ENTRE LA MENACE BOKO Haram et les obsèques de sa belle-mère, le chef de l’Etat aura très certainement mesuré les dysfonctionnements de son équipe gouvernementale plutôt peu avisée sur des questions pourtant d’actualité. C’est le cas effectivement de le dire, quand évoquant la libération annoncée par votre organe de presse, quelques heures seulement avant l’effectivité de celle-ci, le ministre de la communication par ailleurs porte-parole du gouvernement, y aura simplement vu une rumeur insidieuse.
Autant on peut comprendre qu’il ait été dans son élément concédant la part belle aux démentis, autant malheureusement il aura démontré l’absence de symbiose gouvernementale que nous n’avons de cesse de décrier. Et sans honte aucune, le même ministre de la communication ne s’est guère offusqué de se muer en donneur de leçons à toute une corporation qu’il peine pourtant à maîtriser bien que relevant de son domaine d’action.
Aussi en vient-on à se demander s’il n’aura été commis à la tête de ce département ministériel que pour défendre bec et ongle, un régime en lequel il ne croit pas lui-même. Tant depuis quelque temps, il multiplie des bourdes au point de susciter de réelles appréhensions sur son appropriation des missions qui sont les siennes et qui, conséquemment, ne sauraient se confiner aux démentis qu’il sert à l’opinion à temps et à contretemps.
Et quand bien même il se sera astreint de ne point faire de commentaire sur le traitement des obsèques de la belle-mère du chef de l’Etat en léguant à l’occasion cette mission au secrétaire adjoint du comité central du Rdpc, l’effet aura été le même. En somme, on en vient à croire que loin d’oeuvrer pour quelque transparence ou mieux lisibilité, les différents membres du gouvernement et assimilés, jouent plutôt la carte personnelle, en essayant tant bien que mal à se positionner, au travers de sorties médiatiques impromptues et préjudiciables à plus d’un titre. Or, l’opinion a cessé de prendre pour argent comptant leurs déclarations qui, à la limite, frisent le ridicule.
Surtout quand il y va d’une actualité brûlante pour laquelle, les avis ne sauraient être unanimes, comme le voudraient pourtant ces véritables sapeurs pompiers. Aussi pourrait-on se demander où était le feu pour l’un et l’autre cas ? Nulle part, est-on en droit de répondre car, le traitement de la presse répondait à tous points de vue à la quête d’informations plus fiables que plausibles émanant non pas de la presse, mais plutôt des officiels, membres du gouvernement et assimilés. Mais ne pouvant s’acquitter d’un tel devoir de manière objective et rationnelle, on comprend qu’ils laissent libre cours aux supputations de toute nature. Même si à bien d’égards, l’information pertinente émanait de la presse, tout au moins en ce qui concerne la libération des otages détenus par Boko Haram.
Mais cela aussi on le comprend, tant il est vrai que l’environnement dans lequel évoluent membres du gouvernement et assimilés est vicié à l’essence en consacrant la part belle au clientélisme qui s’accommode plutôt mal de l’exaltation de la vérité première, préférant de loin artifices et manipulations en tous genres, quitte ç désigner au passage quelques boucs émissaires. Si le mode opératoire est devenu récurrent, il a malheureusement cessé d’être opérant.
Au demeurant, on en s’offusque guère de laisser l’opinion dans l’expectative quand il y va de questions importantes. Car, le flou artistique entretenu à dessein vise de sombres desseins : entretenir le mythe de l’infaillibilité du régime, mais aussi et surtout la justesse de ses options. Mais peuton dans un état moderne dont se réclame notre pays, continuer à voguer dans l’improvisation et el recours aux artifices ? On a de la peine à le croire, même si par ailleurs le régime et ses excroissances peuvent toujours invoquer quelque préservation de secret d’Etat. Mais de quel secret peut-il agir quand des éléments de nos forces de défense sacrifient au prix de leur vie, la défense de l’intégrité nationale pendant que le pouvoir pactise littéralement avec l’ennemi ? Ou encore quand il est difficile d’établir quelque démarcation entre obsèques privées et officielles ?
Mais cela, les sapeurs pompiers de service ont feint de l’ignorer préférant de loin un asservissement pour contenter le Prince et espérer en retour quelque reconnaissance, sous forme de maintien de leur strapontin. Et quand bien même cela ne leur octroie pas de garantie à tous points de vue, eu égard au caractère absolument imprévisible du Prince en la matière, ils s’y hasardent néanmoins pour attester leur loyauté ( ?).
Mais devraient-ils être loyaux à l’égard d’un individu, fut-il Chef de l’Etat ou des légitimes légataires du pouvoir que sont les populations ? Question à un sou que ne s seront pas posée ces mêmes sapeurs pommiers, s’enlisant dès lors dans de profondes antagonismes au sommet de l’Etat. C’est cela aussi, la singularité du Cameroun, est-on en droit de dire au final.
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