L’actualité autour des produits de grande consommation porte ces derniers jours sur la probable augmentation du riz sur le marché camerounais. Si la Ligue Camerounaise des Consommateurs est monté au créneau pour dénoncer à travers une campagne baptisée «Ne touche pas à mon riz sauté», c’est le Rapport sur la situation et les perspectives économiques, sociales et financières de la Nation pour l’exercice 2015, présenté par le Ministre des Finances en novembre dernier devant le Parlement, qu’il faut aller trouver des réponses à cette situation.
En effet, selon le document, la défiscalisation des importations du riz, le 7 mars 2008, a plus servi les intérêts des opérateurs économiques, que ceux des consommateurs. D’après les statistiques apportées, «un peu plus de 800 000 tonnes de riz sont importées au Cameroun pour un besoin de consommation nationale de 300 000 tonnes et une production locale de 100 000 tonnes. Soit un excédent de 600 000 tonnes, réexportées en contrebande par petites vagues vers le Nigeria (via le Nord, l’Extrême-Nord et le Sud-Ouest) et la RCA par l’Est. Un phénomène qui s’est accentué, avec l’insécurité aux frontières», lit-on dans les colonnes de Cameroon Tribune, le quotidien gouvernemental en kiosque jeudi 21 janvier 2016. Autre constat dressé: «les effets induits de la baisse du prix du baril de pétrole sur le coût du transport et donc le coût de revient des marchandises importées ne sont pas perçus dans les prix de vente du riz sur le marché local».
Au vue de tout cela, le gouvernement a donc décidé de re-fiscaliser les importations. La nouvelle mesure applicable au riz a pour objectif d’encadrer les importations de cet aliment et par effet d’entraînement d’en réduire les quantités, soutient le rapport d’Alamine Ousmane Mey. Elle ouvre une brèche pour le riz local aliment le plus consommé par les Camerounais. «En effet, les producteurs locaux tiennent-là une occasion de renforcer leur position (en quantité et en qualité) sur les différents marchés du pays, où le riz made in Cameroon souffre de visibilité au milieu des multiples marques asiatiques qui trônent sur les rayons et les étals», indique le journal.
Il faudra travailler à augmenter la production qui se chiffrait en 2014 à 201 090 tonnes de riz Paddy (non décortiqué) en hausse de 5,9%. Année au cours de laquelle les importations de riz pesaient 591 000 tonnes pour un coût de 140 milliards de F. Dans sa stratégie nationale de développement de la riziculture, le Cameroun espère produire 750 000 tonnes de riz d’ici à 2020. Avec le concours de la coopération japonaise, le pays expérimente depuis 2011, le riz pluvial, cultivé non pas dans des périmètres irrigués ou des bas-fonds, mais sur du sol ferme, comme du maïs.
En rappel, le 7 mars 2008, une ordonnance du Président de la République, Paul Biya, suspendait les droits et taxes de douane à l’importation de certains produits de première nécessité. Dans la liste des denrées concernées, figurait le riz. A l’époque, l’objectif recherché était de faciliter l’accès de cet aliment aux consommateurs.
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