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LA PÉDOPHILIE PREND DE L’AMPLEUR À DOUALA par Blaise Djouokep

Près de 10% des affaires criminelles au Tribunal de grande instance du Wouri sont liées au viol.
Le documentaire de 15 mn de Sally Messio présenté hier, jeudi 05 juin 2014 sur la pédophilie en dit long sur le phénomène. C’était au cours d’une conférence de presse donnée par l’association La Colombe qui œuvre pour la prévention et l’information concernant la pédophilie et l’aide aux victimes. Le documentaire présente des enfants victimes de cette pratique. Parmi eux, un garçon de 14 ans sodomisé depuis l’âge de 7 ans par son oncle maternel sous le toit familial. Le bourreau a écopé de 10 ans de prison par le Tgi du Wouri, informe Blanche Ongmessom, présidente de La Colombe.

Bien que les adultes soient le plus souvent les auteurs de ces agissements, le phénomène se pratique de plus en plus entre les enfants en bas âge. «J’ai reçu en consultation, il y a quelques temps, un enfant de 11 ans qui a obligé son cousin de 5 ans à lui faire une fellation», confie Dr Njiengwé Eréro, psychopathologue. En outre, «Dans une école primaire, une fillette de 5 ans a été violée par trois garçons dont le plus âgé avait 11 ans», poursuit le psychologue clinicien.
D’après ce spécialiste de la santé mentale, une étude canadienne montre que 80% des prostituées ont été victimes d’abus sexuels. Le phénomène prend de plus en plus de l’ampleur au Cameroun. Surtout que, d’après les résultats d’une étude menée au Tgi du Wouri, 13,02% des affaires criminelles en 2010 sont des cas de viol et de pédophilie. Ce pourcentage est de 9,90% en 2011. En 2012, il descend à 9, 81% pour remonter à 9,98% en 2013.
Violence
Et, pour ce qui est des quatre premiers mois de cette année, 9,71% des affaires sont liées à la pédophilie ou à la violence sexuelle. Pourtant, ces chiffres en dent de scie, indique Me Anne Marie Njockè, ne reflètent pas la réalité et toute la gravité de la pratique. «Beaucoup de familles et plaignants abandonnent les affaires au tribunal parce qu’elles disent que les affaires trainent en justice», explique l’avocate. Elle poursuit : «la baisse de ces statistiques s’explique également par le fait qu’au tribunal, les familles et les témoins refusent de venir comparaitre pour soutenir les accusations de l’enfant victime d’abus sexuel. Et dans ce cas, après plusieurs renvois, l’accusé est libéré».
Pourtant, les personnes qui se rendent coupables d’un tel acte peuvent écoper entre 5 et 20 ans d’emprisonnement. Les parents ont été invités à écouter les enfants, à développer une ambiance et un climat de confiance en famille de manière à ce que l’enfant n’ait pas peur de se confier lorsqu’il est victime d’abus sexuel.
Et, une fois l’acte posé, explique Dr Njiengwé Eréro, l’enfant doit suivre un traitement approprié afin qu’il retrouve confiance en lui et qu’il ne soit pas meurtri toute sa vie parce que dit-il : «la victime d’aujourd’hui est un potentiel abuseur ou criminel de demain».
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