Parti de Londres pour Douala la veille du 27 août 1940 où il fera sa proclamation en vue de rallier le Cameroun, Leclerc y rassemble, de gré ou de force, les combattants camerounais, des miliciens et de simples citoyens, parfois trop jeunes et dont la majorité n’a encore jamais vu à quoi ressemble un vrai canon de guerre. Cette même mission, le général Larminat, aux côtés de Leclerc, l’effectue avec les populations congolaises (Brazzaville). Les populations oubanguiennes (Centrafrique), gabonaises et d’autres possessions françaises au-delà du fleuve Congo sont aussi sollicitées. Ces différentes armées remontent vers le Cameroun où Douala est leur point de rassemblement. Au même moment, à Fort-Lamy (aujourd’hui Ndjamena), René Pleven effectue la même mission et attend l’arrivée de Leclerc pour jeter ensemble leurs forces dans la guerre, sinon la plus meurtrière de tous les temps, du moins la plus destructrice.
Quand on prend l’histoire de la Libération de la France par son bout, il est évident que depuis ses origines, les redoutables « Forces Françaises Libres » sont essentiellement composées de combattants africains. La légion du Cameroun, comme celle du Tchad par exemple et d’autres peuples d’Afrique, ne compte que quelques dizaines d’officiers et volontaires français, peut-être une centaine, contre des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers d’Africains ! Ce problème de sous-effectif français dans les troupes originelles de Leclerc est évoqué par Mongo Béti Dans son roman « Remember Ruben » : « D’ailleurs, à l’époque, si tu mets les gradés de côté, ils n’avaient pas un seul combattant disponible. Il n’y avait que nous »1.
Pour le front de guerre, l’administrateur Saller en poste à Yaoundé fournit au nouveau colonel Leclerc des camions et de l’essence. Il en aura besoin avec ses troupes pour le long voyage qu’il s’apprête à entreprendre en direction de la France.
Départ de la colonne Leclerc du Cameroun pour la France, à pied !
Les archives photographiques des soldats camerounais de la guerre dans les trains bondés ont souvent fait croire aux personnes peu curieuses que ceux-ci se déplaçaient essentiellement par des moyens de locomotion adéquats, les voies ferroviaires par exemple et/ou d’autres types de transports interurbains (bus, autocars, etc.). La réalité fut tout autre. Pour preuve, en 1940, les chemins de fer au Cameroun ne reliaient que quelques localités de la moitié du sud du pays à Douala, Yaoundé et N’Kongsamba, sans permettre de rallier ces villes au nord du pays. Quant aux camions peu nombreux fournis par l’administration coloniale, ils étaient destinés au transport du matériel tandis que les gradés français voyageaient dans des avions et les hélicoptères de combats. Cela leur permettait aussi de trouver dans l’hinterland de nouveaux « volontaires ». Quant aux nombreuses troupes africaines communément appelées « tirailleurs sénégalais », c’est à pied qu’elles allaient partir pour la France, sur une route où les attendait l’ennemi allemand et italien, dotés de moyens plus puissants.
Mais les compagnons Leclerc étaient plus courageux. Formant la colonne Leclerc, de longues et interminables rangées de soldats se lancèrent sur la route en novembre 1940. Cette colonne kilométrique de marcheurs partit du cœur même de l’Afrique, passa par l’Adamaoua, puis le Nord-Cameroun. Aux environs de Garoua, elle pataugea dans les marais de la Bénoué, bondées de canards et d’antilopes. Dans cette localité, un accident : l’avion du général Leclerc s’écrase. Il en sort indemne, contraint cependant de prolonger son séjour à Garoua pour trouver un autre appareil. Leclerc rencontre les habitants partout, s’adonne à la chasse de
l’hippopotame et du gibier qu’il aime autant que les chevaux. Sa troupe traverse le Logone et Chari dans l’extrême-nord du Cameroun, arrive à Fort-Lamy (ou Ndjamena) au Tchad. Durant le parcours, ils sont rejoints, de gré ou de force, par d’autres « volontaires » des localités traversées. Arrivé dans le massif central du Tibesti, à Faya (Largeau), Leclerc prend le commandement de la garnison de Pleven qu’il rencontre le 2 décembre 1940.
