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LETTRE OUVERTE AU COMPATRIOTE ALAIN FLORENT par Jean-Pierre Djemba

Cher Alain Florent, même si ta modestie dois en souffrir, je me permets de rendre public  les derniers échanges épistolaires que nous avons eus. Pourquoi ? Pour répondre à un certain nombre de questions que tu me poses et donner en quelque sorte satisfaction à ce que tu me reproches fraternellement de ne pas faire à savoir, dire tout haut ce que nous nous disons en « off », comme on dit à la radio. Pour une meilleure compréhension de tous nos compatriotes de ce qui va suivre, je me dois d’abord d’en planter le décor.

En effet, tout part de la lecture d’un article de notre brillant, sémillant et pédagogue compatriote Sa’ah François Guimatsia, paru il y a quelques jours, dans le site camer.be et intitulé « DÉMOCRATIE DES TRIBUS AU CAMEROUN ET SUCCESSION DE PAUL BIYA ». La qualité et la pertinence de ce remarquable document collent tellement à l’actualité que je suis amené à réagir, afin de rendre hommage à son auteur et le remercier pour son importante contribution au débat, plus que positivement en ces termes sur ma page Facebook : « En ces temps d’interminables errements et de questionnements légitimes des uns et des autres sur le singulier chemin que notre pays a emprunté à son corps défendant depuis  1960, date de sa soi-disant indépendance, tous les  Camerounais capables de lire, de comprendre et d’analyser objectivement et prospectivement de manière critique un texte éminemment politique, devraient prendre connaissance de ce document de notre compatriote Sa’ah François Guimatsia dont l’extrait qui suit, résume à merveille l’ensemble du corpus : En nous focalisant sur le contrôle ethnique du pouvoir politique, nous nous éloignons de l’essentiel tout en faisant de la politique notre plus grand diviseur national.
Nous avons mieux à faire que de compter éternellement nos tribus, pendant qu’ailleurs dans le monde on s’entend sur l‘essentiel, travaille efficacement et avance rapidement. Après tout, un pays ne se développe qu’en cultivant les valeurs cardinales telles que la mystique du travail bien fait, la qualité humaine intrinsèque des dirigeants, la valorisation des compétences, un management tourné vers les résultats, le sens de l’éthique, etc. Et sans exagérer, lorsque le moment viendra d’écrire une nouvelle constitution pour le Cameroun nouveau, ce texte synthétisé et enrichi, à mon humble avis, pourrait en constituer le préambule. A cause notamment de sa profondeur, de sa densité, de sa finesse et de sa pertinence, nous l’avons rendu public, trois fois de suite sur notre page Facebook et disons merci mille fois à son éminent auteur. » Voici donc, cher Alain Florent, le texte à l’origine de nos échanges épistolaires. Echanges qui continueront par ce qui suit et va m’amener à t’adresser la présente lettre ouverte qui est bien entendu fraternelle et sans acrimonie.

