FAME NDONGO est le symbole de la décadence du Cameroun. Il n’est
pas de notre époque! Il ne nous ressemble pas. Il est effrayant! Il nous donne
de plus en plus froid au dos. Son niveau de griotisme frise le ridicule!
Cet homme qui avait été nommé «professeur des universités»
par décret de Paul Biya et qui nous appelle tous «Créatures de Paul Biya» au
sens biblique du terme, ose encore défendre de nos jours sans vergogne des
thèses caduques qui n’ont plus de sens même en France où il s’inspire.
En réaction à l’essai politique, « Le choix de l’action «,
de son ancien collègue Marafa aujourd’hui en disgrâce, il ose dans « L’action «
le journal du RDPC, encore reprendre en plein 2014 cette formule ancienne et honteuse
dont même son auteur Jean-Pierre Chevènement n’est plus si fier :»Un ministre, ça
ferme sa gueule ou ça démissionne». Sur douze prétendues questions à Marafa,
notre cher griot Fame Ndongo n’en pose qu’une seule en réalité : « Un ministre
peut-il revendiquer, institutionnellement, la paternité d’une « action « qui
est la résultante du pouvoir reconnu au chef de l’exécutif ?» On peut
comprendre l’individu qui appartient à la génération de ces anciens hommes
politiques au Cameroun qui pensent que le ministre a pour fonction d’exécuter
les commissions du Chef de l’Etat: «Dites-moi ce que je dois faire, son
Excellence!». Il appartient à cette génération qui ne propose rien et qui n’ont
pour seul bilan que leur loyauté et leur griotisme. Et nous sommes dans cette
logique depuis «1957» comme l’indique cyniquement notre cher professeur
visiblement au cerveau flétri. Non, monsieur Famé Ndongo, ce raisonnement ne correspond
plus aux réalités démocratiques de notre temps. Un ministre a une obligation de
performance et un devoir de bilan politique différent de son niveau de
griotisme au Chef de l’Etat. Non, monsieur Fame Ndongo, la fonction de ministre
et assimilé que vous occupez depuis ma naissance n’est pas une «fonction
administrative» comme vous le défendez. C’est bel et bien une fonction
politique. On peut être déçu qu’en 32 ans, vous n’ayez pas pu distinguer l’administration
de la politique pour le malheur des usagers et du peuple.
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Du point de vue de la communication politique, Fame Ndongo,
secrétaire à la communication du RDPC, enfonce maladroitement son «dieu» Paul
Biya qu’il croit adorer. Au lieu de marquer la démarcation qualitative entre
Paul Biya et Marafa en faveur de Paul Biya (en mettant en avant par exemple l’opération
d’assainissement: «les mauvais anges sont chassés du ciel»), il confond Paul
Biya et Marafa (l’un des « piliers du régime «). Il connote notamment que les
deux sont responsables de «l’océan d’inertie, d’immobilisme et d’impéritie» du
Cameroun et que Marafa ne peut pas «tirer son épingle du jeu, par une
casuistique inintelligible». Drôle de communication politique!
A travers sa question rhétorique introduisant le cinquième
point de son analyse («Peut-on être et ne pas être ?»), Fame Ndongo trahit l’intention
de communication du régime en place qui est de montrer que «même Marafa est
mouillé». Or, Marafa ne dit pas le contraire. L’intention de communication de
ce dernier semble celle de dire qu’il est «un repenti». Au Burkina Faso aujourd’hui,
certains anciens cadres du CDP se sont repentis avant l’heure de la chute de
Blaise Compaoré. Ils ont même contribué à la chute de Blaise Compaoré. Pour
cela, ils ont eu la clémence et mieux, le pardon du peuple. Marafa semble
vouloir s’inscrire dans cette logique parce que l’on sait aujourd’hui que son
emprisonnement en 2011 fait suite à son conseil à Paul Biya de ne plus se
représenter pour la sixième fois aux élections présidentielles en vue de sortir
dignement. Ce conseil n’avait pas été suivi et avait valu sa mise à l’écart et
plus tard, son arrestation. Aux Camerounais d’en juger. Mais, je me serai
attendu à ce que le RDPC montre que «Marafa est un mauvais grain» au lieu d’impliquer
que «Marafa fait partie du système et est comptable du bilan désastreux du
régime qu’il a servi».
Enfin, Famé Ndongo dévoile péjorativement le fonctionnement
monarchique de Paul Biya à travers ce qu’il appelle «accord» ou «décision du
chef» préalable à toute action du ministre. Alors que Nicolas Sarkozy a fait
profil bas après avoir appelé son premier ministre François Fillon «Collaborateur»,
Famé Ndongo se plait au Cameroun de dire que les ministres d’Etat comme Marafa
sont les «collaborateurs» de Paul Biya et non des «décideurs» à part entière.
