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IL EST URGENT DE DRESSER LE PORTRAIT DU FUTUR PRÉSIDENT DU CAMEROUN par Paul D Bekima

Un adage populaire dit: « souvent, à quelque chose, malheur est bon!». Les actions et les réactions des uns et des autres autour de deux événements récents à savoir : la récente hausse des prix du carburant, et le vote sur les APE, nous ont brutalement révélés ou plus justement confirmés la triste réalité: nous n’avons pas d’homme d’Etat digne de ce nom, tout au moins dans le paysage politique actuel; ceci vaut aussi bien pour la majorité au pouvoir que pour l’opposition officielle.
Cette communauté politique qui n’est d’accord sur presque rien d’utile au peuple, retrouve subitement une union sacrée tacite derrière l’assomption que le destin de notre pays est de demeurer subordonné économiquement, culturellement, et politiquement à d’autres puissances.
Sinon, comment expliquer de la part des détenteurs du pouvoir,

  1. qu’une décision aussi grave que la hausse du prix du carburant puisse être prise sans une large consultation du peuple ou tout au moins de ceux qui prétendent parler en son nom. Dans un autre geste d’infantilisation du peuple, le gouvernement décide de prendre des mesures d’accompagnement toujours sans le consulter.
  2.  Que l’assemblée nationale adopte précipitamment le projet de loi autorisant au chef de l’Etat la signature de l’accord de partenariat économique intérimaire avec l’Union Européenne alors que l’adoption finale des APE aura un impact catastrophique sur la génération présente, et plusieurs autres à venir. L’absence d’un vaste débat national sur les APE est au minimum un scandale. Le silence de l’opposition officielle sur ce sujet est tout autant remarquable.
Que les APE, qui à proprement parler ne profitent qu’aux compagnies détenues par des étrangers, suscitent aussi peu de commentaires de la part  de personnes extrêmement prolixes sur d’autres sujets, ne saurait trouver une explication crédible dans la catégorie du hasard. Ce qui nous amène incidemment à nous poser la question de savoir ce qu’il faudrait véritablement faire pour réduire la vulnérabilité de la classe politique face à la pression extérieure.
A  y regarder de près, les problèmes liés à la pression plus ou moins forte des institutions et des puissances étrangères ne peuvent être correctement posés que dans le cadre général d’un débat sur la souveraineté nationale, et c’est sur ce point précisément que l’on observe le manque de courage politique aussi bien de nos dirigeants que de leur opposition.
Comme l’on a pu le constater par ailleurs au sujet de la hausse des prix du carburant, les réactions de leaders de l’opposition ont consisté pour l’essentiel à enfoncer une porte vide, c’est à dire limiter leurs critiques en la personne du chef de l’Etat, ce qui dans le spectre des réactions possibles, pour l’opposant représente le moindre risque autant sur sa personne que sur sa carrière.
A l’exception du MRC (avec lequel nous n’avons absolument aucun rapport), les autres partis se sont contentés d’énoncer une série de généralités en guise de propositions. Quand bien même nous saluons le travail de fond, très précis fait par le MRC au sujet du carburant, travail dans lequel des chiffres exacts étayent une analyse convaincante (nous pensons d’ailleurs que cette façon de travailler devrait servir de model aux autres partis dans le futur), nous déplorons néanmoins la timidité de cette belle analyse sur l’impact des facteurs exogènes. Or  les solutions proposées dans ce rapport ne peuvent améliorer le quotidien des camerounais que sur le court terme, même combinées à la bonne gouvernance.
Le défît du long terme ne peut être relevé que si nous contrôlons le pouvoir de décision sur notre avenir, autrement dit, si nous œuvrons de manière à ce que rien ne puisse nous être imposé de l’extérieur.  Et c’est cela notre problème; l’immense majorité de ceux qui ont une ambition politique plus ou moins affirmée évite soigneusement de poser le problème « suicidaire » de la souveraineté nationale.
L’on à l’impression que le réalisme ambiant décrète l’incompatibilité de l’ambition politique et de toute velléité d’émancipation de la tutelle étrangère; de facto, ceux-ci considèrent que le pouvoir ne peut les être donné que de l’extérieur, et donc qu’il leur faut tout faire pour ne pas susciter la colère des parrains et supposés vrais propriétaires du pays.
Or tout ce beau monde semble oublier une chose: si l’on n’est pas prêt à mourir pour un peuple, l’on n’est pas non plus prêt à le diriger correctement, en clair l’on ne mérite pas de devenir son président.
C’est au contraire en rejetant cette mentalité de « sous-préfet » que l’on s’affirme comme homme d’Etat. Hugo Chavez et/ou Evo Morales en sont des exemples typiques et leurs courages respectifs ont complètement changé la vie de leur peuple.
D’où la nécessite de dresser le profil psychologique du leader qu’il nous faudra et de se lancer sans délai à sa recherche, ou au moins d’avoir des éléments qui nous permettrons d’identifier la perle rare dès sa première apparition, indépendamment de la tribu et de la grosseur des parchemins universitaires. Ce choix est avant tout une affaire de caractère et plus précisément, une affaire de force de caractère. Deux choses sont à éviter à tout prix:
  1. mettre à Etoudi quelqu’un qui ne comprend pas grande chose des grands enjeux de la politique internationale.
  2. Avoir quelqu’un entièrement acquis à la cause des puissances étrangères.
Une fois le leader trouvé, le peuple doit comprendre qu’il devrait l’accompagner, l’aider et le soutenir dans sa tâche. Une culture de l’intérêt national doit être inculquée à la jeunesse, cela pourra se faire par le biais de l’instauration d’un service citoyen obligatoire à partir de l’âge de 15, suivit d’un service militaire tout aussi obligatoire à partit de 18 ans.
A travers l’histoire, les peuples ont compris que le préalable à la construction d’une société juste et stable est la maitrise de la souveraineté, qu’elle soit politique ou économique; c’est la raison pour laquelle, la France, durant la 2e guerre dite mondiale n’a pas lésiné sur les moyens et les méthodes pour jeter l’occupant nazi hors de ses frontières ; aucun sacrifice n’était assez grand pour la décourager dans cette entreprise et elle n’a pas hésité à sacrifier la vie des français pour reconquérir sa souveraineté, et encore moins celles de milliers d’africains qui ont péri pour un problème qui ne les concernait vraiment pas à proprement parler.
Nous tenons à réitérer et à insister que la conquête de notre souverainete ne saurait être la fin du processus, ce n’est qu’une étape indispensable dans l’établissement d’une société juste et prospère dans laquelle tout citoyen trouvera tous les éléments nécessaires à son épanouissement personnel, et à son tour aura les moyens de contribuer pour le bien-être et l’épanouissement aussi bien de ses contemporains que des générations futures.
Dans l’état actuel des choses, nous sommes bien loin du compte, et la rédaction du sphinx hebdo (www.lesphinxhebdo.com) dans un prochain article dressera le portrait typique de celui ou celle qui serait le/la plus apte à porter ce projet.
Nous finissons avec 2 citations :
  1. « La liberté de l’être humain est toujours compromise, lorsque ses besoins et la satisfaction de ceux-ci sont contrôlés par quelqu’un d’autre; cela résulte la plupart du temps dans la mise en esclavage du premier par le dernier.»
  2. « Les héros dans l’histoire sont les individus qui ont fait des sacrifices personnels pour faire avancer une cause, Ils se sont sacrifiés pour le bien-être des autres.» Ces 2 citations sont de Mouammar Al Kadhafi dans son Livre vert dont nous recommandons fortement la lecture.
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