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ABBA ABOUBAKAR : SÉNATORIALES 2013 AU CAMEROUN: COMMENT EN EST-ON ARRIVÉ À L’ARBITRAIRE ?


Observations Contradictoires, nullité de la légitimité des Sénateurs élus ou désignés à partir du décret n°2013/056 du 27 février 2013 Comment en est-on arrivé à l’arbitraire ? L'intégralité de la note de détail de Abba Aboubakar "afin que nul n’en ignore" comme il le souhaite lui-même... Le contexte dans le quel les toutes premières élections sénatoriales convoquées pour le 14 avril 2013 en vue de la mise en place du Sénat attendu depuis 17 ans au Cameroun entend se dérouler, retient l’attention des personnes éprises du sens de la légalité et remet en question la légitimité de ces soi-disant sénateurs par rapport aux actes législatifs engageant la nation camerounaise dont-ils seront appelés à y légiférer durant leur mandat.
Nonobstant cette initiative, les présentes observations introspectives, viennent décrire la constance de Monsieur Paul Biya dans l’entretien de l’inertie et la prise des décisions contradictoires face aux règles démocratiques et aux exigences des normes internationales sur la bonne marche de la démocratie et singulièrement de la bonne Gouvernance.
Décrites sous des aspects illustrant les contradictions, ces observations interpellent la conscience des Camerounais en général et appellent l’attention de :
* L’Organisation des Nations Unies (ONU) ;
* L’Union Européenne (UE) ;
* L’Union Africaine (UA) ;
* Tous les Etats amis du Cameroun
Sur des dérivations bafouant la Constitution de la République du Cameroun au contenu aussi dérisoire qu’incongru à la solde de Monsieur Paul Biya, annihilant les règles de démocratie universelle inscrites notamment dans la Charte des Nations Unies et la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance ratifiées par le Cameroun.
Eu égard à ce qui précède, et vu l’entêtement rébarbatif de Monsieur Paul Biya à mettre sur pied un sénat aux membres totalement promus par ses décrets du fait de l’avilissement incontestable de mandat du collège électoral y relatif et des procédés de nomination par lui de trente (30) sénateurs dans un processus imposant les choix démocratiques, la dégénérescence et l’implosion sociale sont évidentes à court terme dans l’optique des réformes visant la promotion d’une véritable démocratie aux fins des élections libres, transparentes et crédibles.
Première Observation :
Au commencement c’était des revendications
visant la tenue d’une conférence nationale souveraine.
Loin de toute superstition, le régime du renouveau national baptisé par son promoteur Paul Biya, a flairé sa chute entre 1990-1991en cause, l’ouverture à la démocratie multipartite avec des revendications cohues. Mais, celui-ci fut Sauvé de justesse à la faveur du consensus sur les réformes institutionnelles lors de la rencontre tripartite de novembre 1991 résultant la révision de la Constitution de 1972 et l’adoption de celle du 18 janvier 1996.
La méthode ambivalente des collectes de données mise en place à l’époque au premier ministère dans l’optique de trie et d’exploitations des contributions des citoyens au lieu d’une consultation référendaire sur la Constitution, plongeait déjà le Président Biya et son ministre de la communication porte-parole du Gouvernement de l’époque, Monsieur Augustin Kontchou Kouemeni dans des contradictions, large débat pour le premier et grand débat pour le deuxième.
Les contributions ainsi demandées au camerounais lors de cette révision constitutionnelle n’étaient qu’une farce, ce d’autant aucune proposition n’avait été inscrite dans cette Constitution de janvier 1996 que des changements des dispositions spécifiques dans la mouture soumise à l’appréciation du public. En revanche, on en était au renforcement du pouvoir du Président de la République, remontant le mandat présidentiel à sept (07) ans renouvelable une seule fois, abolissant de ce fait le système quinquennal de mandat instauré depuis l’indépendance du Cameroun. Situation qui a inspiré en son temps et donné lieu à la commission d’un ouvrage intitulé « La Démocratie Emballée » par le journaliste Zacharie Ngniman.
Ensuite, le régime de Monsieur Paul Biya a procédé petit à petit à la mise en place des batteries des mesures législatives défiant les règles universelles de la démocratie pour empêcher tout débat contradictoire et restreindre les mouvements politiques des adversaires sérieux de son régime à des proportions congrues et répressives. Naturellement, c’était sans compter avec ses intentions d’inertie sur l’inopérationalisation des institutions démocratiques prévues dans cette Constitution de janvier 1996, manipulée en avril 2008 au prix des vies humaines pour son pouvoir ad vitam aeternam. Ainsi, il use des lois de répression que des lois de contradiction.