Avec ses chars il continue son expédition à Ounianga, puis Zouar, où ses hommes et lui font face aux dunes, au baroud du sable quasi mouvant sous la chaleur tonitruante du désert. C’est de Zouar que repartiront toutes les colonnes, qui reviennent avec une victoire entre deux colonnes. Comme Douala avant le départ pour la guerre, Zouar est la principale base lors des opérations sahariennes. Les troupes font la connaissance du désert. C’est un monde lunaire de roches nues, véritables bases d’armes vibrantes de jeunesse sortant dans des villages de huttes rondes, entourant les clairières et les troupeaux en liberté. C’est un pays de pêcheurs et de chasseurs, un pays à la fois d’eau, de plaines herbeuses, d’épines, de palmiers, de sables, de falaises et de rocs.
Les premiers obstacles sont d’ordre climatique dans ces vastes contrées hostiles, aux tornades folles, où beaucoup payeront de leur vie, à cause aussi de la rigueur du climat en plus des balles ennemies. C’est ainsi qu’un « équipage de camerounais égaré entre Koro-Toro et Zouar est retrouvé après quinze jours de recherches. Auprès des cadavres desséchés, un papier griffonné porte ces mots : ‘’si vous ne venez pas dans deux jours, nous sommes morts. Vive la France !’’ »2.
La route de la guerre, du sang et de la mort.
La colonne Leclerc se trouve bientôt à Kanem, puis à Chrea au groupement Delange. Au Fezzan ensuite, vers la Tripolitaine, à Uigh-el-Kébir, Tadjere, Gatroum, Mourzouk, Traghen, Sebha, Brack, Mizda, et, avant Tripoli, le célèbre oasis de Koufra, El-Taj. Durant tout ce parcourt, depuis le Tchad, c’est la guerre implacable contre l’ennemi Italien et Allemand qui disposent des balles traceuses explosives et un avantage en armement de guerre. Le sang coulera à flot. La mort sera semée dans ces contrées hostiles à ces braves soldats dévoués pour la cause de De Gaulle.
Les troupes ralliées se reconstituent au fur et à mesure car le ralliement se poursuit au Cameroun et dans les pays de provenance des premiers enrôlés. On compte encore 5000 hommes en renfort, 2000 véhicules, car sur le fleuve Chari, « les bacs de Kousseri et de Yagoua vont presque sans arrêt d’une rive à l’autre, transportant hommes et matériel (…) 1.300.000 litres d’essence transporté à 1500 kilomètres de Fort-Lamy (venant du Cameroun, ndlr), au prix d’un effort que les techniciens chiffrent brutalement : pour transporter 10.000 litres d’essence, il en faut 35.000 ! »3.
Fort de ces renforts constants qui lui viennent parfois du cœur même du Cameroun, du Tchad, de l’Oubangui-Chari (RCA), Leclerc doute peu et continue à harceler l’ennemi pourtant mieux équipé. Soldats italiens et allemands meurent sous les obus. Attaques aériennes des deux camps, ripostes stratégiques ; la guerre est rude et l’issue n’est point certaine durant cette année 1941. Les mois passent encore, l’ennemi italien est assiégé à El-Taj où il subit jour et nuit des feux d’infanterie, des tirs d’artillerie, des actions des patrouilles. Un obus s’abat sur le pavillon italien qui flottait nuit et jour. Amoindri, l’ennemi demande enfin les conditions de la capitulation. Il a honte qu’il soit connu de tous que ce sont des soldats africains, des Noirs, qui les ont terrorisés et vaincus. Ils souhaitent que Leclerc leur épargne une telle humiliation.
Le serment de Koufra (Libye) est prononcé et, après dix jours de siège, l’Italie harcelée finira par céder. Mongo Beti raconte cette capitulation dans son roman « Remember Ruben »4.
Ont été capturés à Koufra 59 officiers et sous-officiers italiens, 273 militaires libyens, 60 mitrailleuses, 14 voitures, des munitions, la station radio, des vivres, du matériel considérable. Leclerc qui regagne ses bases du Tchad pense déjà embarquer pour la France. Mais il y a encore Tunis où il y aura des batailles rudes, des tirs d’artilleries. Ils vont et reviennent sur leurs pas pour re-combattre l’ennemi allemand, très tenace, enterrent leurs morts, prennent les armes de l’ennemi ainsi que leurs chars et continuent les combats, acharnés.
