BOKO HARAM: LA LETTRE DE L'ÉCRIVAIN BERTRAND TEYOU ADRESSÉE AU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU

Monsieur le Secrétaire Général,

Au-delà du fait que nous saluons la mobilisation de la Communauté internationale contre la nébuleuse Boko Haram, initiative qui rejoint l’objectif profond de tout Camerounais pour la paix et la sécurité, il devient urgent, suite aux initiatives intempestives prises ça et là, pour une meilleure atteinte des objectifs, d’attirer l’attention du haut représentant des Nations unies que vous êtes, sur le risque d’emballement irréversible du destin des modestes citoyens que nous sommes, par une lutte incohérente contre le terrorisme. 

Monsieur le Secrétaire Général, permettez-moi d’abordez le vif du sujet en vous faisant un bref rappel des faits. Nous savons tous que la nébuleuse Boko Haram n’a pu prospérer en Afrique que par la générosité débordante de M. Paul Biya qui, sur la base de sa méthode criminelle de gestion du pouvoir, a réussi à transformer la tragédie des prises d’otages en opération juteuse, transaction mafieuse qui, ayant connu quelques couacs, a échoué en règlement de compte exprimé par les menaces du nommé Shekau Abubakar. Une tragédie dans laquelle le dirigeant camerounais veut entraîner non seulement tout un peuple, mais aussi tout un continent voire toute la communauté internationale.

Il est aujourd’hui impensable d’entreprendre quoique ce soit contre Boko Haram avec Paul Biya au pouvoir. Dans la droite ligne des appels incessants que nous lançons contre le pouvoir illégal de Yaoundé, nous reprécisons que la route qui mène au front contre Boko Haram passe par la mise hors d’état de nuire du régime assassin de Paul Biya, préalable sans lequel toute intervention militaire au Cameroun ne sera que vaine, voire improductive et politiquement malhonnête. S’il est pour nous naturel d’accepter l’invention du peuple tchadien qui est bien évidemment chez lui au Cameroun, nous ne souhaitons pas basculer dans une nébuleuse internationale des casques bleus qui sera encore plus ingérable que le fléau que nous souhaitons combattre.

Dans l’espérance d’une collaboration fructueuse à notre dynamique de lutte cohérente contre toute menace qui accable le Cameroun et l’Afrique, je vous prie d’agréer, Monsieur le Secrétaire Général, mes salutations distinguées.

Bertrand Teyou, écrivain et citoyen camerounais.

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