Deuxième observation :
L’inertie, la violation des lois comme règle de Gouvernance.
Prévue comme institution compétente en matière constitutionnelle devant statuer sur la constitutionnalité des lois et, définit comme organe régulateur du fonctionnement des institutions, l’absence opérationnelle du Conseil constitutionnel est la principale cause du dysfonctionnement des institutions constitutionnalisées depuis janvier 1996 au Cameroun.
Ce dysfonctionnement entraîne systématiquement la violation de la Constitution et des lois par le Président de la République Paul Biya. C’est le cas des députés décédés au cours de cette législature qui peine à boucler le mandat. Voyons ces errements énumérés ci-dessous :
Primo : Au sens de l’article 10 (1) de la loi n°91-20 du 16 décembre 1991 fixant les conditions d’élection des députés à l’Assemblée Nationale et ses modifications subséquentes, il
est clairement définit : « Lorsqu’il se produit une ou plusieurs vacances définitives par suite de décès, démission du titulaire ou du suppléant ou par toute autre cause dans une circonscription électorale, il est procédé à des élections partielles dans tous les douze mois qui suivent la vacance. » A cet égard, plus de dix (10) députés sont décédés au cours de la présente législature mais, les élections législatives partielles n’ont jamais été organisées en vue de leur remplacement conformément à la loi. Le Président de la République a visiblement entretenu l’arbitraire sur cette situation sans se gêner par rapport à son serment.
S’indignant, Monsieur Abba Aboubakar alors, Président du parti politique R.C.P.U avait porté ce problème devant la cour suprême au mois de mars 2010 par une requête, cela après des démarches infructueuses à travers des correspondances au Président de la République. Ladite requête n’avait pas également évolué au niveau de cette juridiction et, la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) fut saisi au mois de septembre de la même année par le même requérant pour les mêmes motifs : (Violation de loi par le Président de la République et dysfonctionnement de certaines institutions constitutionnalisées).
Par contre, au niveau de la CADHP, la requête ou alors appelée la « communication » introduite, suit son cours normal en ce moment. L’issue ou l’objectif visé maintenant au bout du compte, c’est le reversement par l’Etat du Cameroun des fonds de microprojets aux nouveaux députés qui seront élus dans les circonscriptions de ceux, décédés lors de la législature 2007-2012 à titre de régularisation permettant leur rattrapage à la réalisation des projets en veilleuses dans la décade de la période de décès des précédents élus.
Dans cet ordre d’idée, deux missions de cette commission la « CADHP » au sommet, sont descendues en visite de travail au Cameroun en février 2011 et en septembre 2012. Par voie de conséquence, ce début de la mise en place des institutions constitutionnalisées depuis 17 ans n’est pas fortuit ni, ne relève pas de la volonté personnelle de Monsieur Biya. Mais alors de quelle manière aussi honteuse que cela puisse paraître ? Bien qu’il ait fait adopté la loi n°2006/005 du 14 juillet 2006 fixant les conditions d’élection de sénateurs sans plus rien !
Secundo : Depuis qu’il a effleuré plusieurs mouvements voulant renverser son régime sans succès, Monsieur Paul Biya a décidé carrément de gérer le Cameroun comme son épicerie, la Constitution lui servant tout simplement de tremplin pour la manipulation de l’opinion sur des pseudos lois à sa solde.
En fait, l’ignoble grossièreté est relevée à l’article 7 alinéa 4 de la Constitution qui dispose clairement : « Les fonctions de Président de la République sont incompatibles avec toute autre fonction publique élective ou toute activité professionnelle. »
C’est alors là, que Monsieur Biya choisit de se faire élire comme l’éternel Président du parti RDPC qui bénéficie annuellement d’un financement de près d’un milliard de francs cfa du trésor public au titre de subvention pour ce parti, cumulant ainsi les fonctions de Président de la République avec celles de Président d’un parti politique qui émarge des sommes colossales dans la caisse de l’Etat à la suite de chaque élections législatives depuis 2002.
Au vu de cette autre aberration, Monsieur Abba Aboubakar a une fois de plus introduit une requête contre Monsieur Paul Biya pour cumul de fonctions au référé de la Chambre administrative de la Cour suprême avec payement des frais de consignation en date du 07 mai 2012. Comme d’habitude, ladite juridiction ne daigne même pas se prononcer sur cette requête jusqu’à ce jour.