Résultat de tous ces actes de bravoure et d’endurance, Camerounais et Tchadiens entrent dans Tripolis le 24 janvier 1942, sous les acclamations des soldats de Montgomery qui s’écrient : « Français, Francesi ! ». Alors qu’il vient d’être promu général dans un avancement qui lui semble trop rapide, Leclerc porte encore ses galons de colonel. Ces compagnons lui offriront des étoiles italiennes prises dans les derniers combats. Au contact des Britanniques, la troupe de Leclerc devient la Force L, alors qu’il y a « transformation de la compagnie d’infanterie portée du Cameroun en compagnie de défense antichar »5. Dans la campagne de Tunisie, les balles claquent encore, les tireurs ennemis sont invisibles, mais Djebel Melab sera finalement pris; c’est ensuite le tour d’Alger avec le risque perpétuel de sauter sur les mines qui pullulent dans la région. Beaucoup perdent une jambe, ou la vie, comme le lieutenant Gué, un ancien du Cameroun.
Rencontre avec les Panzergrenadiere allemands, super équipés, sur Ksar-Rhilane le 10 mars. Marocains, Algériens, Tchadiens, camerounais et autres subsahariens (Gabonais, Congolais, Centrafricains, etc… appelés tirailleurs Sénégalais) s’illustrent aux cotés de Montgomery. Hautes colonnes de fumées noires ; il n’y a plus un seul avion dans le ciel pendant des jours ; face à face sans merci donc. L’on enregistre des prisonniers Allemands et Italiens, mais aussi des prisonniers du côté de la force ‘‘L’’. Il y a du renfort. Les combattants d’une dizaine de pays ouest-africains les rejoignent dans la guerre, venant du Soudan français (Mali actuel), Côte d’Ivoire, Dahomey (Benin), Sénégal, Mauritanie, Niger, Burkina-Faso, etc.
Une bombe éclate tout près du général Leclerc mais quelques jours après, c’est le « well done » de Montgomery aux forces de Leclerc qu’il présentera au roi George VI à Tripoli : « Sire, voici le général Leclerc, sans lui, je n’aurais pas pris la ligne Mareth »6. Le combat continu sur Matleb, puis Gabès à partir du 28 mars 1943. C’est bientôt 3 000 prisonniers et Leclerc dira : « A part la question famille, victoire, etc…, l’Europe est vraiment moche à côté du Cameroun ou du Tchad et je comprends les coloniaux »7.
Par ordre du Général De Gaule, la force ‘‘L’’ devient la 2ème division blindée, cette « 2eDB qui est la première grande unité dans laquelle se trouve réunis les français qui, depuis trois ans, étaient séparée par les circonstances ». Joints par les évadés d’Espagne et de France et des « volontaires » d’Afrique du Nord8, les grands anciens du Cameroun, du Tchad, de l’Oubangui-Chari, du Gabon, du Congo-B et sont à la tête des groupements de la 2e DB qui sera transportée en Angleterre entre fin avril et début mai 1944, en vue du Débarquement sur les plages de la côte occidentale française : « Le Cameroun lui avait appris la valeur de l’initiative et brusquement avait élargi son champs d’action (…) mais c’est le Tchad qui devait lui fournir le plus vaste et le plus ardent de ses champs d’expérience »9.
Cachez-moi ces Nègres que je ne saurais voir… aux défilés de victoire dans Paris !
Début août 1944, la 2e DB se trouve sous les ordres du général américain Haislip. Objectif : la France ! Forêt d’Ecouves, Le Mans, Alençon, Château Gonthier le 9 août, Mamers, Carouges, Argentan. Ils sont reconnus par les Français qui applaudissent au milieu des ruines. Combats sur combats, victoires avec de nombreuses pertes d’engins militaires et en vies humaines.
Cependant, fait étonnant, dans cette 2ème DB du général Leclerc qui débarque par Utah Beach en Normandie le 2 août 1944, figure un seul Noir, le seul africain qui a dérogé à la règle et qui entrera aussi le 25 août dans Paris libéré avec son char dénommé « Pantagruel ». Il s’agit de Claude Mademba Sy, né en 1923 à Versailles et mort en avril 2014 au sud de la France. Il était colonel quand il prit sa retraite. En 1943, à Tunis où sa mère est installée après son remariage, il rejoint le Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad (RTST).