Ce sont des «collaborateurs» qui ne doivent travailler que «sous hautes
instructions du Chef de l’Etat». Quelle honte! En effet, le Cameroun est le
seul pays en Afrique occidentale où il ne se tient presque pas de conseils des
ministres.
Partout ailleurs, ce n’est pas «vraiment» de l’accord du «chef»
qu’il est question, mais de l’accord du «conseil des ministres». Les décisions
en Côte d’Ivoire, au Mali, au Sénégal, etc., se prennent CHAQUE SEMAINE en
conseil des ministres. Les nominations se font en conseil des ministres. Ce n’est
pas le Chef de l’Etat qui les prend depuis sa chambre d’hôtel à l’Intercontinental
à Genève (Suisse) où les griots comme Famé Ndongo nous expliquent que Paul Biya
y séjourne près d’un tiers de l’année pour «mieux travailler». Drôle de pays!
Nous serons bientôt en 2015 et le dernier conseil des ministres date de 2012 au
Cameroun. Est-ce la normalité constitutionnelle que défend notre grand
professeur? Comme défendu dans le 10 point de son analyse, un ministre ne
doit-il communiquer avec le Chef de l’Etat (son patron selon ses termes) que
par «notes» qui «peut revêtir plusieurs réactions (accord, m’en parler ou me
voir, à classer, etc.)»? Drôle de système! Famé Ndongo est-il encore lucide? A
l’entendre réagir sur plusieurs questions d’actualité, je me pose de plus en
plus cette question.
Pire,
Famé Ndongo défend sans vergogne que «Le chef n’est pas obligé de marquer
inexorablement son accord, quelle que soit la proposition». Je veux bien
comprendre mais, lorsqu’on applique cette assertion au Cameroun, on comprend
comment est dirigé ce pays où de belles propositions n’aboutissent jamais parce
qu’on a peur que son auteur en tire un profit politique. Pour qui travaille
donc Paul Biya depuis 32 ans s’il refuse de mettre en oeuvre des propositions
susceptibles de favoriser l’amélioration des conditions de vie de son peuple?
Voilà le système que défend notre grand professeur! J’ai honte que Famé Ndongo
soit la vitrine de notre université depuis bientôt deux décennies! C’est une
vraie malédiction camerounaise!
Enfin, Famé Ndongo nous présente dans le douzième point de son
analyse, les dérives du parti-Etat. Un parti au pouvoir qui ne critique jamais
le gouvernement. Il demande à son Camarade Marafa comment concilier l’esprit de
son livre critique avec l’esprit griotique du RDPC. Il ne comprend pas qu’un
militant du RDPC puisse critiquer le gouvernement. Non, cher Famé Ndongo, votre
vision de la politique ne correspond plus aux réalités politiques de notre
temps. Même le parti au pouvoir doit jouer son rôle de force de propositions
pour faire avancer le pays à travers l’amélioration des actions du
gouvernement. Non, le RDPC a tort de se confondre au gouvernement. Une
meilleure communication du RDPC devait permettre de mettre en évidence les
positions du parti qui ne sont pas forcément celles du gouvernement. Non, les
hommes politiques ne sont plus des clones comme vous! De nos jours, ils ont
leurs propres convictions et leurs propres consciences. Dommage que vous soyez
resté au Moyen-âge en France avec votre langage directement tiré du grec et que
vous nous donniez aujourd’hui l’impression d’être un intellectuel au cerveau
flétri!
Le seul crédit susceptible d’être accordé à la sortie
médiatique de Famé Ndongo est de montrer les contradictions de Marafa et de tous
ses camarades aujourd’hui en disgrâce qui ne démissionnent pas du RDPC. Pour
être cohérent et donner du sens à son repentir, Marafa doit donner sa démission
du RDPC. En attendant, on s’inquiète de la guerre de chefs et de la guerre de
succession qui s’annoncent rudes et qui peuvent contribuer à suffoquer
davantage le pauvre peuple Camerounais.
Famé Ndongo n’est rien d’autre que le symbole de cette
déchéance du Cameroun. Les pensées de Famé Ndongo sont infâmes, indignes et
éloignées des réalités de notre temps. Il faut absolument déchirer sa page pour
donner une nouvelle impulsion à l’université et à l’intelligentsia camerounaise.
En son honneur, il faut paraphraser Jean-Pierre Chevènement et dire «Un infâme
personnage, ça ferme sa bouche!»
Correspondance de : Dr Louis-Marie KAKDEU
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