Tercio : Face à l’intransigeance obnubilée de la violation de la Constitution et des lois ordinaires, au mois de février 2011 certains leaders des partis politiques sous l’orientation de Monsieur Abba Aboubakar, se sont entendus pour porter des revendications concernant l’inertie institutionnelle devant le public à Yaoundé et un peu partout dans d’autres villes du Cameroun. Malheureusement, ces derniers ont été arbitrairement arrêtés et garder à vue au secret par la Dst. Messieurs Abba Aboubakar et Essomba Urbain Liboire ont été empoisonnés en cellule lors de cette garde à vue cruelle.
Quant à messieurs Olinga Aimé Cyprien, Bouba Michel, Adouemé Bepegue Aimé et Nyamsi Roy Patrick, ils sont sortis exténués des maladies.
A la suite de ces arrestations, certains pays amis du Cameroun ont envoyé des émissaires à la rencontre du Président Biya pour plaider à l’apaisement du climat politique en raison des impacts négatifs de telles initiatives contre les acteurs politiques dans un Etat dit démocratique et de droit. Ce dernier a très mal pris cette démarche. Et, remonté peu avant l’ouverture de la campagne présidentielle, certains de ses collaborateurs, notamment l’ancien Secrétaire Général de son parti le RDPC, Monsieur Sadi René et lui-même en Chine au mois de juillet 2011, clamaient haut et fort des allégories belliqueuses à l’endroit des pays occidentaux comme quoi, des menaces extérieures pesaient sur le Cameroun par « l’ingérence de certaines grandes puissances dans les affaires intérieures du Cameroun. »
D’autre part, le dysfonctionnement des institutions motivait l’option d’une transition pacifique à travers un conseil national de transition que devait diriger un officier supérieur de notre armée le quel qu’il soit en vue des réformes. Sur ce, Abba Aboubakar avait été qualifié à peine voilé par Paul Biya et le même Sadi René de promoteur de la violence et d’initiative de déstabilisation du régime. Ayant suivi les avis de ses nombreuses connaissances dans l’armée, le même Abba Aboubakar a apporté son soutient à Monsieur Paul Biya lors de l’élection présidentielle d’octobre 2011 pour dissiper le malentendu et l’accusation indirecte qui le visait démontrant par cet acte sa bonne foi pour la paix mais, sans négliger la bonne marche des institutions républicaines.
Quarto : Après la fameuse élection présidentielle de 2011 dont les listes électorales renfermaient beaucoup de doublons fortement décriés, et comme pour adouber les revendications visant la mise en place des institutions constitutionnalisées depuis 1996, au nom de la France, le message de félicitations de l’ancien Président de la République Française Monsieur Nicolas Sarkozy n’est pas allé par quatre chemins, cite : « Monsieur le Président, Au lendemain de votre réélection à la Présidence de la République du Cameroun, j’ai le plaisir de vous adresser mes félicitations ainsi que tous mes vœux pour le succès de votre nouveau mandat. Je connais votre intention, annoncée pendant la campagne électorale, de parachever sans plus tarder la mise en place des institutions prévues par
la Constitution de 1996. Je m’en réjouis car celles-ci seront le gage d’un pays stable, confiant en lui-même et résolument tourné vers l’avenir. Par ailleurs, alors que votre pays connaitra de nouveau des élections en 2012, je ne doute pas que vous saurez, d’ici là, mettre en œuvre les réformes et les moyens nécessaires au bon fonctionnement d’ELECAM et, par voie de conséquence, au renforcement de la démocratie au Cameroun. Enfin, je tiens à vous assurer de la disponibilité de la France à continuer d’accompagner le développement économique et social de votre pays et de son peuple. Je vous prie d’agréer Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération. »
Dans le même ordre d’idée, au nom de l’union européenne, le Président de la commission de cette institution Monsieur José Mauel Duräo BARROSO a écrit, cite : « Monsieur le Président, Permettez-moi de vous adresser mes félicitations ainsi que mes vœux pour le succès de votre nouveau mandat. Permettez-moi aussi de saluer la population camerounaise pour le sens des responsabilités dont elle a fait preuve lors de l’élection du 9 octobre 2011 démontrant de façon pacifique son attachement au renforcement du processus démocratique et de l’Etat de droit. Dans cette perspective, je sais l’importance que représentent pour vous les prochaines élections législatives et municipales. Il s’agira, en effet, de mettre en œuvre les réformes nécessaires à un approfondissement du processus démocratique et en particulier, tirant les leçons du dernier scrutin, une meilleure identification des électeurs. Je suis convaincu que vous saurez intensifier le rythme des réformes visant un renforcement de l’Etat de droit, telles que la mise en place effective du Conseil constitutionnel et du Sénat, comme prévu par la Constitution de 1996. Je peux vous assurer que l’Union européenne est prête à appuyer les efforts de votre pays pour relever ces défis. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération. »
A la suite de tout ce qui précède, dans l’intérêt des acteurs politiques voire du peuple camerounais en général, s’opposer à la mise en place des institutions démocratiques, relèverait de la pure stupidité. Il en est de même de l’organisation des élections sénatoriales par un collège électoral constitué essentiellement des conseillers municipaux au mandat échu dont fondamentalement illégitime et ce, dans l’optique de l’opérationnalisation du Sénat en veilleuse depuis 17 ans. Cela exprime ni plus ni moins, du mépris à l’égard de la communauté nationale et internationale.