Et, comme d’habitude, après cette nouvelle sortie de ma part sur le net, ta réaction non moins pertinente et d’actualité ne se fait pas attendre et est ainsi libellée : « Certains traitent le problème tribal avec une légèreté déconcertante. Si les gens parlent, c'est qu'il y un problème sérieux qu'il faut résoudre pour que la cohésion nationale que j'appelle de tous mes voeux soit effective. Pour les nombreux soutiens de Gbagbo (j'en fais d'ailleurs partie), c'est la France qui a mis le feu en Côte d’Ivoire.  Ce qui est vrai et faux. Le néologisme bamiphobie n'est pas une extrapolation descriptive de la realité sociopolitique camerounaise. En Côte d’Ivoire, c'était la dioulaphobie! Pourquoi tant de caricature sur les concitoyens? Je trouve que nous devons nous asseoir pour débattre de tout ca. »
A quoi, je réagis en disant ceci : « Cher, Alain Florent, je dois dire que je suis toujours surpris que certains d'entre nous oublient que Ernest Ouandié, l'un des artisans avec Ruben Um Nyobé, de l'indépendance dont ils jouissent à présent des bienfaits sans modération, était Bamiléké et que, si l'on voulait aller dans le sens de leur ostracisme, dans une sorte de préséance protocolaire, rien ne les autorise de passer avant les Bamilékés, à cause du sang versé pour la liberté et la dignité du Cameroun. En effet, les Bamilékés et les Bassas, à la grande différence de ceux qui s'auto érigent en seuls ayants-droit à présent, pourraient faire valoir effectivement ce droit du sang. Et eux, je crois, pas grand chose. Faisons l'effort de dépasser tous ces archaïsmes et travaillons ensemble à la construction d'un Cameroun nouveau. Le véritable enjeu désormais. »
Réaction qui t’amène à dire en quelques mots, un certains nombre de choses hyper importantes qui sont au cœur même du débat du moment, à savoir la question tribale au Cameroun : « Cher Jean-Pierre, tu viens de marquer là un grand coup politique! C'est parfois dommage que tu ne sois pas écouté et tu gagnerais à te faire écouter d'avantage. Nous ne sommes pas éternels sur cette terre et tout le bagage intellectuel et militant que tu traînes avec toi devrait servir de base de travail pour les plus jeunes. Ce que tu viens de révéler ne suscitera pas l'indignation ; mais si Nganang le dit, ça sonnera comme un aveu de discrimination ethnique. Je dois avouer que je ne sais plus où mettre ma tête avec ce casse-tête tribal-là. Si les Bassas et les Bamilékés étaient majoritaires dans cette lutte par le décompte des hommes tombés les armes à la main, il n'en demeure pas moins vrai que cette lutte était nationale. »Un propos auquel je réponds  pour clore cette séquence : « Non, cher Alain Florent, il n’y a là de ma part, ni grand coup politique, ni révélation. Il y a seulement rappel de faits historiquement établis et avérés. Faits probablement occultés aussi parce que nos frères Bamilékés et Bassas, font preuve d’un excès de modestie et de hauteur de vue. Chose qu’on ne saurait leur reprocher et qui est au contraire tout à leur honneur. Cher Alain Florent, on ne bâtit pas des choses grandes et durables sur la base du mensonge. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à regarder ce que fait le président Paul Kagamé au Rwanda. La réussite de ce tout petit pays en hommes et en superficie tient essentiellement au fait que ce pays sous le leadership de son principal dirigeant actuel, a recouvré son authenticité. Chose qu’on ne dit pas assez et qu’il faut pourtant répéter à satiété, ce n’est pas le Rwanda qui a fait connaître Paul Kagamé, c’est l’excellent leadership de ce dernier qui fait parler du Rwanda. Bien entendu, il faut un certain niveau de subtilité dialectique et politique pour apprécier la quintessence de mon propos qui, malheureusement par manque de ces deux qualités à beaucoup d’entre nous, ne va pas manquer de donner lieu à la polémique et  me valoir une volée de bois vert. Mais qu’importe car, non seulement, je pense profondément ce que je dis d’une part, mais de l’autre, je suis très à l’aise pour le dire car, je suis l’Editeur du livre : Les secrets du génocide rwandais, enquête sur les mystères d’un président. Livre paru en 2001 et dont l’auteur est Charles Onana. Livre qui m’a d’ailleurs  valu, un procès intenté en France par le gouvernement rwandais.
Le président Kagamé, est incontestablement en Afrique, l’un des rares responsables du continent a avoir fait sienne cette citation du poète Aimé Césaire, alias le Nègre fondamental : « Nous voulons que nos société s’élèvent à un degré supérieur de développement, mais d’elles-mêmes, par croissance interne, par nécessité intérieure, par progrès organique, sans que rien d’extérieur vienne gauchir cette croissance, ou l’altérer, ou la compromettre ».  C’est  du beau, parce que c’est du Césaire ; mais c’est aussi bien dit parce que c’est aussi du Césaire dont la clarté et la fermeté des positions politiques, n’ont jamais été prises en défaut.
Cher Alain Florent, très humblement, ma modeste personne a fait le choix d’être toute sa vie au service de la vérité et des intérêts de l’Afrique et du Cameroun. Et je crois à ce sujet que, c’est la devise du Manidem, parti politiue  de mes camarade upécistes Anicet Ekané et feu Abanda Kpama, « le Cameroun est notre pays, et l’Afrique notre avenir », qui exprime parfaitement bien ce qui précède. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis candidat à rien, n’ambitionne à aucun titre ni poste. Et c’est pour la vérité que, lorsque le Commandant Kissamba, démissionne en 1990 de toutes ses responsabilités à la direction de l’UPC dont il était avec brio, le secrétaire général, je suis le seul à le suivre alors que son départ inopiné allait donner lieu à une redistribution des rôles et des postes. C’est au nom de cette même vérité que je lui reste fidèle encore aujourd’hui même dans  l’indicible et effroyable traversée du désert qu’il  vit dans sa chair depuis plus de vingt ans. Ce petit rappel des faits pour te dire cher Alain Florent que le seul fait d’être au service du Cameroun me comble de joie, me rend heureux et me fait marcher la tête haute. Un inestimable trésor dont ne pourront jamais, à grand jamais se prévaloir de posséder, de nombreux compatriotes qui font pourtant la manchette des journaux et écument les plateaux de télévision. Le combat continue et continuera tant que Dieu, en qui je crois, me donnera un souffle de vie, car, en paraphrasant Jean Jaurès, l’illustre fondateur en 1904 du journal l’Humanité, « Ce qui importe avant tout, c’est la continuité de l’action. C’est le perpétuel éveil de la pensée et de la conscience ouvrière. Là est la vraie sauvegarde de l’avenir. » Ceci, cher Alain Florent n’était pas seulement valable pour les Français mais pour toute l’humanité.

Très fraternellement à toi.
Jean-Pierre Djemba,
Militant de l’UPC depuis 1975,
Proche collaborateur du Cdt Kissamba depuis 1989,
Et Membre de son Secrétariat Particulier (SPK),
Secrétaire général du Conseil des Camerounais de la Diaspora (CCD),
Secrétaire général du Front Patriotique Camerounais (FPC)
Jean-Pierre Djemba
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