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«FAROTAGE» : UNE PRATIQUE SOCIALE QUI FAIT FUREUR AU CAMEROUN, EN CÔTE-D’IVOIRE ET CERTAINS PAYS AFRICAINS par Adrien Djomo, PhD

Les élites politiques, intellectuelles, artistiques et les hommes d'affaires en Afrique, particulièrement en Côte-d'Ivoire et au Cameroun (pour ne citer que ces deux pays) ont mis au point un nouveau mode d'emprisonnement de la société africaine appelé «Farotage". Il s'agit d'une pratique sociale qui consiste à distribuer de l'argent en espèces au cours des cérémonies publiques dans le but d'attirer la sympathie des gens ou de gagner la réputation. 
Cette pratique dont les élites africaines participent activement est un canal idéal pour la redistribution des fonds générés le plus souvent par des activités criminelles telles que la corruption, le vol, la fraude, etc. De cette manière, les "faroteurs" projettent aux classes inférieures et à la société une image d'hommes puissants, financièrement nantis.

Les comportements philanthropiques peuvent être bons s’ils sont bien canalisés! Les actions humanitaires devraient être bénéfiques pour ceux qui sont dans le besoin. Dans le cas du "farotage", la source de revenu est mauvaise et/ou le processus de distribution est éthiquement problématique. La façon dont les fonds sont distribués par les "faroteurs" africains même s’ils sont issus des sources propres, ne sont pas susceptibles de contribuer de façon effective au développement de la société parce-que les fonds ne sont pas investis pour le développement des projets durables bénéfiques à la communauté. Ils ne sont pas non plus utilisés pour payer des salaires appropriés à leurs ouvriers pour les aider à mener une vie décente. 
Tout ce qu’ils veulent c’est leurs profits, leurs images publiques, tout pour eux et rien pour les autres. Ainsi, la pratique du «farotage" crée une dépendance continue des classes sociales inférieures et le retardement de l’émergence attendue et maintient les pauvres dans la position de mendiants dominés. Sur ce point précis, l'analyse de Moussa Ka (2006) ci-joint sur le comportement de certains ministres au Cameroun est très édifiant 
La pratique du «farotage" gagne du terrain même dans les institutions religieuses. Grâce à ce phénomène, les prêtres et les pasteurs accumulent fortune en appauvrissant les pauvres qui doivent acheter leur reconnaissance dans la communauté chrétienne par des dons ouverts. La vidéo suivante est édifiante
Bouba Kaélé (2013) explique dans un post message qu’en Côte-d'Ivoire, ce comportement vicieux n'est plus seulement pratiqué pour les DJs ou les artistes lors des manifestations. Il a atteint tous les niveaux de la société y compris les écoles où les parents et les élèves l’utilisent comme modèle lors de leurs performances ou les cérémonies de remise de diplômes.
Avoir un cœur généreux est bon quand il est bien orienté! Nous devons apprendre à travailler ensemble et collecter les fonds pour soutenir nos projets de développement et non pas pour le "farotage" tel que pratiqué actuellement. Dieu, les pays occidentaux, ou encore moins les entreprises multinationales ne vont pas résoudre les problèmes africains. Les solutions sont dans nous et nous devons y penser pour notre bien-être collectif.
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