Mais pourquoi est-il le seul Noir qui entre dans Paris alors que les soldats noirs composaient pourtant l’essentiel des ressources en hommes du colonel Leclerc en 1941, puis de la Force L, transformée en 2ème DB. Dans leur politique ségrégationniste d’alors, les Américains qui ont équipé les 3 DB françaises exigèrent que la 2ème DB, qui allait marcher sur Paris, ne compte aucun Noir. L’historienne Christine Levisse-Touzé explique : « les Américains estimaient que les Noirs n’étaient pas suffisamment instruits pour combattre dans une division Blindée ». Fausse raison pour la principale division qui avait redonné espoir et porté la guerre jusqu’ici.
Dans une lettre rapportée par l’historien Jean-François Muracciole, le général Walter Beldell Smith, chef d’état-major d’Eisenhower (USA), écrit : « Il est hautement désirable que la division soit composée de personnels blancs » (Tallandier, 2013). Il ne s’agit dont pas d’une question d’instruction, mais de racisme. L’historien ajoute d’ailleurs que ce « blanchiment » était « plus racial que colonial ». Sûre à présent de sa victoire, la France ingrate de Gaulle céda aux volontés ségrégationnistes américaines. C’est alors que Leclerc lance un appel aux volontaires espagnols qui arrivent par milliers et intègrent le 3ème bataillon du régiment de marche du Tchad de la 2ème DB, aussitôt appelé « bataillon espagnol ». Ils sont 3500 hommes, recrutés à la va-vite pour remplacer les Noirs de la 2ème DB, aussitôt versés dans la 1ère DB du général De Lattre qui fit son Débarquement plutôt en Provence le 15 août, de sorte que sa troupe essentiellement blanche se composait désormais pour moitié d’Africains. L’Opération Dragoon en Provence, combinée au débarquement de Normandie, qui libère un tiers de la France de ce côté-là, Marseille, Toulon, Nice, Avignon, Gap, Digne-les-Bains, etc., Paris étant trop symbolique pour que des Noirs s’y montrent comme libérateurs. Evidemment, certains Camerounais, Tchadiens et Africains furent démobilisés, parqués au bois de Boulogne (?) afin que l’histoire de France ne retienne par que le grand Paris fut libéré avec le concours des Noirs.
Fin de la bataille de Normandie le 19 août 1944, débandades dans le camp de la redoutable Gestapo, des Sections d’assauts et des SS allemands qui reculent devant la très surprenante force française (et africaine). Le 25 août, la 2e DB marche sur Les Champs Elysées, à Paris : 20 000 hommes, 80 chars, 60 canons. La ville est dans l’allégresse et crie : « Leclerc est dans Paris ». Ce dernier tiendra le serment de Koufra où s’était livré l’une des plus meurtrières batailles, mais sans mettre en exergue les braves négros qui combattirent10. Beaucoup d’Espagnols s’évaporent dans leur fief du sud-ouest de la France, partant sans attendre, même en désertant, ayant compris que Paris libéré ne les libère pas du franquisme à Madrid.
Le 25 août, le désormais maréchal Leclerc, cette figure emblématique des Forces françaises libres partit de Douala avec des combattants africains, reçut la reddition de l´occupant Allemand. Le dernier carré de sa 2ème DB ira jusqu’à Berchtesgaden, le nid d’aigle d’Hitler.
1 Mongo Béti, Remember Ruben, Ed. Le Serpent à plumes, Paris, 2001 (réédition), pp. 252.
2 INGOLG (François), (MOUILLESEAUX) Louis, Leclerc de Hauteclocque, Ed. Littéraires de France, Paris, 1948, p. 79
3 INGOLG (François), Idem, op. cit. p. 80.
4 Mongo Béti, Remember Ruben, op. cit., pp. 251, 252 « - Est-il exact qu’on vous tenait reclus comme des pestiférés et qu’on vous excluait des défilés de victoire ? - Affirmatif ! » déclara comme dans un cri l’ancien combattant (…) « Absolument exact. Ainsi, mon petit gars, qui a pris Koufra ? C’est vrai que tu ne sais pas ce que c’est que Koufra : mais qu’est-ce qu’on vous enseigne dans vos fichues écoles ? Eh bien, moi, je vais te dire qui a pris Koufra ; et ouvre bien tes oreilles. Figure toi que les vainqueurs de Koufra, eh bien, c’était nous ! - Vous qui ? - Nous, les gars du pays, et autant de Saringalas. En tout quatre à cinq bataillons de négros ! Eh bien, Koufra, c’est çà, mon vieux. - Et les autres alors ? - Les autres ? Regarde-les ici déjà : tu les vois aller souvent en tête au coup dur, toi ? Pour crier aux autres ‘‘en avant’’, oui, mais c’est tout. D’ailleurs, à l’époque, si tu mets les gradés de côté, ils n’avaient pas un seul combattant disponible. Il n’y avait que nous. Et que s’est-il alors passé ? Nous n’avons jamais eu les honneurs de la victoire. Quand les Italiens se sont rendus… des Allemands (…) les honneurs de la victoire c’était de pénétrer dans la citadelle. La citadelle, c’était El Tadj : eh bien, devine ce qui s’est passé ? Nous autres, nous n’avons pas été autorisé de pénétrer dans El Tadj, pour ne pas humilier les Italiens : ils avaient posé cette condition là avant de se rendre. (…) Voici le présent : as-tu déjà entendu parler de Ruben, mon petit gars ? »
