni politique sportive ou de développement infrastructurel. Les stades sont «des champs de patates» ainsi que les qualifia Claude Leroy, brièvement conseiller sportif du «Chef». Un projet chinois d’une dizaine de stades provinciaux fut annulé in extremis à cause de commissions exorbitantes que des proches de Biya s’y réservaient.
Coup de tête…
On en est aujourd’hui à se contenter d’une équipe de «jeunes» sans ressources physiques et sans âme où on se parle peu comme dans des blocs opératoires d’hôpitaux. Une équipe où Stéphane Mbia et Choupo-Moting font un clin d’œil à la caméra au moment fatidique de l’exécution de l’hymne national. Alors même que, dans une posture similaire, la ferveur patriotique se lisait sur les yeux en larmes du sélectionneur croate Niko Kovac. Au même moment, on voyait ses poulains arborer le visage grave du devoir pour la nation. La différence sautait à l’œil nu.
Puis vint le coup dans le dos d’Alex Song. Pour la première fois, il avait pourtant l’occasion de prouver ce qu’il semblait laisser croire à la préparation en Autriche: qu’il pouvait mieux «organiser» les choses. Une sorte de leader...
Cerise sur le gâteau : la prise de bec musclée suivie du petit coup de tête de Benoît Assou-Ekotto à son virevoltant coéquipier Benjamin Moukandjo... Du jamais vu. C’était le coup de grâce.
C’est clair. Les Lions Indomptables sont à l’image du pays.Au menu : improvisations, népotisme, clanisme, biyaïsme, bureaucratie, scandales financiers, gabegie, organisation à la petite semaine…
Deux questions méritent d’être posées dans un tel scénario-catastrophe : y a-t-il un remède à tant de bricolages à court et à moyen terme? Cette équipe a-t-elle un avenir? Il faut en douter.
Ces préoccupations ne sont pas aussi simples à envisager au cœur d’une mafia malade qui a l’habitude de se dire et de se croire en santé. On devrait peut-être poser la même question à tout le système Biya.
À Yaoundé, on vous répondra comme d’habitude : «Tout va bien.»
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