Quinto : La refonte biométrique des listes électorales était la raison fondamentale du report des élections législatives et municipales de 2012 et non pour la tenue des élections sénatoriales attendues depuis fort longtemps.
Tout compte fait, il y a lieu d’explorer quelques nuances et d’établir la vérité… Si les députés pendant la période de rallonge de leur mandat alors par une loi peuvent voter d’autres lois, à contrario, les conseillers municipaux dont les mandats sont échus et rallongés par décret présidentiel certes, procèdent quant à eux aux délibérations et gèrent les affaires courantes de leur municipalité sous réserve des nouvelles élections, ils ne sauraient exprimer des suffrages conférant la légitimité normale aux sénateurs chargés de légiférer sur des lois. Attention ! Ce sont deux institutions aux différentes prérogatives (le parlement et la municipalité).
Surtout, ces conseillers municipaux sont issus des élections fortement contestées, de même que celle du Président ayant décrété cette prorogation qui se trouve également en déliquescence de sa légitimité pour plusieurs raisons.
En tout état de cause, les sénateurs constitués après les fausses élections du 14 avril 2013 où ceux devant être nommés, seront tout, sauf légitime. La communauté internationale devra en tenir compte par rapport aux principes universels de la démocratie et des droits de l’homme bafoués car, ces sénateurs résulteront des décrets dictatoriaux et non de la voie normale de démocratie. Dans cette circonstance, pourquoi avoir arrêté les leaders politiques qui réclamaient la mise en place de ces institutions au mois de février 2011 et leur traduction devant la chambre criminelle du tribunal de grande instance du Mfoundi en y confisquant les biens de Monsieur Abba Aboubakar ?
L’inertie au sommet de l’Etat est à la base de cette initiative désordonnée de l’organisation des élections sénatoriales hors norme, oubliant que l’heure de nomination des sous-préfets /maires et des députés désignés est révolue par rapport aux sénateurs en démocratie, Monsieur Biya fait tout à sa tête comme s’il dirigeait les animaux et non les Hommes.
Troisième et dernière observation :
Sénat
Reconfiguration de la carte géopolitique nationale
Quel impact.
En toute honnêteté d’esprit, personne ne peut s’opposer à la mise en place des institutions prévues dans la Constitution de 1996. D’ailleurs, cela a toujours fait l’objet des revendications des acteurs politiques, ceux de la société civile et de la diaspora camerounaise sans succès.
À priori, dans le contexte d’une démocratie normale, les membres relevant des institutions au critère électif, devraient recouvrir leur légitimité à travers des suffrages directs et non indirects, encore moins à travers des séries de décrets. Malheureusement au Cameroun, le Président de la République s’est forgé une Constitution à sa mesure, disposant d’un pouvoir absolu tel un pape à la dimension d’un Etat.
D’autre part, il serait illusoire de croire que les membres des partis politiques qui n’ont pas des conseillers municipaux où ayant peu, suffoqueraient de remords vis-à-vis de cinq (05) autres partis qui ont accepté s’humilier dans cette mascarade sénatoriale, s’attendant se contenter de résiduels sénateurs à eux prévus par leur coach au pouvoir. Ils tentent alors vainement de se justifier d’avoir reçu tantôt des promesses, tantôt des assurances de leurs bourreaux, pourtant saouler d’un uppercut qui les traumatisera à jamais dans leurs ambitions politiques.