5 INGOLG (François), Idem, op. cit. p. 85.
6 Le Monde et son histoire – Nos contemporains, Tome X, Ed. Bordas Laffont, Paris, 1971, p. 20. Il y est également fait mention du « ralliement de l’Afrique équatoriale, du Cameroun… » à De Gaule, en 1940.
7 INGOLG (François), Idem, op. cit. p. 100.
8 Voir les films, La couleur du sacrifice ou Indigènes. Indigènes, Réalisation : Rachid Bouchareb, (avec Jamel Debbouze, Samy Nacery) – Film historique de guerre, Paris, 2006, 120 min.
9 Duflay, in Leclerc De Hauteclocque, op. cit..
10 Pierre Serryn, René Baselle, Jacques Boudet, L’histoire de France par l’image, Paris, Bordas, 1982.
2 INGOLG (François), (MOUILLESEAUX) Louis, Leclerc de Hauteclocque, Ed. Littéraires de France, Paris, 1948, p. 79
3 INGOLG (François), Idem, op. cit. p. 80.
4 Mongo Béti, Remember Ruben, op. cit., pp. 251, 252 « - Est-il exact qu’on vous tenait reclus comme des pestiférés et qu’on vous excluait des défilés de victoire ? - Affirmatif ! » déclara comme dans un cri l’ancien combattant (…) « Absolument exact. Ainsi, mon petit gars, qui a pris Koufra ? C’est vrai que tu ne sais pas ce que c’est que Koufra : mais qu’est-ce qu’on vous enseigne dans vos fichues écoles ? Eh bien, moi, je vais te dire qui a pris Koufra ; et ouvre bien tes oreilles. Figure toi que les vainqueurs de Koufra, eh bien, c’était nous ! - Vous qui ? - Nous, les gars du pays, et autant de Saringalas. En tout quatre à cinq bataillons de négros ! Eh bien, Koufra, c’est çà, mon vieux. - Et les autres alors ? - Les autres ? Regarde-les ici déjà : tu les vois aller souvent en tête au coup dur, toi ? Pour crier aux autres ‘‘en avant’’, oui, mais c’est tout. D’ailleurs, à l’époque, si tu mets les gradés de côté, ils n’avaient pas un seul combattant disponible. Il n’y avait que nous. Et que s’est-il alors passé ? Nous n’avons jamais eu les honneurs de la victoire. Quand les Italiens se sont rendus… des Allemands (…) les honneurs de la victoire c’était de pénétrer dans la citadelle. La citadelle, c’était El Tadj : eh bien, devine ce qui s’est passé ? Nous autres, nous n’avons pas été autorisé de pénétrer dans El Tadj, pour ne pas humilier les Italiens : ils avaient posé cette condition là avant de se rendre. (…) Voici le présent : as-tu déjà entendu parler de Ruben, mon petit gars ? »
5 INGOLG (François), Idem, op. cit. p. 85.
6 Le Monde et son histoire – Nos contemporains, Tome X, Ed. Bordas Laffont, Paris, 1971, p. 20. Il y est également fait mention du « ralliement de l’Afrique équatoriale, du Cameroun… » à De Gaule, en 1940.
7 INGOLG (François), Idem, op. cit. p. 100.
8 Voir les films, La couleur du sacrifice ou Indigènes. Indigènes, Réalisation : Rachid Bouchareb, (avec Jamel Debbouze, Samy Nacery) – Film historique de guerre, Paris, 2006, 120 min.
9 Duflay, in Leclerc De Hauteclocque, op. cit..
10 Pierre Serryn, René Baselle, Jacques Boudet, L’histoire de France par l’image, Paris, Bordas, 1982.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Laissez nous un commentaire sur cet opinion.