Dans un échange récent avec la presse au sujet de cette sénatoriale, le porte-parole auto proclamé du Gouvernement le ministre Issa Tchiroma Bakary cet autre leader politique qui entendait aussi s’aventurer à cette sénatoriale au titre de nain politique, confondait déjà la légitimité dont souffre les conseillers municipaux actuels qui, d’ailleurs ne savent plus quel
budget adopté pour parachever leur mandat dans les communes, avec la légalité du décret présidentiel qui n’a aucune prééminence sur la loi, les Conventions internationales et les Chartes visant les questions de la Gouvernance et de la Démocratie, ratifiées par le Cameroun.
Aussi, certains partis politiques de renon qui participent à cette connerie, arguent qu’ils y vont dans le but de la préservation de la paix au Cameroun. C’est (RIDICULE) ! Sans être dupe, nul n’ignore que ce prétexte leur est prêté par le régime du RDPC longtemps plongé dans l’art de manipulation de l’opinion face à des errements de Gouvernance avec ce terme (préservation de la paix) tel un cantique de trafic d’influence et de la diabolisation des contradicteurs sérieux de ce régime. Encore qu’un des leaders pâmait de menace à l’arme blanche ?
Il n’est point utile de rappeler ici le passé tumultueux de la plus part de ces partis politiques d’opposition vis-à-vis du même régime dans les années 1991 au prix des vies humaines et des dégâts matériels considérables. Par ailleurs, quelques acolytes du régime gardent à l’esprit leur cohabitation avec certains anciens putschistes reconvertis. En tout cas, nul ne peut aimer la guerre comme mode d’accession à la magistrature suprême. Tout parti politique qui se crée, a pour vocation la conquête du pouvoir et lorsqu’il y a obstruction ou entrave à la démocratie, les leaders politiques devraient chercher des voies de la normalisation.
Pour la mise en place du Sénat, Monsieur Paul Biya avait toute la lassitude d’organiser ces élections sénatoriales au moment où les conseillers municipaux jouissaient encore de la plénitude de leur légitimité provenant du suffrage universel direct que, celle d’une transition découlant de son décret à polémique sur les prorogations de mandats.
Toute initiative tendant à nuire délibérément au peuple, a un salaire. L’exemple avec Monsieur Marafa Hamidou Yaya alors, Ministre d’Etat chargé de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, il osait toujours organiser des élections frauduleuses en faveur du parti-Etat au détriment de l’opposition, il paye aujourd’hui le prix de son indolence contre ceux dont-il a efficacement martyrisé durant son opulence ministérielle. Nous continuons quant à nous librement notre noble combat pour le bien du peuple camerounais en démocratie.
Une approche empirique amène à constater que Monsieur Paul Biya a réussi à déjouer l’opinion publique pour verrouiller systématiquement la voie de l’alternance par l’opposition même interne au sein de son propre parti politique après cette fameuse élection sénatoriale, donnant lieu à une succession dynastique voire tribale à la tête de l’Etat à travers le RDPC.
Dans cette lancée suicidaire et s’accommodant avec des actes de surprise comme mode de Gouvernance, Monsieur Biya entend convoquer le corps électoral en vue du double scrutin législatif et municipal 2013 dès le lendemain de la clôture des élections sénatoriales le 14 avril prochain. C’est à se demander que devient finalement ce pays avec ce dernier ?
Il est établi que le Cameroun compte plus 250 ethnies dans un système de Gouvernance où les règles du jeu démocratique sont obsolètes et expressément bafouées. Héritant l’ancien parti unique et le transformant comme moule d’identification des élites administratives gouvernantes, Monsieur Biya y surf par des promotions tribales dans l’appareil étatique sans
tenir compte des critères de compétences, entretenant une gestion ambiguë des grands groupes tribaux voire régionaux en lieu et place des solides institutions devant permettre les alternances libres au sommet de l’Etat que des machinations absurdes révélées à travers les câbles wikileaks.
Vu sous cet angle, la mise en place du Sénat dans des conditions déplorables qu’il soit, impacterait négativement sur la nouvelle carte géopolitique nationale par rapport aux conflits successoraux qui seront ouverts le moment venu au sommet de l’Etat par clan tribal interposé en l’absence des mécanismes démocratiques fiables d’arbitrage.
Parvenant au bout de son plan de confiscation de pouvoir, Monsieur Biya a amplifié une forme de corruption à ciel ouvert par l’adoption d’une loi impopulaire façonnée en catimini de toutes pièces sous le n°2012/017 du 21 décembre 2012 en vue de la prise en charge par l’Etat du collège électoral des sénateurs. Persévérant dans sa logique de corrupteur invétéré, le décret n°2013/057 du 27 février 2013, vient confirmer avec le payement gratuit de la somme de 50.000 franc cfa à chaque électeur accomplissant simplement ses devoirs civiques conformément à la loi !
Cette méthode peut motiver tout électeur camerounais d’exiger désormais d’être payé par l’Etat pour voter lors d’une quelconque élection. C’est l’une des plus grosses bêtises de ces élections sénatoriales. Que ceux qui contribuent au financement du processus électoral au Cameroun en tiennent compte. Sachant le fonctionnement flou du régime Biya, il reste à savoir si effectivement cette loi n°2012/017 avait été introduite et adoptée lors de la session de novembre 2012 de l’Assemblée Nationale ? Et pour quel intérêt si c’est n’est la confirmation d’une gestion épicière de la République du Cameroun par ce dernier ?
Pourtant, au sens de la loi n°2000/015 du 19 décembre 2000 relative au financement public des partis politiques et des campagnes électorales bien connue de tous, il revenait à chaque parti politique participant à cette élection sénatoriale d’assumer ses charges, ce d’autant que les électeurs concernés sont étiquetés par parti politique.
Par ailleurs, Monsieur Biya aurait décidé de supprimer le financement annuel aux partis politiques pour l’exercice 2013, notamment leur subvention concernant la prorogation de mandat des députés, car jusqu’à ce jour, les partis qui en bénéficient semble n’avoir rien reçu du Minadt. S’il s’avère vrai, cela constituerait l’intention maléfique de nuire aux partis politiques bénéficiaires dans le but de les anéantir complètement. Un quotidien privé de la place faisait déjà état dernièrement du déblocage de la somme de deux cent cinquante (250) millions de francs cfa par Paul Biya pour le compte de son RDPC !
Quoi que l’on fasse, seule la mise en place d’un Gouvernement d’union nationale de transition devant procéder aux réformes institutionnelles et l’organisation des élections libres et transparentes notamment la présidentielle, les législatives et les sénatoriales à la majorité absolue à deux tours, aussi bien des municipales et des régionales d’un mandat de 05 ans renouvelable une seule fois pour la présidentielle, de l’organisation d’un forum national d’excuses et des réconciliations comme gage de la stabilité et du renforcement du processus démocratique au Cameroun. Au quel cas, l’emprise dictatoriale ne s’éradiquera pas de si tôt.
Tels sont les objectifs sur les quels s’attellent le mouvement dit : Convergence Sociale pour le Développement en abrégé (CSD) coordonné par Abba Aboubakar.
Nonobstant ce qui précède, l’heure des littératures est révolue, il est temps d’agir et maintenant, seul Monsieur Paul Biya est d’office disqualifié pour mériter sa paisible retraite.
Par conséquent, l’organisation actuelle des élections sénatoriales dans des conditions anti-démocratiques, ne saurait mettre fin aux revendications visant l’application des autres dispositions prévues depuis 17 ans dans la Constitution. Le ridicule et la honte ne disent rien aux membres du RDPC plus que jamais déterminés dans la gloutonnerie du conservatisme. Une rupture générationnelle s’impose dans l’aggiornamento politique du Cameroun. Il fallait cela pour exposer au grand jour, la dictature du régime Biya tout comme Ahidjo dans ce pays.
Même pour le dépôt dans le délai des listes des candidats de son parti que lui-même a personnellement trié en faveur de ses croulants sénateurs, Monsieur Biya a joué au cache-cache jusqu’aux heures tardives afin de les déposer à ELECAM juste pour la formalité.
Les camerounais et les observateurs internationaux doivent ignorer tout simplement cette farce qui ne cadre nullement pas avec la démocratie. Il est temps pour le meilleur et les jours qui suivent nous en dirons plus à travers des actions Convergentes pour le changement.
Cette élection sénatoriale, démontre à suffisance que la Constitution de la République du Cameroun est bafouée depuis fort longtemps par le Président Paul Biya.
Pour Abba Aboubakar, cette sénatoriale est considérée comme nulle et de non avenue.
A Yaoundé le 15 mars 2013
ABBA ABOUBAKAR
Coordonnateur de la CSD


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